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LOGISTIQUE URBAINE : UN LEADERSHIP RENFORCÉ DES GRANDES INTERCOMMUNALITÉS

La rencontre annuelle des participants au programme de déploiement de la logistique urbaine (Interlud+) a permis de constater le net et rapide renforcement de la capacité d’ingénierie et de pilotage de cette thématique par les grands EPCI. Et, par conséquent, d’esquisser les prochains développements de cette compétence d’animation et de coordination, au croisement des enjeux de mobilité, de décarbonation, de gestion de l’espace public et de relations public-privé.

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La rencontre annuelle des participants au programme de déploiement de la logistique urbaine (Interlud+) a permis de constater le net et rapide renforcement de la capacité d’ingénierie et de pilotage de cette thématique par les grands EPCI. Et, par conséquent, d’esquisser les prochains développements de cette compétence d’animation et de coordination, au croisement des enjeux de mobilité, de décarbonation, de gestion de l’espace public et de relations public-privé.

Plus de soixante territoires urbains représentant près de 35 millions de Français sont en effet engagés dans ce programme qui, dans sa seconde version, se clôturera fin 2026. 9 nouveaux EPCI ont rejoint le dispositif en 2024, de l’agglomération lorientaise à Cap Nord, en Martinique.

Il en ressort quelques constantes :
  • Une culture encore nouvelle de l’implication des acteurs économiques dans la co-construction d’une nouvelle politique publique, aux premiers rangs desquels les transporteurs mais aussi les associations de commerçants, ces derniers vivant une période de profonds bouleversements. Si les opérateurs de transport sont aguerris à la négociation avec la collectivité (la réussite des dispositifs de logistique urbaine exceptionnels mis en place durant les Jeux Olympiques et Paralympiques en a apporté la démonstration), les commerçants ont besoin de l’accompagnement de la collectivité pour se mettre en mouvement et agir ensemble,
  • Tous les documents stratégiques, chartes de logistique urbaine et les dispositifs les mettant en œuvre ne suffisent pas s’ils ne sont pas accompagnés d’une communication incessante et individualisée. Et les exemples originaux se multiplient : tutoriel aires de livraison à Pau Béarn Agglomération ; modules de formation personnalisés pour les entreprises les plus impactantes sur les flux de marchandises…
  • Le portail Joptimiz testé pendant les JOP va être déployé dans une dizaine de territoires intercommunaux. Là aussi, le leadership pris par la MGP (15 millions de livraisons par jour dans l’aire urbaine) atteste que “la logistique urbaine est devenu un sujet politique où public et privé se parlent” (Jean-Michel Genestier, vice-président de la MGP)
Dans les sujets en structuration, on retiendra trois points clefs :
  • Le sujet clef de la réservation et de la mise en œuvre d’espaces urbains affectés à la logistique. Après la massification dans des entrepôts positionnés loin du cœur des métropoles et agglomérations, les logisticiens et les collectivités identifient un fort besoin de lieux d’entreposage et d’éclatement plus proche des centralités. Les territoires testent actuellement des solutions techniques et des montages économiques (reconversion d’une ancienne caserne de pompiers à Lorient, réaffectation d’espaces dans les parkings souterrains de la métropole de Lyon…). Le tout sans perdre le contact avec le marché et donc sans faire de la logistique urbaine un service public à part entière.
  • Le développement de nouveaux lieux suppose une transparence et une maîtrise de la donnée sur les flux et une connaissance fine du terrain et du foncier logistique existant et potentiel. Fondamentale pour créer les conditions de mise en œuvre de circuits courts pour quelques filières clefs (BTP…), cette donnée produite par les acteurs privés doit savoir se mettre au service de l’intérêt général, d’autant qu’elle doit permettre d’améliorer la performance économique et énergétique des acteurs privés,
  • L’organisation régulée des flux et du stockage de marchandises en ville ne doit pas effacer la responsabilité du consommateur. Comme le pointe Anne-Marie Jean, vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, “le sujet doit être mieux porté sur la place publique, de façon à permettre une meilleure formation du consommateur qui veut être livré rapidement sans avoir à en subir les nuisances…” . Les territoires ont à travailler l’acceptabilité de la logistique urbaine et de ses nouvelles polarités.

La montée en puissance des ZFE en janvier 2025 ravive inquiétude des acteurs économiques. Pour autant, ainsi que l’a souligné Thibaud Guiné, élu à la Ville et à la Métropole de Nantes, et même si “les marchandises ne votent pas”, le renforcement du leadership et de l’ingénierie des collectivités est indéniable. Il s’agit maintenant de “créer le réflexe logistique au sein de toute la collectivité”. Métropoles et grandes intercommunalités urbaines “font donc autorité”, sans que cela soit reconnu par les textes. Le débat s’ouvre donc sur la reconnaissance de cette compétence et sur son aire d’exercice la plus pertinente, car les questions logistiques se posent à l’échelle des aires urbaines, au-delà des périmètres institutionnels. France urbaine prendra toute sa part à ce débat en devenir.

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