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MIPIM24 : RÉPONSES PLURIELLES À LA CRISE DU LOGEMENT, L’ALLIANCE DES TERRITOIRES EN PRIORITÉ

Partenaire pour la première fois du Forum des élus au MIPIM, salon des professionnels de l’immobilier, France urbaine, par la voix de son premier vice-président, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, président de Toulouse Métropole, a présenté plusieurs positions et propositions permettant de dénouer territorialement la crise du logement que traverse actuellement la France.

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En écho à l’intervention d’ouverture du géographe Martin Vanier, soulignant la solidification des fractures entre une France “des trop-pleins” (métropoles et agglomérations, littoraux et zones transfrontalières) et une France “des trop vides”, Jean-Luc Moudenc a appelé à éviter de se contenter de faire un inutile et injuste procès aux métropoles : ces dernières ont porté la croissance française de ces deux dernières décennies. “Brider leur développement ne repeuplera pas mécaniquement les villes moyennes ou les territoires en déprise. Ce sont les choix de localisation des entreprises et les parcours de vie des français et de leurs familles qui remodèlent la carte du peuplement du pays.”

L’Alliance des territoires en matière de développement économique

Aux fractures pointées par Martin Vanier, Jean-Luc Moudenc oppose les liens qui se tissent de façon croissante entre espaces urbains et territoires ruraux. Mais ces coopérations, pivots de “l’Alliance des territoires” défendue par France urbaine, sont encore insuffisantes et doivent se densifier notamment dans le champ du développement économique : une localisation mieux répartie spatialement de l’offre foncière économique et un soutien équilibré aux écosystèmes locaux doivent permettre, en orientant la création d’emploi sur des territoires actuellement moins attractifs, d’atténuer la tension actuelle pesant sur l’offre de logement dans les métropoles. Au sein de ces dernières et des grandes agglomérations, c’est l’inflation des coûts fonciers qui doit être maîtrisée, pourquoi pas en testant un encadrement des valeurs foncières ?

Sobriété foncière dans les PLUiH

Interpellé sur la pression supplémentaire que fait peser la mise en œuvre actuelle du Zéro artificialisation nette (ZAN), le président de Toulouse Métropole répond : « les métropoles ne sont pas responsables de l’artificialisation des sols durant ces deux dernières décennies. Elles pratiquent de fait et depuis plusieurs années une sobriété foncière traduite par des PLUiH de plus en plus complets et bioclimatiques.

Pour continuer à se développer, tout en améliorant la qualité de vie des habitants, les grandes intercommunalités urbaines déploient des politiques de déplacement (la troisième ligne de métro en cours de réalisation à Toulouse desservira prioritairement les grands sites économiques et sortira du périmètre institutionnel de la Métropole) ou de végétalisation (100 000 arbres plantés sur le territoire toulousain durant le mandat en cours), indispensables à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation des territoires.

L’application uniforme du ZAN, mis en œuvre par des collectivités qui ne l’ont pas conçu, devrait mieux tenir compte des dynamiques démographiques et économiques des territoires, ainsi que de leurs projets de développement.

Vers une nouvelle offre de logement mais a des coûts élevés

Pour redonner au marché du logement une fluidité qu’il a nettement perdu ces dernières années, Jean-Luc Moudenc invite aussi à se pencher sur de nouveaux segments de l’offre foncière urbaine que sont les zones commerciales périphériques ou les sites tertiaires en obsolescence. Mais cette nouvelle planification de l’offre de logement aura un coût élevé, qui devra être atténuée par le développement des outils différenciant la propriété du sol de celle des murs : baux emphytéotiques, baux réels solidaires…

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