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SANTÉ MENTALE : LES VILLES FONT ENTENDRE LEUR VOIX

Depuis la crise sanitaire, France urbaine formule des propositions sur cet enjeu de société qui monte. Il est temps de prendre date et de fixer un cap.

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Santé mentale : quels leviers d’action pour les collectivités ?

Si la santé ne fait pas partie des compétences des collectivités locales, ces dernières sont mobilisées depuis longtemps sur le sujet, avec notamment les contrats locaux de santé (CLS). Il y a un an, France urbaine a fait voter un amendement, dans la loi dite « 3DS », pour qu’un Conseil local de santé mentale soit systématiquement accolé à chaque contrat local de santé. Ces instances, qui n’ont pas vocation à soigner, réunissent des professionnels et créent, à l’initiative des collectivités, un écosystème favorable à la prise en charge des problématiques.
Les collectivités ont très peu de marges de manœuvre pour renforcer l’offre de soins psychiatriques, même si elles peuvent, par exemple, mettre en place des bus pour proposer des consultations itinérantes ou encore réserver des locaux à destination médicale dans leurs programmes de logement. « On attend davantage d’elles qu’elles interviennent dans la prévention de la dégradation de la santé mentale, à travers leurs politiques urbaines, culturelles, sportives… » a indiqué Emmanuel Heyraud, Délégué adjoint de France urbaine, lors d’un entretien accordé à L’Inspiration politique, en mars dernier.

La santé mentale, c’est aussi l’affaire des villes

Intitulé « La santé mentale, c’est aussi l’affaire des villes », l’Appel de Nantes souligne la responsabilité des villes dans la création d’un cadre de vie capable de prévenir les phénomènes de dégradation de la santé mentale.
Déjà signé par une trentaine de villes et de métropoles dans le monde, il fixe quatre objectifs majeurs aux élus : déstigmatiser les personnes ayant des problèmes de santé mentale ; décloisonner les secteurs de la santé physique et mentale afin d’intégrer cette dernière à l’offre de soin de premier recours et à l’offre sociale ; agir concrètement, à travers nos projets urbains, pour que la ville de demain soit davantage bienveillante ; et, enfin, interpeller les États et les organisations internationales, pour augmenter les moyens dédiés à la santé mentale, notamment pour les jeunes, les enfants et tous les publics vulnérables.
Cet appel s’inscrit dans la lignée du consensus de Copenhague qui, en 2019, avait fait du bonheur dans les villes une boussole. Pour Emmanuel Heyraud, « les marges de manœuvre des villes, telles que nous les envisageons à France urbaine, se situent dans leur capacité à créer un environnement sain et serein, qui doit être avant tout moins minéral, plus végétal et plus humain ».

Que propose France urbaine ?

La crise sanitaire de Covid-19 a fait changer le regard de la société sur la santé mentale. Elle a déclenché une prise de conscience des élus locaux sur leurs responsabilités en matière de prévention. Dans le cadre de l’élection présidentielle de 2022, France urbaine a formulé des propositions sur le sujet, pour prendre date et fixer un cap. Parmi les propositions de l’association : une augmentation des moyens dédiés à la santé mentale pour multiplier les lieux d’écoute et d’accueil dans les établissements scolaires et universitaires. France urbaine plaide aussi pour que la santé mentale ne soit pas un îlot dans l’offre de soins, mais fasse bien partie de l’offre de soin de premier recours. Enfin, l’association appelle à faciliter le parcours de soins à tout âge de la vie, avec des systèmes de proximité et plus de transversalité entre les professionnels. Emmanuel Heyraud, l’affirme : « les villes ont une carte à jouer. »

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