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RAFRAÎCHIR LA VILLE : LES TERRITOIRES URBAINS PARTAGENT LEURS RÉFLEXIONS ET BONNES PRATIQUES

Dans le cadre du groupe de travail “Biodiversité” de France urbaine qui s’est déroulé en mars dernier, une cinquantaine d’élus et techniciens des grands territoires urbains s’est réunie pour partager des réflexions et pratiques relatives à l’adaptation des villes face au changement climatique.  

Garonne river and Dome de la Grave in Toulouse, France

Chaleur en ville : entre amélioration de la qualité de vie et habitabilité des territoires 

Au sortie d’étés marqués par des records de chaleur et dans une France métropolitaine envisagée à +4° en 2100, l’adaptation au changement climatique devient un sujet politique incontournable pour les élus locaux afin d’assurer l’habitabilité des territoires. Dépassant la simple notion de confort d’été, les risques sont significatifs pour la santé humaine et environnementale lorsqu’il s’agit, pour les organismes humains et non-humains, de supporter l’augmentation de l’occurrence et de la durée de ces évènements climatiques extrêmes, mais également lorsque la ressource en eau se voit fortement fragilisée en termes de quantité et de qualité.  

Alors que les territoires urbains stockent plus la chaleur que les milieux ruraux, à travers l’effet “îlot de chaleur urbain” ou ICU, les élus de France urbaine se saisissent de plus en plus de ce sujet en développant des plans et actions pour contribuer au rafraîchissement des villes. À partir de l’expérience de Toulouse, territoire particulièrement touché par ces questions, la réunion s’est centrée autour de la nécessité de s’adapter, mais aussi d’atténuer ces évènements, en repensant notamment la fabrique de la ville.  

Repenser la fabrique de la ville  

Il a ainsi été rappelé que les îlots de chaleur urbains, aggravés par le changement climatique, sont principalement liés aux propriétés des matériaux utilisés dans les bâtiments et infrastructures, l’occupation des sols, la morphologie urbaine et les activités humaines dégageant de la chaleur. Trois axes de réflexions ont été abordés lors de la réunion, à savoir la végétalisation (haute) de l’espace, la désimperméabilisation et l’effet albédo, accompagnés d’enjeux comme le choix des essences d’arbres, le potentiel de canopée ou d’évapotranspiration, l’entretien des jeunes arbres, l’éclaircissement de la ville via des couleurs pastel, le nettoyage des toits clairs… 

La solution de piétonniser certaines zones en cœur de ville pour limiter l’effet “radiateur” des voitures a aussi fait partie des discussions, rappelant le besoin de réinterroger la juste place de l’automobile en milieu urbain. L’installation d’ombrières a également révélé l’enjeu sécuritaire lié à ce dispositif, concernant notamment la visibilité des caméras de surveillance, ou encore, le nécessaire accès des pompiers. 

Des enjeux de méthode  

La place de l’expérimentation, en lien avec les acteurs privés et scientifiques du territoire, a été citée par la collectivité toulousaine comme essentielle pour tester des installations et pratiques innovantes pour rafraîchir la ville. Si l’évaluation de ces expériences est concluante, il s’agit alors de veiller à ancrer ces nouveaux dispositifs dans les pratiques de la collectivité afin d’éviter les actes isolés. De plus, la place des populations pour recueillir les attentes, sensibiliser aux risques, mais également pour participer à repenser la ville, a été soulignée.

Enfin, les échanges avec les communes au sein des intercommunalités ont aussi fait partie du débat, considérés comme précieux pour veiller à une dynamique territoriale ; sans oublier le dialogue entre grands territoires proches, ou via des réseaux nationaux comme France urbaine, pour partager les expériences et faire remonter des besoins. 

De forts enjeux restent à explorer, notamment en période de canicule, concernant le rythme de la collectivité et sa capacité à fonctionner de manière optimale, alors que les épisodes extrêmes deviennent de plus en plus longs et ne se limitent plus aux périodes estivales. Le sujet de la protection des populations précaires et publics vulnérables face aux épisodes caniculaires mériterait également d’être intégré à de nouvelles discussions. 

Focus sur l’initiative”Toulouse + fraîche”: L’élu municipal Clément Riquet a présenté l’approche de Toulouse dans l’élaboration de son plan pour rafraîchir la ville. Le plan comprend des actions comme la gestion des eaux pluviales, la plantation d’arbres, et l’implication de la population. Toulouse signera la Charte d’engagement pour le rafraîchissement urbain avec l’Ademe.

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