MOBILISATION SUR TZCLD : UNE PREMIÈRE ÉTAPE QUI N’ÉPUISE PAS LES ENJEUX PLUS GLOBAUX D’UNE CLARIFICATION DES FINANCEMENTS SUR LES POLITIQUES TERRITORIALES DE L’EMPLOI
Quel modèle demain pour les politiques territoriales de l’emploi ?
Depuis 2022, les élus de France urbaine alertent, aux côtés de nombreuses associations d’élus, dans le cadre des contributions qui ont émaillé les concertations préalables à la mise en œuvre de France travail – Intercommunalités de France, Alliance ville emploi, l’Union nationale des CCAS : les politiques de l’emploi nécessitent une approche fine à l’échelle des bassins d’emploi, l’objectif de massification ne peut aboutir sans un travail de territorialisation.
Par courrier adressé au ministre du Travail, ces enjeux étaient récemment rappelés mettant en avant le symbole que constitue en la matière le soutien à l’expérimentation Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée.
Mobilisation sur Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée : de premières percées pour stabiliser l’expérimentation
Par un amendement adopté en commission des finances, les crédits manquants sur l’expérimentation ont été réintégrés au projet de loi de finances pour 2024.
Par courrier du 24 octobre 2023, l’Union nationale des CCAS, France urbaine et Alliance ville emploi ont alerté le ministre du Travail sur les impacts territoriaux générés par la baisse de la contribution de l’État par équivalent temps plein dans les établissements publics à but d’emploi en dépit d’un fort soutien du bloc communal : « arrêt des embauches du fait de l’insuffisance des crédits en dépit de l’augmentation prévue au projet de loi de finances, impossibilité d’atteindre les objectifs 2024, réduction des taux d’encadrement et mutation des profils recherchés en vue d’accroître la rentabilité en contradiction avec les principes de l’expérimentation ».
Des signaux de confiance dans les référentiels métropolitains du pacte local des solidarités, à consolider
Ce soutien parlementaire à des politiques territoriales de l’emploi correspondant à l’approche défendue par nos réseaux se double de signes de soutien sur le champ des politiques jeunesse, le principe d’une expérimentation sous le pilotage des métropoles étant mis en réflexion dans le cadre des pactes locaux des solidarités en cours d’élaboration.
Éclaircie temporaire ou mouvement de fond ? Un enjeu majeur d’acculturation à la territorialisation des politiques de l’emploi
De tels signaux émanant des parlementaires et du gouvernement témoignent d’une inflexion dans la conception des politiques de l’emploi à interpréter, avec prudence, face à un mouvement de balancier complexe.
L’imaginaire planificateur et descendant assis sur un principe de massification et standardisation des outils – informatiques et industriels – reste bien présent.
En témoignait récemment la vision issue du projet de loi industrie verte ou des réflexions sur le zéro artificialisation nette mettant en avant le modèle des “big factories” comme outil principal de la réindustrialisation dans un pays où la structure de l’emploi relève pourtant essentiellement d’un maillage fin de TPE-PME sur le modèle mis en avant par l’initiative Territoires d’industrie.
Aussi, les territoires urbains attendent des signaux tangibles traduisant un véritable mouvement de fond : des crédits contractualisés à l’échelle intercommunale pour renforcer les politiques territoriales de l’emploi, y compris en matière de politique de la ville, une articulation fine entre l’action de Pôle emploi et les initiatives territoriales, un pilotage affirmé par les élus locaux, une approche multiscalaire permettant de mobiliser chacun selon sa valeur ajoutée : région, département, métropole, et plus largement bloc communal.