LES TERRITOIRES PRÊTS POUR LES JOP !
La réunion des DGS (Directrices générales et Directeurs généraux des services) de France urbaine avait une tonalité sportive mardi 22 mai. Au programme : les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) 2024 et leurs conséquences sur les territoires urbains, avec trois retours d’expériences de collectivités et la présence de l’Agence nationale du sport (ANS) et des initiateurs de la Grande Cause Nationale 2024.
Emmanuel Heyraud, délégué général de France urbaine, a animé cette nouvelle réunion qui a réuni une trentaine de DGS des grandes villes et grands ensembles urbains. L’occasion de revenir sur les actualités de l’Association et de partager les expériences des collectivités membres de France urbaine.
Domnin Rauscher, DGS d’Aix-Marseille Provence Métropole : “Nous avons réussi à faire une fête populaire avec l’arrivée de la flamme olympique à Marseille“
“L’accueil de la flamme à Marseille a été un événement mondial” indique Domnin Rauscher. La nouvelle marina accueillera l’été prochain les épreuves de voile à Marseille. Un hôtel va être transformé en lieu d’accueil des sportifs. Très peu de constructions nouvelles ont été réalisées à l’occasion des JOP. Plus de 20 millions d’euros ont été investis dans l’accompagnement des JOP, dont 4 M€ pour la nouvelle marina.
“Nous avons piloté l’accueil des athlètes internationaux de voile ces trois dernières années pour des entraînements. Nous avons travaillé à rendre accessibles les espaces publics. Nous avons l’expérience dans l’accueil de grands événements internationaux, comme l’Euro 2016 ou encore la Coupe du monde de rugby en 2023. Nous disposons d’un véritable savoir-faire en interne.”
Les équipes marseillaises ont été fortement mobilisés pour l’accueil de la flamme : “les services ont été mobilisés à tous les niveaux, avec en point d’orgue le 8 mai“.
Les collectivités sont parvenues à mobiliser le plus grand nombre pour capitaliser sur les célébrations de la flamme et prendre rendez-vous avec le monde. “Nous avions à cœur de réaliser et de réussir ce premier événement : les retombées internationales sont très positives.”
Anne-Sophie Dournes, DGS de la Ville de Saint-Denis : “Les JOP, un accélérateur de transformations”
Après avoir livré le Stade de France dans les années 90, place cette fois-ci le village olympique. Saint-Denis se transforme, notamment le quartier Pleyel. La tour du même nom va être transformée en hôtel monumental. Les JOP auront permis de désenclaver les quartiers. “Saint-Denis est un lieu de destination et d’attractivité“.
Sur la méthode, la Ville a composé avec une multitude d’acteurs institutionnels : “Nous sommes parvenus à réaliser le plus grand chantier d’Europe, non sans complexité, avec une urgence à livrer le tout en 3 ans” explique Anne-Sophie Dournes.
L’occasion également de “trouver ou de retrouver de la fierté“. Les moments phares ne manquent pas : le retour des drapeaux en 2021, la visite du roi Charles d’Angleterre au moment de la Coupe de monde du rugby en 2023.
L’image de Saint-Denis change, à travers l’accueil de grands événements sportifs. “Des équipements sportifs ont été créés, d’autres ont été rénovés. Nous avons également travaillé sur notre politique sportive : le savoir-nager pour les plus jeunes, le sport pour toutes et tous partout, tout le temps, dans l’espace public ou encore l’événementiel comme le grand marathon.”
Séverine Rommé, DGS de l’EPT Est Ensemble : “Entre célébration et incertitude“
Est Ensemble est un établissement public territorial (EPT), créé en 2010, avec 9 villes de Seine-Saint-Denis. “À Est Ensemble, nous avons un condensé de ce que vit la métropole du Grand Paris” affirme Séverine Rommé.
Est Ensemble souhaite que ces Jeux soit une fête. “Est Ensemble n’est pas au cœur des Jeux mais nous avons des sites d’entrainement et de préparation ; nous accueillerons le relais de la flamme.”
L’EPT s’est positionné en coordination sur la billetterie, avec 10 000 billets achetés pour le compte d’Est Ensemble et des 9 villes : “Est Ensemble a souhaité répondre aux enjeux de la billetterie sociale et territoriale. Un accompagnement des villes est mis en place, en lien avec Paris 2024, pour sécuriser les opérations techniques de distribution des billets.”
Sur le temps long, l’organisation des Jeux en Seine-Saint-Denis laissera un héritage à Est Ensemble sur la baignabilité, le réemploi d’un bassin olympique à Bagnolet, le financement du Trail des Hauteurs ou encore la rénovation du stade nautique Maurice Thorez.
Anticiper et prévoir : des perturbations seront liées à l’accueil des Jeux. “Nous devrions être confrontés à une saturation des transports publics et des axes routiers, des risques en matière de sécurité, une perturbation de la collecte des déchets… Nous avons donc mis en place un plan de continuité d’activité (PCA), avec une formule extrêmement souple, qui réaffirme la présence des collègues dans les services, la prise de congés, l’assouplissement d’heures supplémentaires, la pratique du télétravail. Nous sommes très pragmatiques, avec différents niveaux selon les cas que nous pourrions vivre“. Une cellule de veille sera mise en place dès le 1er juillet pour parer à toute difficulté.
Frédéric Sanaur, directeur général de l’Agence nationale du sport (ANS) : “Faire nation par le sport”
“Le sport est à la croisée de beaucoup de chemins. Nous sommes convaincus que le sport joue un rôle central. Il est parfois difficile d’en faire valoir la priorité : rénovation des équipements, subventions aux associations, organisation d’événementiels sportifs. Nous allons accueillir le plus grand événement du monde. Il y a une envie, une ferveur sur tous les territoires, avec une fierté de l’accueil de ces compétitions” indique Frédéric Sanaur.
Les grands axes qui animent l’ANS, créée en 2019 : le sport de haut niveau et la haute performance sportive, la déclinaison territoriale et le sport pour toutes et tous (l’accompagnement à la rénovation des équipements sportifs, la participation à l’emploi dans le milieu sportif, le renforcement de la vie de nos clubs sportifs). “Nous accompagnons et soutenons 2 000 collectivités par an.”
Vincent Roger, délégué ministériel, chargé de la Grande Cause Nationale 2024 : “2024, l’année du sport”
La grande Cause Nationale a été décidée il y a 2 ans par le président de la République. “Rarement une cause n’aura eu autant de moyens” affirme Vincent Roger. 2024 est une année historique : “c’est l’année où nous devons transmettre les bienfaits du sport. Le sport est générateur de lien social sur tous les territoires. Les études le prouvent : le sport est fondamental pour le bien-être.”
Le marqueur de 30 minutes est que tous les Françaises et les Françaises sachent d’ici la fin de l’année que la pratique quotidienne des 30 minutes d’activité physique et sportive est bon pour leur santé et leurs enfants.
“Plus de 3 000 événements seront labellisés d’ici la fin de l’année Grande Cause Nationale 2024.” Le délégué ministériel insiste : “Il faut faire connaître la démarche et y participer activement.”
Les DGS à Vivatech
Une délégation s’est rendue au salon Vivatech, Porte de Versailles, dédié à l’innovation et aux nouvelles technologies, à l’invitation d’Ernst & Young, partenaire du salon. L’accent a été mis sur l’impact de l’Intelligence Artificielle (IA) pour les collectivités.