Éducation, jeunesse et petite enfance

MIXITÉ SOCIALE À L’ÉCOLE : LES GRANDES VILLES EN FONT UN ENJEU PRIORITAIRE

Le 20 février 2023, France urbaine a fait part de ses propositions lors d’une réunion organisée par le ministre de l’Education nationale, Pap N’Diaye.

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e 20 février 2023, le ministre de l’Education nationale, Pap N’Diaye, a réuni les associations d’élus, pour présenter son plan, qui sera dévoilé courant mars, visant à lutter contre les inégalités et favoriser la mixité dans les établissements scolaires. France urbaine a fait part de ses propositions.

Jouer sur la carte scolaire

« Nous allons proposer un certain nombre de leviers sur lesquels les rectorats pourront agir pour favoriser la mixité scolaire, en partenariat avec les collectivités qui jouent un rôle essentiel », a déclaré Pap Ndiaye. Le Ministre souhaite notamment « jouer sur la carte scolaire », et s’inspirer des expérimentations parisienne et toulousaine. A Paris, le rectorat a expérimenté une fusion de secteurs pour deux collèges du 18e arrondissement. A Toulouse, le conseil départemental a décidé de fermer progressivement deux collèges du Mirail, perçus comme des ghettos, et de réaffecter les élèves dans onze établissements plus favorisés.

Impliquer l’enseignement privé

Le ministère de l’Education nationale entend aussi impliquer l’enseignement privé sous contrat pour qu’il accueille plus d’élèves de milieux défavorisés. Un protocole sur la mixité sociale doit être signé mi-mars avec les représentants de l’enseignement catholique. Le taux de boursiers dans les écoles privées sous contrat « est actuellement inférieur à 10 %, trop faible au regard de la composition sociale de nos effectifs scolaires », a regretté Pap Ndiaye.
La publication de l’indice de position sociale des établissements scolaires a contribué à pointer du doigt l’enseignement privé, qui concentre les élèves les plus favorisés à Paris et dans les grandes villes. Au ministère, on voit ces données comme un accélérateur de mixité.

Le Ministre Pap Ndiaye entend aussi « valoriser les établissements défavorisés, en y implantant des filières d’excellence ». « Toutes les sections internationales [seront] créées dans des collèges et des lycées défavorisés », a-t-il indiqué, avec l’objectif de « conserver une population scolaire qui sinon s’en irait ».

Mixité sociale : un enjeu prioritaire pour les grandes villes

Par la voix de Pierre Huguet, co-président de sa commission « Education, jeunesse et petite-enfance » et adjoint au Maire de Marseille, France urbaine a rappelé la nécessité d’agir sur cet enjeu considéré comme prioritaire et a fait part de sa disponibilité pour agir conjointement avec l’Etat. Les territoires, à chaque fois qu’ils le pourront, apporteront leur concours, par l’accueil périscolaire, l’aide aux devoirs, le soutien à l’éducation prioritaire ou les transports. Pierre Huguet a également insisté sur la nécessité de « renforcer les passerelles », notamment entre l’école primaire et le collège.

Le co-président de la commission « Education jeunesse et petite-enfance » a également appuyé sur l’écart important entre les établissements publics et privés en matière de mixité scolaire : « Les collectivités territoriales financent de manière obligatoire l’enseignement privé et, depuis quelques années, dès l’école maternelle. Il faut une conditionnalité des aides afin de remédier à cet écart ». « Il nous parait également légitime que soient proposés aux enfants des écoles privées sous contrat les mêmes conditions d’encadrement que ce que nous pratiquons dans les écoles publiques, comme la présence d’un poste d’ATSEM par classe en maternelle » a-t-il ajouté.

France urbaine se félicite que le Ministre ouvre ce chantier. L’association des grandes villes, agglomérations et métropoles sera aux côtés de l’Etat pour agir et soumettre des propositions concrètes, efficaces et adaptées au fonctionnement des collectivités territoriales.

Retrouvez les propositions “Education” de France urbaine lors de l’élection présidentielle de 2022 !

 

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