TROIS QUESTIONS À NATHALIE APPÉRÉ, MAIRE DE RENNES ET PRÉSIDENTE DE RENNES MÉTROPOLE
À Rennes Métropole, le Programme local de l’habitat (PLH) n’est pas qu’un document stratégique : c’est un outil vivant de coopération entre élus, professionnels et citoyens. Pour en illustrer la portée concrète, la Métropole a organisé un « Bus Tour » à travers ses 43 communes, valorisant engagements locaux et initiatives innovantes. Nathalie Appéré, maire de Rennes, présidente de Rennes Métropole, revient sur le sens de cette démarche, les enseignements de la tournée et la force du collectif au service du droit au logement.

France urbaine : Pour vous, que représente un programme de l’habitat pour un territoire ?
Nathalie Appéré : Un Programme local de l’habitat, ce n’est pas qu’un document d’objectifs imprimé sur du papier glacé. C’est surtout une pratique, une manière de faire vivre le logement sur un territoire : par le contrat, la délibération et dans la confiance.
Ce qui rend concret notre PLH pour les gens, pour la qualité de leur logement et leur pouvoir d’achat, c’est précisément le volontarisme des maires, le savoir-faire des professionnels et l’accompagnement de la métropole.
Sans un contrat passé avec chacune des communes, le PLH ne pourrait pas se mettre en œuvre concrètement. C’est grâce à des engagements réciproques entre les maires et la Métropole, grâce à un partenariat permanent, qu’on arrive à produire du logement et à innover. Avec, à Rennes, un objectif constant : loger à égalité chaque habitant de notre territoire, le mieux possible, de la manière la plus abordable possible, dans des logements les plus durables possible.
France urbaine : Pourquoi avoir choisi de faire un « Bus Tour » pour cette contractualisation ?
Nathalie Appéré : Voilà ce qu’on voulait valoriser avec le bus tour : cet engagement résolument collectif pour la mise en œuvre de notre PLH, qui avait déjà été fondé sur une large concertation citoyenne. 43 signatures dans les 43 communes de Rennes Métropole, qui sont la traduction concrète de nos engagements réciproques. Et qui illustrent les solutions de terrain.
Ce bus tour a permis de saisir aussi les contraintes et les enjeux qui sont plus spécifiques : ici à un métier d’aménageur qui travaille dans une plus petite commune, là à celui d’un bailleur social qui développe du BRS, ailleurs encore à celui d’un promoteur immobilier qui challenge l’architecture. Tout en donnant à voir à la fois le rôle-clé des collectivités dans le soutien au montage d’opération et la complémentarité des ingénieries et des savoir-faire.
France urbaine : Que retenez-vous de cette tournée des communes ?
Nathalie Appéré : D’abord, la façon dont le PLH modèle et transforme les communes qui s’en saisissent toutes volontiers, la façon dont le logement est constitutif de notre projet de territoire et de notre solidarité métropolitaine. Ceci, dans le respect des spécificités communales, des histoires, de la place dans l’armature urbaine de Rennes Métropole, mais tout en s’inscrivant dans un cadre de valeurs et d’orientations communes. Évidemment, on n’aménage pas de la même façon dans une commune de 600 habitants ou de 18 000. On ne choisit pas les mêmes formes urbaines, on n’appréhende pas le stationnement de la même façon… Mais partout, j’ai pu toucher du doigt la fierté des maires de présenter les opérations et cet engagement collectif à vouloir que chacun puisse se loger dignement là où il le souhaite dans la Métropole.
Un autre aspect que je retiens, pour en être convaincue, mais que j’ai pu observer partout, c’est que les opérations de construction de logements se font aussi au bénéfice de la transition écologique, avec un niveau de qualité architecturale et des espaces publics qui est remarquable. Avec des cadres de vie qui sont révélés ou améliorés, des espaces qui sont renaturés, des équipements publics qui sont co-financés, sans compter que ces opérations participent aussi à structurer une filière décarbonnée de la construction.