POLICES MUNICIPALES : FRANCE URBAINE CONSULTE LES ORGANISATIONS SYNDICALES
Le groupe de travail « Polices municipales » de France urbaine dévoilera ses propositions dans les prochaines semaines.
Le 2 février 2023, une vingtaine de membres du groupe de travail « polices municipales » de France urbaine, piloté par Nathalie Koenders, adjointe au Maire de Dijon et des communes membres de la métropole d’Aix-Marseille-Provence, ont eu l’occasion de se réunir à Marseille afin d’auditionner l’ensemble des organisations syndicales représentatives de la filière, à qui il a été proposé de venir témoigner, des enjeux et de propositions visant à répondre aux défis de recrutement et de fidélisation dans les polices municipales. Ces auditions viendront nourrir la contribution finale du groupe de travail, qui sera adressé dans les prochaines semaines au Gouvernement.
Une filière en tension
Durant toute la journée, les organisations syndicales représentatives de la Fonction publique territoriale ainsi que les organisations ayant manifesté leur intérêt pour les travaux de France urbaine ont été entendues. Ces auditions ont suscité de riches échanges avec la salle sur les enjeux d’attractivité et de fidélisation (rémunération, régime indemnitaire, déroulement de carrière, organisation de la formation et des concours, identité et statut de la filière…).
Recrutement de policiers : pourquoi ça coince ?
De nombreuses convergences sont ressorties des témoignages et propositions. Les représentants de la filière sécurité ont pu rappeler que les concours, le statut et la grille indiciaire, les avantages octroyés, la doctrine d’emploi, la présence de brigades municipales spécialisées dans la collectivité, le matériel mis à disposition des agents et l’armement, la formation initiale et continue, la qualité de vie ou encore les inégalités de ressources des collectivités, accentuées par la crise sanitaire, sont autant de déterminants qui pèsent sur le recrutement de policiers.
S’il apparaît que la professionnalisation des agents de police municipale et les attentes très fortes en matière de sécurité publique ont considérablement fait évoluer les conditions d’exercice des métiers ces vingt dernières années, il a été pointé à de nombreuses reprises que la filière n’était pas assez reconnue, d’un point de vue salarial et social, alors même que les besoins de recrutement des collectivités augmentent de manière exponentielle. Aussi, plusieurs collectivités du territoire métropolitain marseillais ont fait état des difficultés à fidéliser les agents, notamment ceux en détachement, et de la forte concurrence entre employeurs d’un même bassin d’emplois.
Toutefois, comme l’a rappelé Nathalie Koenders, « si les politiques de sécurité locale connaissent des évolutions majeures, ces difficultés de recrutement sont à replacer dans le cadre plus global des enjeux d’attractivité qui pèsent de façon croissante sur le service public local ».
Plusieurs organisations ont, à cet égard, précisé que les difficultés de recrutement touchaient l’ensemble de la filière (gardes champêtres, agents de police municipale, chefs de service et même directeurs de polices municipales) et qu’il fallait veiller à prendre en compte les autres agents travaillant quotidiennement de concert avec les policiers, tels que les agents de surveillance de la voie publique ou les médiateurs sociaux.
Plusieurs syndicats et représentants ont appelé de leurs vœux à faciliter le recrutement des policiers, mieux aménager les concours et les préparations tout en veillant à sauvegarder le niveau de recrutement, compte tenu des attendus des postes et des missions, à poursuivre les améliorations engagées en matière de formation territorialisée, à fluidifier les carrières, là où la structuration actuelle des grades de la filière conduit à une absence parfois totale de perspectives d’évolutions, en particulier en catégorie C, ou à des effets pervers pour la rémunération, ou encore mieux reconnaître et valoriser la filière police municipale.
Des propositions dans les prochaines semaines
Au regard de l’actualité politique nationale, la fidélisation des agents, les revendications salariales catégorielles ainsi que les questions relatives à la retraite des agents étaient également au cœur des échanges. L’occasion pour France urbaine, de les resituer à l’aune des dernières expressions des employeurs membres de la commission « Fonction publique territoriale ».
Nathalie Koenders a été annoncé qu’un projet de contribution sera discuté avec le reste des membres lors de la prochaine commission « Sécurité et prévention » qui se tiendra le 20 février 2023 afin d’aboutir au cours du printemps, à un ensemble de propositions visant à répondre aux nombreux défis liés à l’attractivité de cette filière.
France urbaine et l’ensemble des membres du groupe de travail « Polices municipales » remercient les organisateurs pour cette réunion ainsi que les organisations syndicales pour la qualité de leurs interventions et des échanges qui se sont tenus.