CÉDRIC VAN STYVENDAEL, MAIRE DE VILLEURBANNE : « GRÂCE AU LABEL CAPITALE FRANÇAISE DE LA CULTURE, NOUS LANÇONS UNE POLITIQUE CULTURELLE DE NOUVELLE GÉNÉRATION »

Cédric Van Styvendael, Maire de Villeurbanne, a accordé un entretien à France urbaine HEBDO.

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FRANCE URBAINE : Villeurbanne a été « Capitale française de la culture » pour l’année 2022. Quel bilan tirez-vous de cette labellisation ?

Cédric VAN STYVENDAEL : Cette labellisation a été une vraie source de fierté pour une ville qui s’est historiquement développée dans l’ombre de sa voisine lyonnaise. L’année a été une occasion de retrouvailles joyeuses après deux ans de crise sanitaire, grâce aux 700 évènements labellisés. Au-delà de la partie événementielle, ce label va permettre de donner un nouveau cap à nos politiques culturelles. Prenons les « Minimixes » : des centres culturels embarqués dans toutes les écoles de la ville qui installent l’éducation artistique et culturelle au cœur des apprentissages et des découvertes dès le plus jeune âge. C’est ce que j’appelle la culture de plein vent. C’est une action culturelle qui vivifie le sentiment d’appartenance, qui irrigue tous les quartiers, suscite l’émerveillement et le débat, reconnait toutes les sensibilités et occupe l’espace public par surprise et pour tout le monde. Au total, une action qui permet à chacun de se dire : « je suis de cette histoire ». Nous avions cette ambition dès notre prise de fonction en 2020 et le label a été un accélérateur de notre projet . Il nous a permis d’embarquer tous les acteurs de la culture, de l’Education nationale, les citoyens, les associations, les structures de quartiers autour d’une politique culturelle de nouvelle génération.

Le label Capitale française de la culture va permettre de donner un nouveau cap à nos politiques culturelles

Cédric Van Styvendael

Vous allez animer plusieurs ateliers du CNR autour de l’habitat et du logement, domaines dans lesquels vous avez exercé la majeure partie de votre carrière professionnelle. Qu’attendez-vous du CNR Logement ?

C. VS : J’ai accepté cette proposition à la demande de la Fondation Abbé Pierre. Pourtant, en tant qu’ancien responsable d’un office public de l’habitat et ancien président de l’association Housing Europe, je me suis souvent opposé aux orientations de la politique du Gouvernement sur la question du logement. A vrai dire, ma fonction et mon tempérament  m’inclinent toujours plus à l’action qu’au commentaire. Je préfère modestement participer à agir dans un sens qui me semble juste plutôt que de critiquer de l’extérieur.
Je fais crédit au Ministre Olivier Klein de la sincérité de sa démarche. Pour autant, je reste prudent sur les chances de voir infléchir les politiques de l’habitat vers des solutions ambitieuses pour la justice sociale.
Malgré les dépenses de l’Etat, des collectivités, des partenaires sociaux, la situation ne cesse de se dégrader, avec des logements toujours plus chers, des passoires thermiques trop nombreuses. Le mal-logement est une arme de destruction de la cohésion sociale. Il faut viser une refonte systémique de nos politiques de l’habitat en définissant un cap clair. Nous ne pouvons plus nous contenter d’ajustements. Il faut revenir à des politiques publiques vraiment volontaristes, qui orientent les dispositifs vers la satisfaction des citoyens, en particulier les plus précaires, qui – pour reprendre les termes du ministre – se voient « distribuer des baffes par la main invisible du marché ».

Je préfère modestement participer à agir dans un sens qui me semble juste plutôt que de critiquer de l’extérieur

Cédric Van Styvendael

Vous avez été élu Maire en 2020. Quelles sont les priorités de votre mandat ?

C. VS : Comme beaucoup de maires et d’élus locaux, nous essayons de mener de front trois grands défis transversaux à toutes nos politiques publiques. D’abord, recoudre partout où c’est possible un corps social déchiré et fragilisé tout en essayant d’apaiser une société électrisée. Ensuite, faire de l’indispensable transition écologique un horizon désirable pour tous et atteignable par chacun en évitant le triptyque : restriction, moralisation et punition. Enfin, je souhaite favoriser une citoyenneté active et engagée et essayer de restaurer le crédit de la parole publique.

Crédit photo : Eric Soudan

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