Actualité Économie des territoires

LA METROPOLE DU GRAND NANCY REPENSE SON ATTRACTIVITE ECONOMIQUE

Comme chaque métropole et agglomération, Nancy pense et repense son attractivité et vient à cet effet de réunir ses premières « Assises de l’économie et de l’attractivité ». Quand la mondialisation est en crise, il est essentiel de travailler la prospective et le récit. « Nancy ne peut pas se résumer à la place Stanislas » a indiqué Martin Vanier, géographe, «la métropole doit dépasser son périmètre institutionnel et trouver sa place au sein d’un système de territoires, au cœur d’un réseau d’interdépendances ». Grande ville tertiaire, Nancy travaille ainsi sa relation avec les écosystèmes industriels lorrains qui l’environnent. Pour Franck Muratet, Président de la Maison de l’Emploi du Grand Nancy, c’est à l’échelle du bassin d’emploi qu’il faut travailler, dans une relation de réciprocité et de coopération entre territoires voisins, sans que la métropole soit vue comme “écrasante”.

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A Nancy, l’attractivité est avant tout universitaire : métropole la plus étudiante de France (200 étudiants pour 1000 habitants), premier pôle national de formation d’ingénieurs, Nancy connait aussi un taux de départ élevé de ces étudiants, accentué à terme par des perspectives de déprise démographique importantes. Pour Martin Vanier, il s’agit de « cristalliser les intérêts de ce public étudiant autour de la culture, des loisirs, du sport… ». Cette économie créative peut capitaliser sur l’image de capitale de l’Art Nouveau en France, de place forte du livre ou du jazz pour inviter les étudiants à circuler, à revenir, à entreprendre.

Au-delà, un système territorial métropolitain comme celui de Nancy doit construire sa « mise en commun(s) » entre des mondes professionnels interdépendants mais pas spontanément en lien. Cela passe par une culture commune, ferment de l’efficacité économie, et par une attention permanente à l’économie de la connaissance : cette économique, pour Martin Vanier, « ne peut pas être élitiste, elle doit embarquer toute la société, nous devons viser une économie de la connaissance populaire. Il y a de la connaissance et de l’excellence dans tous les métiers : soutenir une nouvelle économie de la ressource, développer une économie régénérative et circulaire nécessitent aussi de la connaissance fine et appliquée. La distinction entre tertiaire et industrie, entre tâches matérielles et immatérielles, est dépassée ».

Aux côtés de l’alimentation, des matériaux, de l’énergie (hydrogène) ou des mobilités (Urbanloop), la santé est l’un des pivots de cette économie métropolitaine de la connaissance, s’appuyant sur un CHRU référencé parmi les meilleurs de France, représentant 17% de l’emploi local et capable de générer une grappe d’entreprises innovantes dans le champ des thérapies cellulaires ou les médicaments radio-pharmaceutiques. L’institut hospitalo-universitaire (IHU) dédié aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin est l’autre base de cette créativité en innovation et en entrepreneuriat dans le domaine de la santé. La convergence locale entre recherche académique, essais cliniques et capacité d’accueil en immobilier, catalysée par une « task force santé », incite plusieurs investisseurs et opérateurs immobiliers extérieurs spécialisés, comme Patriarche, à se positionner actuellement sur le territoire nancéen, en déficit d’attractivité sur ce plan également. La transformation du CHRU sur le plateau de Brabois, engagée, va donner une nouvelle dimension à cette dynamique.

La plupart de ces atouts sont pourtant peu ou pas connus, c’est pourquoi près de 200 acteurs économiques ont travaillé à une marque de territoire et à un portail d’accueil : onyvit.nancy.fr

Mathieu Klein, Maire de Nancy et Président de la Métropole du Grand Nancy, a rappelé en conclusion que “dans ce monde climatique qui évolue, Nancy et le nord-est de la France ont une carte à jouer ; soyons fiers de ce que nous sommes, de ce que nous savons faire, de notre force singulière”. C’est en effet à l’échelle du bassin économique que cette attractivité doit se travailler, notamment pour l’offre foncière et pour les projets d’accessibilités, notamment ferroviaires. Avec UN levier clef : “former tous les jeunes à l’anglais, à l’allemand et au français pour leur donner accès à un marché de l’emploi d’ores et déjà transnational”.

Lionel Delbos
Conseiller Economie territoriale et tourisme l.delbos@franceurbaine.org
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