Politique de la ville Sport

SPORT ET POLITIQUE DE LA VILLE : FRANCE URBAINE RELANCE UN CYCLE DE TRAVAUX

Après un nouveau report du CIV (Comité Interministériel des Villes), et à quelques semaines de la signature des nouveaux contrats de ville, les commissions “Politique de la ville” et “Sport” de France urbaine se sont réunies mercredi 18 octobre dernier.

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Sport et politique de la ville à l’agenda politique

Fortement mobilisée par la politique de la ville, France urbaine a enjoint à l’État en juillet dernier, alors que plusieurs territoires étaient confrontés à des vagues de tensions urbaines, de porter une ambition forte pour les habitants des Quartiers prioritaires de la Politique de la Ville (QPV).

L’association reconnaît que la politique de la ville ne démérite pas depuis quarante ans, en améliorant la vie des habitants de nos quartiers, leur permettant de s’épanouir, d’accéder aux services, à un logement abordable. Les collectivités locales se sont fortement engagées en la matière et souhaitent recréer un partenariat fort avec l’État.

Parmi les grandes politiques structurantes à la politique de la ville, le sport ne cesse d’être investi en tant que levier de cohésion sociale, d’enjeux éducatifs et sanitaires. Il y a deux ans, France urbaine publiait déjà une contribution dédiée au sport dans les QPV, avec plusieurs propositions. Citons notamment la demande des maires des quartiers prioritaires d’attribuer « une enveloppe de 1 % du budget global des Jeux olympiques et paralympiques sur des projets ou des dynamiques présentes dans les villes en QPV », ou celle d’intégrer les enjeux liés aux quartiers défavorisés comme prioritaires dans les diagnostics territoriaux lancés lors de l’installation des Conférences Régionales du Sport (CRS).

Les équipements et l’animation : le nerf du sujet

Les commissions « Sport » et « Politique de la ville » de France urbaine, respectivement co-présidées par Roselyne Bienvenu, première vice-présidente d’Angers Loire Métropole et Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris en charge des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques 2024 et de la Seine pour l’une, Frédéric Leturque, maire d’Arras et Michel Bisson, président de l’agglomération Grand Paris Sud pour la seconde, se sont saisies de la convocation d’un Comité interministériel des Villes (CIV) – finalement reporté – pour relancer les réflexions.

Un CIV important, puisqu’il vise, outre à reconfigurer le zonage de la géographie prioritaire, à redéfinir les contrats de ville en donnant une nomenclature qui régira les actions prioritaires entre État et collectivités de 2024 à 2030 en matière de politique de la ville. L’objectif pour l’accès aux équipements sportifs et à l’animation sportive : consolider certaines propositions assorties de nouveaux éléments.

Parmi les sujets à approfondir : poursuivre la diversification des financements au bénéfice des équipements sportifs dans les territoires en QPV, dans le prolongement du Plan « 5.000 terrains de sport » piloté par l’Agence Nationale du Sport (ANS) et des réflexions sur la mise à disposition du foncier et les usages sportifs donnés sur un territoire. Un sujet qui prolonge l’interrogation de l’animation sportive, avec en suspens l’occupation des équipements sportifs par les femmes et le partage de l’espace public de manière plus large.

Des « cités sportives » ?

Le maillage des équipements sportifs et la mise en animation pour une plus grande inclusivité croisent les objectifs visant à développer le vivre-ensemble et le sport-santé par exemple, des dynamiques qui aboutiront uniquement par une mise en tension de la nouvelle gouvernance du sport.

France urbaine a justement convié la Fédération française d’athlétisme (FFA), représentée par son président, André Giraud, et l’Union sport et cycle (USC), convaincus que cette actualité et ces enjeux peuvent générer davantage de ponts entre les acteurs du sport, l’occasion pour l’association de saisir en particulier les fédérations sportives et les clubs, ainsi que le monde économique dont les loisirs sportifs marchands et les aménageurs urbains, pour une mobilisation forte dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. 

France urbaine souhaite affermir le renouvellement et l’engagement des clubs sportifs pour l’éducation, l’insertion et l’emploi avec un soutien renouvelé aux programmes d’insertion par le sport. À ce titre, elle a proposé à la Première ministre, qui coordonne la prochaine mouture des contrats de ville, de convenir d’une expérimentation élargie de « cités sportives » fédérant les acteurs sportifs dans leur globalité et associant les acteurs éducatifs et de la santé.

Ce système se calquerait sur celui des « cités éducatives », enjoignant à des coopérations d’un ensemble d’acteurs qui dépassent largement le seul prisme éducatif. Rapporté au sport, ces « cités sportives » proposent une méthodologie qui formalise un peu plus la place des fédérations et des entreprises, au bénéfice du sport comme maillon de la réussite éducative mais plus encore, par un « continuum sportif » qui générerait des parcours tout au long de la vie (motricité de la petite enfance, porosité entre fédérations et associations dans le cycle élémentaire, etc.).

Pour quelles suites ?

France urbaine convoquera prochainement un nouveau temps ad hoc, poursuivant son association d’acteurs sportifs. Elle souhaite notamment, sous l’angle de la politique de la ville, questionner la performance sociale des fédérations et les missions d’intérêt général des clubs de haut-niveau.

Elle souhaite également valoriser l’ensemble des initiatives menées par les villes et métropoles, à l’instar des subventions ou des appels à projets auxquels peuvent émarger les acteurs de l’action sportive et sociale.

 

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