LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA CULTURE À AVIGNON : UN ESPACE DE DIALOGUE FACE AUX PROBLÉMATIQUES BUDGÉTAIRES ET IDÉOLOGIQUES
Le 11 avril dernier, la Ville d’Avignon accueillait une nouvelle édition des États généraux de la culture dans le cadre de la démarche Curiosité(s), initiée par la municipalité. Ce temps fort, porté par la maire Cécile Helle, a rassemblé élus locaux, artistes, syndicats, institutions culturelles et citoyens autour de deux grandes tables rondes thématiques.

Des échanges structurés autour de deux enjeux majeurs
La première table ronde, qui portait sur les risques des coupes budgétaires, a réuni notamment Joris Mathieu, co-président du Syndeac, Eli Commins, directeur du Lieu Unique à Nantes, Claire de Causans, vice-présidente de la FNCC, Maud le Floc’h, directrice et fondatrice du POLAU et Marie-José Sirach, journaliste à L’Humanité. L’ampleur des baisses de subventions, particulièrement marquées dans certaines régions, et les conséquences concrètes sur la vitalité culturelle des territoires y ont été évoquées.
La seconde table ronde, concernant le rôle des projets culturels face au repli identitaire dans les territoires, a permis d’échanger sur les moyens de recréer du lien et de la cohésion sociale par l’action culturelle. Fanny Lacroix, maire de Châtel-en-Trièves et vice-président de l’AMRF, Cathy Bouvard, directrice des Ateliers Médicis, Chloé Tournier, directrice de La Garance, Rima Abdul Malak et Cécile Helle y ont partagé des initiatives locales ancrées dans les réalités des territoires.
La culture comme levier de transformation urbaine et humaine
Dans son discours d’ouverture, Cécile Helle a rappelé que Curiosité(s) s’inscrit dans une ambition politique forte : faire de la culture un moteur de transformation de la ville et de renforcement du lien social. À travers des actions comme les « impromptus » dans l’espace public, ou les dispositifs des « explorateurs », la Municipalité entend rapprocher la création artistique des habitants. « Ce qui a été long à construire est facile à détruire », a-t-elle prévenu, appelant à la vigilance et à la mobilisation collective.
Une participation exceptionnelle de Rima Abdul Malak
Invitée d’honneur, l’ancienne ministre de la Culture Rima Abdul Malak a, elle aussi, souligné les paradoxes auxquels sont confrontés les responsables publics : « On demande toujours aux collectivités de faire plus avec moins ». Elle a plaidé pour une meilleure reconnaissance de l’impact social et symbolique des politiques culturelles, au-delà des indicateurs économiques.