LE GRAND REIMS MODÉLISE SES ÎLOTS DE CHALEUR
Le Grand Reims a élaboré, en lien avec le CEREMA et Météo France, un diagnostic de vulnérabilité et d’exposition du territoire aux îlots de chaleur urbains (ICU). Ce diagnostic concourt à la stratégie bas carbone de la communauté urbaine, l’une des pièces maîtresses du projet de territoire du Grand Reims. Objectifs : lutter contre le changement climatique et améliorer la qualité de vie et la santé des habitants.
Une première phase d’étude sur les îlots de chaleur urbain
La diminution de la température après le coucher du soleil est plus lente en ville qu’à la campagne, et l’été, l’effet “îlot de chaleur urbain” est à son maximum vers 21h. Les principales raisons : une mauvaise circulation de l’air, une restitution de la chaleur accumulée dans les matériaux ou encore l’activité humaine (déplacements, utilisation de climatisation…).
“Depuis 2000, une vague de chaleur se produit quasiment tous les ans, voire plusieurs fois par an. Avant 1989, c’était un été sur cinq en moyenne”, expliqué le climatologue de Météo France, Michel Schneider.
À quoi s’attendre d’ici 2050 et au-delà ?
Le nombre de jours de vagues de chaleur devrait doubler en France, quel que soit le scénario d’émission de gaz à effet de serre envisagé.
Les vagues de chaleur gagneront aussi en intensité. Dans ses scénarios les plus pessimistes, Météo France prévoit la possibilité de canicules cinq fois plus longues que celle de 2003 (2 semaines).
Un calendrier qui s’allonge : les vagues de chaleur pourront se produire en 2050, dès fin mai et jusqu’à début octobre (contre mi-juin et mi-septembre actuellement).
Dans la région Grand Est, on estime à + 22, le nombre de jours de vagues de chaleur attendu au milieu du siècle par rapport à la moyenne observée entre 1976 et 2005 et contre 10 jours actuellement. Le Grand Reims est donc particulièrement concernée.
Une première modélisation à l’échelle du Grand Reims a été réalisée, intégrant les facteurs géographiques et de morphologie urbaine, permettant de calculer l’intensité d’un îlot de chaleur urbain. Une seconde modélisation plus fine a été menée sur le secteur urbain de la communauté urbaine dont notamment la ville de Reims.
Les premiers enseignements de l’étude
L’ICU a été calculé lors de la 2e nuit consécutive d’une canicule. Si la canicule dure plus longtemps, l’ICU est susceptible d’évoluer à la hausse. La nuit, l’effet “cooling to space” permet une régulation mais le vent et la couverture nuageuse sont des paramètres déterminants.
Plus la vague de chaleur est longue plus le confort intérieur des habitations, même bien isolées, va se dégrader.
Le Grand Reims souhaite partager cette étude avec les Directions métiers de l’administration pour que ces données soient prises en compte dans les aménagements urbains, mais aussi les politiques publiques (jeunesse, personnes âgées, sport…).
L’étape à venir est la construction des cartes de vulnérabilité qui permettront un croissement des données de Météo France avec des indicateurs du territoire : typologie de l’habitat, typologie de population…
Un diagnostic qui concourt à la stratégie bas carbone
La stratégie bas carbone contribue aussi et surtout à l’amélioration immédiate de la qualité de vie et de la santé des habitants du Grand Reims par l’amélioration de la qualité de l’air, la lutte contre les îlots de chaleur urbains qui se forment en période de canicule, la végétalisation, une meilleure prise en compte du cycle de l’eau et des ressources disponibles, la protection de la biodiversité dans un contexte de changement climatique, des services et infrastructures de mobilité plus développés et plus sûrs, des logements mieux isolés…