QUALITÉ DE L’AIR : LES ÉLUS DE FRANCE URBAINE ÉCHANGENT SUR CETTE DIMENSION MAJEURE DE LA VILLE DURABLE
La commission Transition écologique de France urbaine, à laquelle les élus de la Commission Santé et de la Commission Urbanisme étaient également invités, s’est réunie le 1er décembre en visioconférence pour échanger autour des enjeux liés à la qualité de l’air, lors de sa dernière réunion de l’année.
Vers le renforcement du volet Air au sein de l’approche Climat-Air-Énergie
ATMO France, le réseau des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), partenaire de travail de France urbaine, a échangé avec les élus des grands territoires urbains, en présentant comment l’expertise des AASQA peut se mettre au service de la cohérence Air-Climat-Énergie des politiques publiques des grandes villes et intercommunalités. En effet, les impacts significatifs d’une mauvaise qualité de l’air pour la santé humaine (problèmes respiratoires, cancers…) et environnementale (dégradation de la biodiversité, des cours d’eau…), entraînant des conséquences économiques non négligeables (coûts de santé, arrêts maladies…), soulignent l’importance d’augmenter les efforts pour lutter contre la pollution de l’air. Cela enjoint notamment à améliorer la prise en compte de la qualité de l’air dans toutes les politiques publiques, alors que la dimension “Air” demande souvent à être renforcée dans les plans Climat-Air-Énergie territoriaux (PCAET).
L’Alliance des collectivités pour la qualité de l’air, réseau qui réunit des collectivités particulièrement engagées sur ces questions, a également réagi aux débats, en tant que partenaire de travail privilégié de France urbaine sur l’air. L’association a confirmé le besoin d’approches transversales intégrées et cohérentes au service d’une ville durable et viable.
Après avoir rappelé les missions principales des AASQA (surveiller et prévoir, informer et sensibiliser, améliorer les connaissances, accompagner les décideurs étatiques et locaux), ATMO France a averti que bien que les actions en faveur du climat entraînent généralement une amélioration de la qualité de l’air (exemple, la sortie des énergies fossiles), des considérations spécifiques doivent tout de même être menées systématiquement pour garantir un air de qualité.
L’air intérieur : vigilance sur la rénovation énergétique des bâtiments et le chauffage au bois
Un exemple emblématique souligné par ATMO, notamment lié à l’enjeu de la qualité de l’air intérieur, et qui a particulièrement suscité des réactions parmi les élus, est celui de la rénovation énergétique des bâtiments. Si cette politique est indispensable pour la transition écologique, elle ne doit pas ignorer la possible dégradation de l’air intérieur des bâtiments suite à leur rénovation. En effet, un bâtiment devenu quasiment hermétique doit être aéré de manière optimale et posséder un système de ventilation adapté et à bien entretenir, afin d’éviter un air intérieur pollué (humidité et moisissures, effluves de produits d’entretien et de matériaux dans les meubles/murs etc.). Cela constitue un sujet majeur pour les collectivités, particulièrement dans le cadre de rénovations d’établissements scolaires, avec un équilibre à trouver entre l’aération et l’efficacité énergétique. Ainsi, qu’il s’agisse de former les acteurs du BTP ou de sensibiliser aux bonnes pratiques les usagers des locaux, le dialogue est un impératif, notamment dans un contexte où chaque bâtiment possède son propre système, alerte un élu.
Également, ATMO a mentionné le chauffage au bois qui, plébiscité comme une des solutions pour décarboner le mix énergétique, appelle néanmoins à des vigilances sur les conséquences négatives possibles sur la santé via la combustion de la biomasse (émissions de particules fines…), en air intérieur et extérieur. Est rappelée l’importance de se saisir des plans de protection de l’atmosphère (PPA) pour réduire ces externalités négatives. La problématique du chauffage au bois collectif pour lequel il n’existe pas de règlementation lorsqu’il s’agit de chaudières sous 20 Mégawatt, a également fait partie des discussions. Alors qu’elles émettent beaucoup de particules fines, Jean-Patrick Masson, vice-président de Dijon métropole et porte-parole Énergie de France urbaine, a souligné le combat à mener sur ces installations qui se multiplient pour échapper aux obligations réglementaires.
Divers outils et données à investir
ATMO a souligné que les AASQA, une par région, peuvent être sources de données importantes pour les collectivités puisqu’elles font des inventaires d’émissions des territoires (région, EPCI, commune), produisant ainsi des données d’émissions de polluants dans l’air, mais aussi de gaz à effet de serre et de consommation d’énergie.
Un focus a été effectué sur les outils de diagnostic et d’aide à la décision particulièrement intéressants que sont les Cartes stratégiques Air (CSA) des AASQA, permettant de visualiser les niveaux de pollution de l’air sur un territoire, illustrant par ailleurs la surexposition de certaines populations. Elles peuvent permettre d’alimenter la dimension “Air” des PCAET, de cerner les zones dans lesquelles prioriser les actions pour améliorer la qualité de l’air, ou encore aider à choisir où placer des établissements accueillant des populations sensibles (enfants, personnes âgées…).
Développer la thématique Santé environnementale au sein de France urbaine
France urbaine confirme sa volonté d’approfondir ces sujets en poursuivant les échanges réguliers avec ses partenaires de travail, en continuant la mobilisation de son groupe de travail Zones à faibles émissions, et de manière générale, en veillant à travailler en transversalité entre commissions de France urbaine, notamment la commission Transition écologique et la commission Santé dont les élus ont fait savoir leur intérêt de mieux aborder les enjeux de santé environnementale, dont l’air.
C’est notamment pour répondre à cette demande qu’un groupe de travail Santé environnementale a été installé en octobre dernier et dont les deux axes de réflexions principaux sont dédiés à l’urbanisme favorable à la santé et aux polluants éternels.
France urbaine veillera également à suivre l’actualité réglementaire, notamment celle relative à la révision en cours de la Directive européenne sur l’air ambiant, dont l’adoption du texte est prévue en juin 2024.