URBANISME ET CULTURE : FRANCE URBAINE RÉUNIT ÉLUS ET EXPERTS À VERSAILLES
Le 15 mai dernier, la Ville de Versailles a accueilli les commissions Urbanisme & Culture de France urbaine. Sous la présidence de François de Mazières, maire de Versailles et président de la communauté d’agglomération Versailles Grand Parc, et d’Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand et président de Clermont Auvergne Métropole, cette rencontre a permis un dialogue riche entre élus, architectes, urbanistes, paysagistes et représentants de l’État.

Une stratégie nationale pour l’architecture plus proche des territoires
La matinée s’est ouverte sur la présentation de la stratégie nationale pour l’architecture et le patrimoine 2025-2029, portée par le ministère de la Culture. Déclinée en six axes, cette stratégie entend mieux articuler les politiques nationales aux réalités locales, soutenir les professionnels de l’architecture, renforcer la formation et encourager l’innovation.
Les participants ont salué une stratégie ambitieuse, tout en soulignant l’enjeu d’appropriation par les collectivités. Le besoin d’une ingénierie territoriale adaptée, adossée à une feuille de route régionale claire, a été largement partagé. L’enjeu est aussi de dépasser les approches sectorielles pour inscrire pleinement l’architecture dans une logique transversale, au croisement des enjeux urbains, sociaux et environnementaux.
Pour une culture architecturale partagée
L’un des constats forts de cette réunion porte sur la nécessité d’acculturer les citoyens à l’architecture. Aujourd’hui encore, cette discipline souffre d’un déficit de compréhension et de reconnaissance dans le débat public. Or, dans un contexte où l’esthétique des villes devient un sujet sensible, parfois conflictuel, renforcer la culture architecturale des habitants semble primordial.
La médiation, l’éducation et la valorisation des initiatives locales apparaissent comme des outils clés pour faire évoluer les regards sur l’architecture, et accompagner les transitions dans les territoires.
Sobriété, résilience et justice spatiale
Les échanges ont également mis en lumière les défis posés par la transition écologique : reconversion du bâti ancien, adaptation des centres-villes aux normes environnementales, gestion économe du foncier… Autant d’enjeux qui nécessitent de penser l’urbanisme autrement, en lien étroit avec les questions de paysage, de climat et de densité.
Dans ce contexte, la profession d’architecte évolue, intégrant de nouvelles exigences écologiques et sociétales. Mais cette transformation ne peut se faire sans repenser les cadres d’action publique : quelle place pour la commande publique ? Comment mieux accompagner les collectivités dans leurs projets ? Faut-il redéfinir les rôles entre départements et intercommunalités, notamment concernant les CAUE ?
Vers une coopération renforcée
Enfin, France urbaine a rappelé sa participation active aux réflexions européennes sur l’évolution des politiques publiques, en lien avec la révision des directives sur les marchés publics. Un enjeu essentiel pour redonner une place centrale à la qualité architecturale dans la commande publique.
En conclusion
Cette commission a permis de poser les bases d’un dialogue renouvelé entre les professionnels de l’urbanisme, de la culture et les collectivités. Loin d’être un simple enjeu technique, l’architecture apparaît ici comme un levier stratégique de transition écologique, d’aménagement territorial et de revitalisation urbaine.