JOURNÉES NATIONALES DE FRANCE URBAINE : TROIS QUESTIONS À JOHANNA ROLLAND, PRÉSIDENTE DE FRANCE URBAINE
Les Journées Nationales de France urbaine se tiendront du 16 au 17 octobre au Creusot. À cette occasion, Johanna Rolland, présidente de France urbaine, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, rappelle que ce rendez-vous, à la fois temps fort de réflexion, tribune et vitrine pour nos collectivités territoriales, incarne la diversité des territoires urbains dans un contexte marqué par de fortes tensions budgétaires et la nécessité de défendre l’action locale.

En quoi les prochaines Journées nationales de France urbaine constituent-elles un moment un moment fort pour France urbaine et ses membres ?
Organisées cette année au Creusot, les Journées nationales de France urbaine représentent chaque année l’occasion de mettre en lumière la richesse et la diversité des territoires urbains, illustrée ici par une ville marquée par son histoire industrielle et engagée dans une dynamique de reconversion exemplaire. Cette pluralité des trajectoires territoriales est au cœur de l’ADN de France urbaine qui rassemble des collectivités territoriales autour du fait urbain.
Ces Journées sont également un temps d’échanges, de partage de pratique et de réflexion sur plusieurs enjeux et actualités pour ces territoires.
Elles offrent par ailleurs une tribune forte pour porter la voix des métropoles, grandes villes et agglomérations auprès des pouvoirs publics, dans un moment charnière marqué par les débats autour du budget pour 2026 et des tensions croissantes sur les finances locales.
Enfin, ces Journées permettent de donner à voir la réalité, les actions concrètes, les innovations et les solidarités à l’œuvre. Elles sont ainsi un véritable coup de projecteur sur l’engagement quotidien des élus locaux et de leurs équipes, sur le terrain, au service des habitants.
Cette année, le programme met l’accent sur les enjeux budgétaires. Pourquoi ce choix ?
Je le disais à l’instant, nos collectivités subissent depuis plusieurs années maintenant de fortes contraintes budgétaires qui ne sont pas sans conséquence, à la fois sur notre économie et sur nos marges d’actions. Rappelons que la loi de finances initiale pour 2025 a déjà profondément fragilisé les métropoles, grandes villes et communautés urbaines avec des ponctions et des baisses de crédits, qui, si elles étaient réitérées, emporteraient un risque d’effondrement de l’investissement public local, pourtant indispensable à la transition écologique et la cohésion sociale. Il est donc primordial de faire entendre que non seulement d’éventuelles mesures similaires sont injustes, mais aussi qu’elles contreviennent à l’intérêt collectif de notre pays auquel nous sommes attachés.
Cette 8ème édition marque la fin du mandat. Quel regard portez-vous sur ces six années ?
Ce mandat s’est inscrit dans une période sans précédent, rythmée par des événements imprévus tels que la pandémie de COVID, le déclenchement d’un conflit armé en Europe, ou encore une instabilité gouvernementale au sein du paysage institutionnel français, le tout sur fond de tensions budgétaires.
Ces circonstances ont néanmoins démontré — preuve s’il en fallait — la capacité des territoires, notamment urbains, à incarner des leviers de réponse efficaces et proposer des solutions, pour peu qu’on leur accorde la confiance et les moyens nécessaires. Mieux encore, ils apparaissent comme des repères de stabilité sur lesquels les citoyens peuvent s’appuyer.