GUIDE SUR LA SANTÉ DES ÉTUDIANTS : UNE MOBILISATION DES AGGLOMÉRATIONS ET MÉTROPOLES
L’Association des Villes Universitaires de France (AVUF) vient de rendre public son guide à l’attention des collectivités en faveur de la santé des étudiants.
Ce travail marque une nouvelle étape dans la prise en main progressive des questions de santé étudiante par les grandes intercommunalités urbaines.
Accélérée et mise en évidence par la crise sanitaire du Covid-19, cette mobilisation coïncide avec l’autonomisation des universités et leur propre engagement sur le thème de la santé étudiante, notamment grâce à la réforme récente des Services de Santé des Etudiants (SSE).
Sous des formats très différents, liés notamment à la répartition géographique des sites universitaires sur les territoires urbains ou au degré d’intégration des compétences communales dans l’EPCI, cette intervention de plus en plus structurée est récemment apparue dans les feuilles de route universitaires de plusieurs métropoles, comme Rennes ou Metz.
Porté par Catherine Vautrin, présidente de l’AVUF jusqu’à son entrée récente au gouvernement et par Mickaël Delafosse, maire de Montpellier, chargé des questions de santé étudiante au sein de l’AVUF, ce guide présente les raisons pour lesquelles les territoires universitaires peuvent et doivent s’engager sur ce sujet, les outils dont ils disposent et, surtout, les partenaires locaux sur lesquels ils peuvent s’appuyer.
Il ne s’agit pas pour Mickaël Delafosse de revendiquer un “chef de filât” mais d’assumer un rôle d’appui et de coordination, en adéquation avec “les besoins des territoires” : “les collectivités locales ont une responsabilité envers nos jeunes qui poursuivent leur formation dans nos villes universitaires. Ces jeunes sont la promesse de notre avenir, les architectes des innovations futures et les acteurs du changement de notre société. Leur bien-être et leur santé ne peuvent être considérés comme de simples compléments à leurs études, mais comme des piliers essentiels pour leur réussite et leur épanouissement”.
“Responsables du cadre de vie et de son amélioration”, indique Catherine Vautrin, les métropoles et agglomérations détiennent des compétences qui font de ce cadre de vie “un élément déterminant pour la santé de nos étudiants”. Qu’il s’agisse de logement, d’activité sportive, d’exposition aux addictions ou de santé, elles ont en main une série de dispositifs qui, agencés avec les interventions des autres acteurs de la santé (Préfecture, ARS, CPAM, Conseil Départemental…), peuvent se formaliser et se contractualiser par des contrats locaux de santé dédiés aux étudiants ou intégrant un volet spécifiquement dédié à ce public.
Ces démarches participent d’une bifurcation dans l’appréhension des publics étudiants par les grands territoires urbains : perçus un temps comme simples cibles des stratégies d’attractivité, ils sont maintenant reconnus comme citoyens à part entière, engagés dans leurs territoires. Comme l’indique Mickaël Delafosse, l’intervention de la collectivité auprès des étudiants embrasse dorénavant les principales politiques publiques locales : “elle s’étend à des domaines aussi divers que les politiques de transport urbains, l’accès au sport et à la culture, la vie associative, et bien plus encore”.
Le séminaire annuel du réseau “enseignement supérieur” des associations d’élus du bloc local portera sur les questions d’inégalités entre étudiants et présentera des solutions coproduites par les acteurs locaux pour y faire face. Il se déroulera en mai prochain à Strasbourg.