LES DERNIÈRES TENDANCES EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
Fédération des agences d’attractivité, de développement et d’innovation, le CNER a associé pour la première fois France urbaine à sa manifestation annuelle, le Forum Dev&Co, qui permet la rencontre de près de 300 représentants des agences.
L’occasion d’aborder quelques-uns des défis proposés à ces acteurs clefs du développement et de la transformation économique des territoires, notamment la question du foncier et de l’immobilier à destination des entreprises, alors que François Rebsamen, maire de Dijon et président de la Métropole de Dijon, vient de prendre la présidence du CNER.
Avec la montée en puissance du ZAN (Zéro artificialisation nette), les agences, elles aussi, sont mises en tension sur ce sujet : la disponibilité de terrain ou de locaux a longtemps été un paramètre de base de l’attractivité et du développement endogène. Qu’en est-il quand la sobriété, voire la pénurie foncière deviennent des impondérables ? Comment les territoires réinventent-ils le rôle du sol économique dans leurs stratégies d’attractivité et d’implantation ? Comment se reconfigurent les relations entre le secteur public et le secteur privé, dans ce nouveau cadre ? Comment les prospects réagissent-ils ? Comment les stratégies de marketing territorial intègrent-elles ces nouveaux paramètres ?
Au travers de trois réalisations et nouveaux modes opératoires, quelques tendances se dessinent.
À l’échelle d’un immeuble, à l’image des tours à énergie positives conçues et expérimentées à Dijon depuis une quinzaine d’années par le groupe Elithis, et dont la dernière génération prévoit la réversibilité complète
Testé à Dijon, ce prototype se déploie actuellement dans plus d’une vingtaine de métropoles et propose une mixité d’usages (habitat/bureaux notamment) qui devient un argument d’attractivité pour les entreprises à la recherche d’espaces innovants et exemplaires pour leurs salariés.
Pour Thierry Bièvre, PDG du groupe Elithis, ces bâtiments innovants et durables sont aussi des arguments marketing pour les collectivités où ils s’implantent. Les économies d’énergie réalisées par les occupants sont devenues un critère clef d’implantation !
À l’échelle d’un quartier, à l’exemple du projet Response, présenté par Jean-Patrick Masson, vice-président de la Métropole de Dijon
Soutenue par l’Union Européenne, cette démarche permet la réalisation de la plus grande opération française d’auto-consommation.
Sur un quartier en politique de la ville, Fontaine d’Ouche, deux îlots à énergie positive produiront 20 % d’énergie en plus qu’ils n’en consommeront et permettront de réduire de 75 % les émissions de gaz à effet de serre.
Une quinzaine d’entreprises, emmenées par EDF, participent à la réalisation de ce démonstrateur. Certains d’entre elles vont s’implanter et se développer à Dijon.
À l’échelle d’un territoire, le syndicat mixte dédié à l’aménagement et au développement économique d’un secteur clef des Alpes, Chambéry-Grand Lac Economie
Le syndicat a fait le choix de reprendre en main l’atterrissage territorial de son attractivité en révisant en profondeur sa politique d’implantation d’entreprises.
Après plusieurs années de rachat de fonciers destinés aux entreprises, la collectivité ne procède plus que par baux à construction, qui dissocient la propriété du sol (qui reste publique) de celle des bâtiments (du ressort des entreprises).
Pour Régis Dormoy, directeur général, cette procédure modifie en profondeur la relation entre l’entrepreneur et la collectivité, qui se bâtit dès lors sur le long terme : les deux parties sont associées dans la recherche d’une optimisation du foncier et du bâti, et l’acteur public reste associé de façon pérenne à la destination de son terrain. Une nouvelle étape dans la co-construction d’un projet de développement économique durable.