RETOUR SUR LA 6E ÉDITION DES JOURNÉES NATIONALES DE FRANCE URBAINE

Une mobilisation de grande ampleur face aux enjeux du moment

Elus et techniciens de grandes villes, grandes agglomérations et métropoles étaient plus de 800 à s’être mobilisés pour participer aux 6èmes Journées nationales de France urbaine à Angers, les 21 et 22 septembre derniers. A l’invitation du maire et président d’Angers Loire Métropole, Jean-Marc Verchère, ces deux journées ont été l’occasion de débattre, de témoigner et de proposer des solutions sur les sujets qui font l’actualité et pour lesquels les Françaises et les Français attendent des réponses concrètes et de proximité.
Outre l’opportunité de découvrir les richesses du territoire angevin par des visites de terrain, la journée du jeudi 21 septembre a été jalonnée d’ateliers thématiques, ancrés dans l’actualité, qui ont révélé les bonnes pratiques, les innovations et les difficultés rencontrées dans les territoires urbains. Planification écologique, gestion des ressources, accessibilité, vie étudiante, élections européennes, grands événements sportifs internationaux… dix ateliers étaient programmés et donneront lieu à des restitutions à venir dans France urbaine hebdo ces prochaines semaines.

Une ambition : poursuivre ou initier des séquences de travail ces prochains mois sur les grands thèmes déclinés à Angers, à l’image de la planification écologique, de son financement et de sa territorialisation, du plaidoyer dans la perspective des élections européennes en juin 2024 ou encore des tensions en matière d’accès au logement, en miroir du ZAN et de la nécessaire régulation de la location des meublés de tourisme.

« Face aux tensions, les villes comme territoires d’apaisement »

La séquence plénière du vendredi 22 septembre matin a mobilisé les maires de grandes villes, présidents de grandes agglomérations et métropoles, aux côtés de chercheurs et experts, en présence de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

Egal accès aux services publics, nouvelles coopérations entre Etat et territoires, montée des tensions et capacité des territoires urbains à être des espaces de régulation et d’expression démocratique, l’alliance des territoires au défi de la raréfaction des ressources… trois séquences ont permis d’aborder les défis auxquels les villes, grandes agglomérations et métropoles sont confrontées.

La présidente de France urbaine, maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole, Johanna Rolland, a mis en exergue les urgences de multiple nature auxquelles doivent faire face les collectivités. Réchauffement climatique, tensions sur le logement, santé et accès aux soins, sécurité et trafics de drogue, crise des recrutements dans les secteurs de la petite enfance et du grand âge, relance indispensable de la politique de la ville… des sujets qui ont donné lieu à une interpellation de l’exécutif par la présidente de France urbaine, rappelant les impératifs de cohésion sociale et de pacte républicain :

(…) Les collectivités ne sont pas dépensières comme nous l’entendons parfois, jusqu’au sommet de l’État.En réalité, si on veut réussir la transformation écologique du pays, il faudrait qu’elles puissent investir plus, par exemple en sortant une part des investissements écologiques dans le calcul de la dette.

(…) Pour tenir les objectifs climatiques, il faudrait 66 milliards d’euros d’investissement chaque année dont 12 milliards pour les collectivités locales. Nous avons le pied sur l’accélérateur, à la fois pour protéger nos concitoyens dès aujourd’hui et pour préparer demain. Mais cela suppose de la clarté dans les engagements, et une territorialisation des moyens. 

(…) De leur côté, les grandes villes et intercommunalités sont mobilisées à leur mesure pour la construction de logements. Nous sommes prêts à aller encore plus loin si les moyens et les compétences sont délégués aux AOH qui le souhaitent. Il conviendra aussi de répondre à cette question de l’hébergement d’urgence qui est et doit rester une stricte compétence de l’État.  Il y a presque un an, nous étions plus de 40 maires de toutes sensibilités à alerter la Première ministre sur la saturation et l’augmentation du nombre d’enfants à la rue.

(…) La désertification médicale progresse partout dans les quartiers populaires comme dans les zones rurales isolées. Là aussi les collectivités agissent à leur mesure. Mais ce doit être un chantier prioritaire de l’État. 

(…) La sécurité, c’est ce que nous devons d’abord à nos concitoyens qui n’en peuvent plus des violences liées au trafic de drogue. Nous appelons à un véritable plan national et européen de lutte contre le trafic de drogue, qui s’intéresse aux gains financiers, à leur rentabilité et à leur traçabilité. Cela implique de généraliser les enquêtes sur le patrimoine et d’aller plus loin sur le gel et la saisie des avoirs criminels et des sommes phénoménales générées par ces trafics.

Ces urgences et alertes relatives aux trafics de drogue ou encore au bien-vieillir ont donné lieu ces derniers jours à des tribunes dans Le Monde et Les Echos. En termes de méthode, les élus en appellent à un Etat fort et stratège, qui joue néanmoins le jeu des territoires en général et des villes en particulier, pour affronter le défi immense de ces urgences écologiques et sociales. Une demande à laquelle a partiellement répondu le ministre Christophe Béchu, en appelant à une territorialisation de la planification écologique, prolongée deux jours plus tard par le président de la République à l’occasion du Conseil de la planification écologique, sans dispenser pour l’heure de véritable visibilité sur la pluri-annualité des moyens financiers nécessaires pour concrétiser ces transitions.

Les prochaines Journées nationales se dérouleront à Lyon, les 10 et 11 octobre 2024. N’oubliez pas de réserver ces dates dès maintenant dans vos agendas.