« QUOI DE NEUF, CHERCHEURS ? » : LE RÉSEAU DES ACTEURS DE L’HABITAT QUESTIONNE LES BESOINS EN LOGEMENT EN PHASE DE TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET FACE À LA CRISE CLIMATIQUE
Le 16 novembre dernier s’est tenue une journée organisée par le réseau des acteurs de l’habitat, dans le cadre de leur cycle “Quoi de neuf chercheurs ?”, sur le thème des besoins en logements à l’heure de l’urgence climatique et de la transition écologique.
L’objectif de cette édition n’était pas tant d’affermir des solutions mais de faire remonter des problématiques et des questionnements qui ouvriront sur une séquence de recherche de 2024 à 2026.
Lors de la plénière, la notion de besoin a été interrogée afin de faire évoluer les pratiques prospectives et de considérer les réponses à apporter aussi bien dans le champ de la construction neuve que de la rénovation globale du patrimoine existant.
France urbaine s’est associée à cet événement en animant l’un des trois ateliers portant sur “le défi de la mise en politique : quels leviers et instruments d’action publique pour répondre aux besoins en logement dans un contexte de transition”, dans le cadre duquel intervenaient Jean-Martin Delorme, président de la section « habitat, aménagement et cohésion sociale » de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), Jean-Claude Driant, géographe et professeur émérite à l’École d’Urbanisme de Paris et Blanche Guillemot, directrice du logement et de l’habitat de la Ville de Paris.
François Gemenne, professeur de sciences politiques à HEC et Sciences et spécialiste des questions climatiques, co-auteur des rapports du GIEC, était le grand témoin de cet atelier, dont il a restitué les grandes problématiques et questionnements.
Il est ressorti de ces rencontres, et notamment des trois ateliers, que le calibrage des besoins devait véritablement investiguer les champs de la construction neuve et de la rénovation, intégrant prioritairement tensions et besoins locaux, qu’un cadre national n’apprécie que très partiellement.
Au-delà, l’évolution très rapide des usages impliquera une adaptation toujours plus grande du parc qu’il soit neuf ou ancien.
Dans tous les ateliers a été pointée la problématique de l’acceptabilité de la transition écologique et de sa traduction dans les politiques d’aménagement et de l’habitat.
François Gemenne a alerté sur le fait que la recherche de l’acceptabilité “à tout prix” impliquait une minimisation des normes à mettre en œuvre, alors même qu’elles sont la condition de la réussite de cette transition.
Aussi comment inverser le paradigme et réfléchir en termes de désirabilité et rendre la norme désirable ? Car le logement est concrètement le lieu démonstrateur où la norme sert à “vivre mieux” et devient désirable.
Le logement doit désormais totalement intégrer les schémas de planification territoriale : la protection des logements est la condition sine qua non pour que le logement devienne le lieu protecteur face aux impacts climatiques.
Enfin et surtout, des recherches approfondies restent à mener afin d’améliorer en permanence l’offre de nouveaux types de logements face au réchauffement, de sorte notamment à réduire très sévèrement leur impact carbone.