Solidarité

MATHIEU KLEIN : « NOUS SOUHAITONS UNE VÉRITABLE CO-CONSTRUCTION DES POLITIQUES DE L’EMPLOI »

Le co-président de la commission « Solidarités, lutte contre les inégalités et la pauvreté » de France urbaine a accordé un entretien à la Gazette des communes.

La Gazette des communes : Qu’est-ce qui vous semble intéressant dans ce texte proposé par le gouvernement ?

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Mathieu Klein : Le projet de loi propose une coordination améliorée entre tous les acteurs de l’emploi sur chaque territoire. Elle est en effet indispensable pour l’accès à l’emploi des personnes, notamment des plus fragiles. Le texte souhaite également renforcer l’accompagnement des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA), mais ne va pas jusqu’au bout. Or, pouvoir leur proposer un accompagnement intense dès les premiers jours de leur intégration dans le dispositif est un enjeu majeur. Ce n’est qu’à cette condition qu’un régime de sanctions plus élevé peut avoir du sens. L’intention du gouvernement est intéressante, mais irréaliste dans sa mise en oeuvre, à l’heure actuelle.

Le rapport sur la préfiguration de France Travail préconisait d’ailleurs des moyens supplémentaires pour financer cet accompagnement renouvelé. Que pensez-vous de leur disparition dans le PJL ?

M.K : Les moyens supplémentaires pour l’accompagnement sont un des angles morts de ce PJL. Les conseils départementaux et leurs partenaires les réclament, afin de mener à bien leur mission d’insertion socio-professionnelle des bénéficiaires du RSA. La visibilité financière fait défaut. Nous sommes en train de négocier le futur Pacte des solidarités, avec les financements inhérents, mais l’enveloppe reste toujours inconnue. C’est un facteur d’insécurité. Certains dispositifs qui fonctionnent, financés par des appels à projets, sont en danger, avec le risque de disparaître.

Que manque-t-il encore à ce texte défendu âprement par le gouvernement ?

M.K : Il manque des précisions sur la gouvernance locale, alors que la maille territoriale est la clé du succès des politiques de l’emploi. Au moment où le chômage baisse, il faut un travail en couture fine en direction des personnes éloignées de l’emploi. C’est dans les TPE et les PME que celui-ci se crée aujourd’hui, grâce à une relation forte avec les acteurs locaux. Les freins d’accès à l’emploi, liés à la santé, à la mobilité, au logement, à la garde d’enfant, sont bien connus. Et ils se lèvent à l’échelle locale.

Nous ne comprenons, ni n’acceptons l’absence des métropoles et du bloc communal dans le texte. Certes, les métropoles sont un objet récent, mais elles ont des compétences fortes en matière d’emploi, à travers leur rôle d’intermédiation du Fonds social européen, leurs conventions avec l’Etat dans la lutte contre la pauvreté, les contrats de politique de la ville, en tant que pilotes des Plans locaux pluriannuels pour l’insertion et l’emploi (Plie), des Maison de l’emploi, ou en présidant les missions locales. Nous ne sommes pas en concurrence avec les départements ou les régions, nous travaillons ensemble, en complémentarité

Quelles sont vos revendications ?

M.K : Nous demandons une coprésidence, de droit, de comités métropolitains de France Travail, là où il y a des métropoles. Avec les intercommunalités, nous souhaitons également participer au découpage local de France Travail. Le découpage doit se faire en concertation avec le bloc communal.

Entretien réalisé par Rouja Lazarova/ La Gazette des communes.

Retrouvez l’entretien en intégralité sur le site de La Gazette des communes !

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