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BENOÎT ARRIVÉ : « LE GOUVERNEMENT DOIT ENGAGER UN PLAN MARSHALL DE LA SANTÉ »

Benoît Arrivé, Maire de Cherbourg-en-Cotentin, a accordé un entretien à France urbaine HEBDO.

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FRANCE URBAINE : Les villes subissent de plein fouet les limites de notre système de santé et Cherbourg-en-Cotentin ne déroge pas à la règle. Quelles actions avez-vous engagé pour permettre aux habitants de se soigner dans de meilleures conditions ?

BENOÎT ARRIVÉ : La Ville a fait de la santé l’un des enjeux majeurs de sa politique municipale en structurant son action autour de trois axes. D’abord, en mettant l’accent sur la prévention et la promotion de la santé aux côtés des acteurs locaux, et sur le recours aux soins par la mise en place d’une mutuelle communale. Ensuite, en travaillant à rendre le territoire plus attractif auprès des professionnels de santé. Enfin, en développant l’exercice de la médecine salariée, en régie, avec un centre de santé municipal ouvert en 2020, qui a permis à 3000 habitants de retrouver un médecin.

La Ville de Cherbourg a fait de la santé l’un des enjeux majeurs de sa politique municipale

Vous évoquez un travail spécifique autour de l’attractivité du territoire auprès des professionnels de santé. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

B.A : Cette stratégie d’attractivité se construit en lien avec les autres collectivités locales, et les acteurs de la santé. En travaillant sur l’attractivité du territoire pour les médecins en activité, par l’accueil d’équipements de pointe, et le renforcement des synergies entre l’hôpital public et les établissements privés, par exemple. En travaillant aussi à destination des futurs professionnels de santé, au travers d’opérations de marketing territorial auprès des étudiants, et grâce à des investissements publics importants tels que la création d’une résidence pour les internes et d’un nouvel Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) et d’Aides-Soignants (IFAS) dans les mois à venir.

La stratégie d’attractivité de la Ville se construit en lien avec les autres collectivités locales, et les acteurs de la santé

Lors d’une visite en mai dernier à Cherbourg, Emmanuel Macron annonçait une « mission flash » sur les urgences. Les premières mesures mises en œuvre depuis l’été dernier donnent-elles satisfaction ?

B.A : Depuis plus d’un an, face aux difficultés croissantes de prise en charge des soins non programmés, la Ville réunit régulièrement les représentants des professionnels de santé du territoire. C’est dans ce cadre qu’ont été ébauchées les modalités de la régulation partielle de l’accès aux urgences, mise en place en janvier 2022. Les mesures issues de la mission flash ne nous ont pas permis de revenir à un fonctionnement « normal ». La régulation a démarré avant la visite du Président de la République et se poursuit aujourd’hui encore. Je ne peux donc pas dire que ces mesures donnent satisfaction car je ne peux me résoudre à ce que l’accès régulé aux services d’urgence devienne la règle. Le Gouvernement doit engager un plan Marshall de la santé, et dédier les moyens nécessaires au renforcement de l’offre de soins, et à l’amélioration des conditions d’exercice des professionnels de santé.

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