SOPHIE JOISSAINS : « AMÉNAGER UNE VILLE, C’EST AVOIR UNE VISION URBAINE DURABLE »

FRANCE URBAINE : Vous avez fait de la « ville durable » la priorité de votre mandat de Maire d’Aix-en-Provence ? Quelles actions concrètes menez-vous sur le territoire pour lutter contre le dérèglement climatique ?

Sophie JOISSAINS : C’est effectivement une des priorités de notre mandat. Celui se traduit par différentes mesures. Pour n’en citer que quelques-unes, nous avons démarré un plan de végétalisation de la ville en 2020. Il prévoit la plantation de 300 arbres chaque année en milieu urbain, avec l’objectif et 3 000 arbres en plus à l’horizon 2 030. Parallèlement, un plan « bien vivre à l’école » a été lancé. Il se caractérise par la végétalisation des cours d’école et la mise en place d’îlots de fraîcheur. 41 écoles seront végétalisées à la rentrée de septembre 2023. Il sera accompagné d’un plan d’isolation thermique de nos 76 bâtiments scolaires. Lancé cette année, il devrait être terminé d’ici trois ou quatre ans. La ville investit également, depuis le début du mandat, dans un réseau de pistes et bandes cyclables, maillon essentiel pour le développement des modes de déplacement doux, qui devra permettre d’aller d’un bout à l’autre de la ville sans discontinuité, et d’offrir une alternative au « tout automobile ».

L’enjeu de la construction est primordial. La Ville d’Aix-en-Provence a mis en place une charte de « qualité des constructeurs ». Que prévoit-elle ?

S.J : Je suis soucieuse de préserver le patrimoine, sa mesure et l’art de vivre aixois, sans brutaliser le tissu urbain. C’est pour cela que j’ai souhaité voir paraître une charte du bien construire qui fixe une série d’engagements pour les acteurs de l’immobilier en matière de qualité architecturale, de typologie et de taille des logements, de couleurs des façades et des matériaux, d’insertion paysagère et de qualité environnementale. Aménager une ville, c’est avoir une vision urbaine durable. Nous voulons pour Aix une urbanisation maîtrisée, plus conforme au cheminement environnemental que nous défendons. Les promoteurs doivent s’intégrer dans ce cadre.

Aix-en-Provence a été choisie au même titre que Florence en Italie, comme ville pionnière pour mettre en place l’expérimentation «Airfresh», labellisée par la Commission européenne en 2020. Avez-vous déjà des premiers résultats ?

S.J : Le projet « Airfresh » vise à quantifier les effets d’un reboisement périurbain sur la qualité de l’air. Les arbres sont plantés à Aix-les-Milles à proximité des autoroutes. Le site expérimental mesure un hectare de parcelle. Le 408e et dernier arbre du projet Airfresh a été planté l’année dernière, le 22 février 2022. Cette dernière plantation ne permet pas d’obtenir d’ores et déjà des résultats. Les effets pourront être visibles à partir de 2024, voir 2025.