WEBINAIRE DÉDIÉ AUX COOPÉRATIVES ET FONDS DE CONTRIBUTION CARBONE : DE RICHES RETOURS D’EXPÉRIENCE !
Le 2 février dernier, France urbaine a organisé un webinaire réunissant une quarantaine d’élus et techniciens sur les initiatives de coopératives carbone et de fonds de contribution carbone volontaires déjà engagées ou en cours de gestation parmi les collectivités membres.
Ce rendez-vous a permis de présenter 3 projets à différents stades d’avancement, portés respectivement par les territoires de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle, du Havre Seine Métropole et de la Ville de Paris, aux côtés de la Métropole du Grand Paris.
Les coopératives et fonds de contribution carbone : grands objectifs et facteurs de réussite
La Communauté d’Agglomération de La Rochelle a ouvert les discussions en rappelant la genèse de son projet pionnier de fonds de contribution carbone local volontaire, opérationnel depuis décembre 2020, qui a inspiré de nombreuses autres initiatives.
La coopérative carbone créée par La Rochelle, sous le format d’une société coopérative d’intérêt collectif (Scic) – dont les missions sont synthétisées dans cette courte vidéo -, a immédiatement été intégrée au cœur du projet de transition du territoire. Elle vise à susciter, organiser et accompagner le développement de projets locaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) ou de séquestration/compensation carbone, pouvant indifféremment être portés par des citoyens, des collectifs ou des administrations. Les porteurs de projets sont ainsi mis en lien avec des financeurs, notamment des entreprises ambitionnant de réduire et de compenser leurs émissions.
Les facteurs clefs de réussite soulignés par la Rochelle combinent une forte implication des élus, l’articulation du projet avec l’ensemble des politiques publiques, la mobilisation et intégration des acteurs locaux, notamment des entreprises, au travers d’une gouvernance mixte, et la construction d’une histoire collective mobilisatrice.
Des projets de transition mobilisateurs qui façonnent le paysage local
Né d’une proposition des services de la collectivité dans le cadre d’une action d’intrapreneuriat, le dispositif havrais Carbolocal en est, aujourd’hui, à sa troisième année d’expérimentation au service de la neutralité carbone et de la transition agroécologique.
Cyriaque Lethuillier, vice-président chargé de la biodiversité et des espaces naturels à la communauté urbaine du Havre, a souligné les impacts et co-bénéfices multiples des projets financés par le dispositif, qui permettent de répondre à des problèmes locaux identifiés (érosion des sols, ruissellements, inondations, protection des zones de captage…). La plantation de haies est un parfait exemple de projets mobilisateurs : l’engagement citoyen se met en place par le bénévolat (élèves, personnels d’entreprises…), tandis que les agriculteurs impliqués valorisent leur contribution à la transition agroécologique, accompagnée de la reconnaissance sociétale. La participation des élus à ces évènements est par ailleurs très appréciée.
La cohérence de ce dispositif avec la stratégie Nature & Biodiversité de la collectivité a aussi été mise en avant, qu’il s’agisse du volet connaissance, sensibilisation et mobilisation des citoyens autour des enjeux, que de la préservation et restauration des réservoirs de biodiversité et des corridors.
Se positionner sur le marché carbone
La Coopérative Carbone Paris & Métropole du Grand Paris qui vient tout juste d’être lancée, a également été présentée. Les intervenants ont souligné la diversité des projets que la coopérative accompagne déjà ou prévoit d’accompagner sur un périmètre s’étendant jusqu’à 250 km de Paris : l’agriculture régénérative, le reboisement, les bâtiments captant du carbone, la nature en ville, le réemploi, l’agriculture urbaine, etc. La coopérative souhaite également développer des projets carbone au sein des chaînes de valeur des entreprises, et contribuer à la création de nouvelles filières.
L’importance du travail à réaliser avant la mise en production réelle dans un marché par ailleurs déjà assez occupé a été soulignée. Le choix d’un statut juridique de Scic permet de souligner le caractère non-lucratif (ou la lucrativité limitée) d’un projet qui s’inscrit dans le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS). Les intervenants ont souligné l’image de confiance que la coopérative pouvait susciter grâce notamment au portage des deux collectivités fondatrices, renforcée par la dimension locale des projets financés, ainsi que la richesse d’expertises apportées par un sociétariat varié. La coopérative s’est équipée d’une Charte des valeurs afin de renforcer cette confiance et de garantir l’objectif premier de la coopérative, et l’engagement de ses sociétaires et de ses financeurs.
Et pour la suite ?
De plus en plus de territoires sont aujourd’hui engagés dans une démarche similaire, s’apprêtent à le faire, ou en sont encore au stade de la réflexion. Selon les retours à un questionnaire qui sera prochainement envoyé aux collectivités membres, un groupe projet au sein de France urbaine pourrait être mis en place, afin d’organiser des échanges réguliers entre pairs sur le sujet.
En savoir plus
Le replay du webinaire du 2 février et les supports des présentations sont à disposition sur demande pour les collectivités membres de France urbaine.