SANTÉ : LES CHANTIERS PRIORITAIRES DE FRANCE URBAINE
La Commission Santé de France urbaine s’est réunie mercredi 14 février dernier, sous la co-présidence d’Émile Roger Lombertie, maire de Limoges, et de Grégory Doucet, maire de Lyon. Elle associait pour l’occasion les membres de la Commission Solidarité, ainsi que Marc Bourquin, conseiller stratégique à la Fédération Hospitalière de France.
Grégory Doucet a introduit cette réunion en indiquant que le contexte était propice à un tel format, alors que le mi-mandat municipal est passé, et eu égard à la création d’un ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, qui correspond à notre volonté de décloisonnement des politiques publiques en question.
Un nouveau dispositif gouvernemental qui doit permettre un travail fructueux
La Commission a évoqué plusieurs sujets pouvant faire l’objet d’un dialogue approfondi avec Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux :
- Métiers en tension : attirer et fidéliser (voir la proposition d’un Action Logement pour les agents publics);
- Financement du service public hospitalier : refonder le modèle, autour de l’accès au soin territorial, des centres de santé ;
- Responsabilité populationnelle, santé environnementale, prévention et délégation de crédits de l’Assurance maladie.
Florence Thibaudeau-Rainot, première adjointe au maire du Havre, co-présidente de la Commission Solidarités, a salué la feuille de route de France urbaine, et les axes de travail préconisés pour nos territoires. Elle a rappelé à quel point l’adaptation de nos territoires au vieillissement lui semble cruciale (logement, santé, métiers en tension). Partager, au sein des commissions Santé et Solidarités, une feuille de route en termes de méthode, de diagnostic, d’expérimentation, lui semble donc éminemment nécessaire.
Cette réunion a aussi permis un point d’étape des travaux de la commission Santé à mi-mandat, et de faire un état de nos priorités, pour faire valoir ensuite nos préoccupations essentielles.
Tout ceci dans le contexte d’une possible nouvelle étape de décentralisation, avec la mission Woerth, d’où les convergences observées en termes de propositions.
Une volonté de dialogue pragmatique pour des résultats concrets et à court terme, au bénéfice de nos populations
Grégory Doucet a plaidé pour l’ouverture de deux chantiers prioritaires eu égard à nos travaux depuis 2020, dans le cadre du dialogue avec la nouvelle équipe gouvernementale :
- L’ouverture des données, une nécessité pour travailler à l’exposomique, dans une perspective de santé globale. Il faut aux collectivités un tableau de bord permettant de savoir les leviers dont on dispose (ou non), dans une logique comparatiste d’un territoire à l’autre. Il s’agit de permettre ensuite aux collectivités d’engager le dialogue avec les ARS en fonction des résultats mis en évidence via ce tableau de bord,
- L’alerte quant à la situation financière délicate des Centres Hospitaliers Universitaires, des Centres Hospitaliers Régionaux et des établissements médico-sociaux.
Le sujet de l’ouverture ou de la co-construction de données permettrait aussi de développer la prévention en santé, ainsi que le travail en matière de santé environnementale, de plus en plus prégnants au sein de la Commission Santé.
Emile-Roger Lombertie a insisté sur la question de l’anxiété, de la santé mentale des jeunes. De plus en plus d’enfants sont en état de rupture scolaire, d’anxiété scolaire.
Il a également évoqué également l’accès aux soins et les ruptures de soin en tant que priorités dans le cadre du dialogue à initier avec le nouveau Gouvernement.
Katy Bontinck, première adjointe au maire de Saint-Denis, a évoqué l’expérience des villes ayant pris une compétence en matière de santé et de prévention de la santé, en régie : centres municipaux de santé, centres de santé à financement participatif… Cela illustre le fait que des villes prennent leur part pour lutter contre la désertification médicale.
Des priorités affichées d’ici à 2026 pour les travaux de la Commission
La Commission s’est assigné plusieurs axes prioritaires pour les deux années à venir :
- en matière de santé mentale, établir un état des lieux de ce qui se fait dans chaque collectivité, pour le faire remonter auprès de la nouvelle équipe gouvernementale,
- mieux documenter le lien entre santé d’une part, urbanisme et habitat d’autre part.
France urbaine va donc analyser les contrats de locaux de santé de ses adhérents, pour en faire émerger les pratiques innovantes, et les partager dans le cadre des réunions à venir.