L’ANCT LANCE UNE “FABRIQUE PROSPECTIVE” POUR PENSER L’OFFRE DE SERVICE À DESTINATION DES JEUNES

L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), en partenariat avec France urbaine, Intercommunalités de France, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, le Forum Français Jeunesse, la Fédération des acteurs de la solidarité, lance une nouvelle Fabrique Prospective intitulée “Comment faire des territoires des espaces ressources pour l’épanouissement des jeunes”. Elle se déroule de novembre 2022 à novembre 2023.

Les jeunes sont au cœur des évolutions des sociétés actuelles, tant liées au contexte de la crise de la Covid-19 qu’aux transitions écologique, numérique, économique, démographique et de l’action publique engagée dans les territoires. Ces évolutions interrogent leur avenir en tant que futurs adultes. Bien qu’ils existent de nombreux dispositifs locaux et nationaux destinés aux jeunes, ils ne sont pas toujours connus et fonctionnent en silo, notamment du fait des multiples statuts et seuils d’âge appliqués, de l’absence de logique de parcours et du grand nombre d’intervenants aux différentes échelles (Etat, collectivités, institutions, professionnels, associations). Pourtant, « la notion de jeunesse renvoie moins à l’âge des personnes qu’à des modes de vies, des « moments » au sein d’une trajectoire personnelle, affective, collective ». 

Quatre territoires, quatre stratégies, des enjeux communs

Dans un contexte de mutation des rapports des jeunes au territoire, à la mobilité, au cadre familial et institutionnel, les politiques publiques évoluent. Quatre territoires aux caractéristiques diversifiées engagés dans la fabrique portent en commun la volonté de construire une politique de la jeunesse intégrée.

La communauté d’agglomération Pays Foix-Varilhes exerce la compétence jeunesse sur l’ensemble de son territoire et prend en compte la situation des 11-25 ans en mobilisant toutes ses politiques publiques, dans le cadre notamment d’un pôle dédié.
Clermont-Auvergne Métropole déploie une feuille de route 2020-2026 qui vise plus particulièrement les 16-25 ans et met en synergie métropole et communes membres dans le respect des compétences de chaque acteur.
Au sein de la communauté urbaine d’Arras, la mise en place de la convention territoriale globale réinterroge l’échelle du bassin de vie en articulation avec les communes membres sur un territoire ayant déjà engagé une réflexion sur une analyse des besoins sociaux à l’échelle intercommunale.
La communauté d’agglomération Bourges Plus a souhaité déployer une stratégie dédiée autour de la population étudiante en lien étroit avec la mise en place d’un Schéma local enseignement supérieur et recherche.
Construire une approche territorialisée et une réponse renforcée

Des signaux sociaux et une multiplication d’initiatives territoriales démontrent la nécessité de construire une approche territorialisée et une réponse renforcée. Santé mentale, mobilité, transition collège-lycée, lisibilité de l’offre pour les jeunes, articulation avec l’éducation nationale mais également les Agences régionales de santé (ARS) constituent des enjeux communs au sein de territoires pourtant diversifiés. Permettre à l’ensemble des jeunes un accès aux biens et services essentiels (logement, mobilité, santé, alimentation…) constitue de manière plus globale une préoccupation croissante au regard d’un taux de pauvreté élevé et face à une hausse des enjeux de précarité alimentaire et de prise en charge en matière de santé mentale à des âges de plus en plus précoces.

Du pilotage par Grenoble Alpes métropole d’un consortium tourné vers les jeunes éloignés des institutions, à la mise en place de Quartier jeunes par la Ville de Paris, regroupant les acteurs de l’accompagnement, les initiatives territoriales se multiplient qui plaident pour une approche globale et territorialisée. Elle peine toutefois à être pleinement appréhendée par des politiques nationales qui, en dépit de quelques évolutions dans cette direction, tendent à multiplier les dispositifs sectoriels.
 
La Fabrique prospective s’inscrit ainsi pour France urbaine dans la suite directe du projet d’expérimentation visant à lutte contre la pauvreté des jeunes. Le contrat d’engagement des jeunes et son volet jeunes en rupture, récemment évalués par le Conseil d’orientation des politiques jeunesse,  centré sur certains publics n’a pas permis à ce stade de répondre à différents défis : lutte contre la pauvreté, approche en prévention, approche tout public, articulation de l’offre de service sur l’accès aux biens et services essentiels au-delà de la formation et de l’emploi, articulation renforcée avec les collectivités et intercommunalités.

Dans un tel contexte, France urbaine réinterroge la nécessité de reprendre les réflexions initiées en 2020-2021 à la faveur du Pacte des solidarités.