PROJET DE LOI ORIENTATION ET AVENIR AGRICOLES : ACCOMPAGNER LES NOUVELLES PRATIQUES ET LES NOUVEAUX PROFILS
France urbaine présentait dès 2023 ses principales propositions dans le cadre de la concertation autour des projets de loi orientation et avenir agricoles. Fondées sur l’expérience de terrain de ses élus, représentant des territoires diversifiés rassemblant près de 30 millions d’habitants et recouvrant de communes classées pour 50 % d’entre elles en zone non urbaines, elles invitent à renouveler les perspectives en matière agricole et alimentaires et à tirer les enseignements d’une mutation des profils.
Renouvellement des générations : des actions concrètes mobilisant les territoires urbains au-delà de la seule restauration collective publique
Cellules foncières, observatoires territoriaux et interterritoriaux, financement d’espaces tests, les initiatives se sont multipliées pour favoriser un accompagnement précoce des porteurs de projets et une préservation des espaces agricoles pour éviter des mécaniques d’agrandissement non contrôlés. Des coopérations fertiles sont initiées avec les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER), les métropoles et les établissements publics fonciers à l’exemple du modèle développé sur le territoire de Grenoble Alpes Métropole. L’Eurométropole de Strasbourg, en lien avec ses partenaires, soutient aussi la création d’UCARE (Unité capitalisable d’adaptation régionale pour l’emploi) pour réorienter l’écosystème de la formation. Dans d’autres territoires, se déploient des coopérations avec les lycées d’enseignement agricole ou le soutien à des démarches de progrès – le modèle Terres de source sur le territoire rennais ou le déploiement d’Agripariseine constituent des exemples aujourd’hui remarquables de telles stratégies.
Pourquoi les villes et leurs groupements sont investis ?
- parce qu’elles assurent le service dans les cantines scolaires et sont responsables de la qualité des repas sous le regard attentif des familles, elles sont le laboratoire des pratiques de consommation de demain.
- parce que les territoires urbains doivent préserver un foncier rare et coûteux.
- parce que les zones denses sont des laboratoires de coopération urbain-rural pour garantir de véritables solidarités territoriales.
- parce que les intercommunalités assument une fonction renforcée sur la gestion de l’eau.
- parce que les agriculteurs de demain sont des NIMA (non issus des milieux agricoles), les urbains d’aujourd’hui sont les agriculteurs demain.
- parce que les lycées d’enseignement agricoles se situent largement à la périphérie des zones urbaines.
Quels enjeux dans le cadre du projet de loi orientation et avenir agricoles ?
Les enjeux sont nombreux mais peuvent en particulier être citées :
- la bonne articulation de nouveaux services proposés avec les outils territoriaux existants,
- la pérennisation et consolidation financière des projets alimentaires territoriaux,
- le déploiement d’autorités organisatrices de la transition écologique,
- la préservation d’une gouvernance de l’eau aujourd’hui reconnue,
- le déploiement d’observatoires fonciers territoriaux,
- une approche globale de la résilience et de la souveraineté mettant l’accent sur les démarches de santé globale (“one health”) prenant en compte l’ensemble des dimensions de la résilience et de citoyenneté prenant en compte une meilleure appropriation des enjeux par l’ensemble des acteurs de la production à la consommation (voir notre article précédent sur la notion de résilience)