Actualité 3 questions à Finances et fiscalité

TROIS QUESTIONS À ARNAUD ROBINET, COPRESIDENT DE LA COMMISSION FINANCES DE FRANCE URBAINE

À l’occasion de la Commission Finances du 9 avril, Arnaud Robinet, maire de Reims, président de la communauté urbaine Grand Reims, et coprésident de cette instance au sein de France urbaine, revient sur la loi de finances 2025.

WhatsApp Image 2025-04-15 at 16.52.58 (1)

Quels enseignements tirez-vous de la LFI 2025 ? 

 Le niveau d’effort exigé des collectivités ne se limite pas à des ponctions sur les fonds de concours et à l’impact de la hausse des cotisations employeurs à la CNRACL. Nos collectivités, en bout de chaine au plus près des citoyens, subissent également les baisses de crédit ministériels sur les politiques publiques partagées avec l’Etat. Fort heureusement, le nouveau gouvernement a pris conscience du caractère récessif des velléités initiales de Bercy. Mais, malheureusement, il demeure une double inégalité dans la répartition de l’effort : les villes contribuent plus que les petites communes, et, surtout, les métropoles et les communautés urbaines sont, de loin, les plus impactées. 

 

Alors que les collectivités locales voient leur autonomie fiscale réduite et leur capacité d’autofinancement fragilisée, quel message portez-vous aujourd’hui au nom de France urbaine ?

 Année après année, l’essentiel de l’investissement public est assuré par les collectivités (plus des deux tiers de l’investissement civil). Nous maîtrisons notre endettement (la dette locale représente moins de 8% de la dette publique globale). Nous ne contribuons structurellement pas au déficit maastrichien (sur dix ans, les montants d’excédents de financement de plusieurs années sont équivalent aux montants de besoins de financement des années dites déficitaires). Dès lors, il me semble que nous sommes en droit d’attendre de l’Etat plus de responsabilité. Cela passe notamment par une reconquête de l’autonomie fiscale, laquelle a été mise à mal par de malencontreuses réformes de fiscalité locale, à l’image de la suppression de la taxe d’habitation qui a considérablement dilué le lien entre le contribuable, l’usager et l’électeur local. 

Quel regard portez-vous sur l’évolution des relations entre l’État et les collectivités ?

 Un changement de méthode semble s’amorcer, avec une volonté retrouvée de dialogue. La tenue prochaine de la Conférence financière des territoires, à l’initiative de François Rebsamen, nous paraît être de bon augure. France urbaine s’y engagera dans un esprit transpartisan. Nous attendons qu’elle permette de nous apporter la visibilité qui fait tant défaut aujourd’hui. 

 

 

Aller au contenu principal