FRÉDÉRIQUE BONNARD LE FLOC’H ET HÉLÈNE PESKINE : « L’ACTION PUBLIQUE LOCALE DOIT ÊTRE VUE SOUS L’ANGLE DES GRANDES TRANSITIONS »
Le nouveau partenariat entre France urbaine et le Popsu réunira des chercheurs, des élus et des cadres territoriaux, sur près de 25 territoires urbains durant trois ans.
France urbaine et le Plan urbanisme construction architecture (Puca) du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires ont signé une convention de coopération pour le lancement de la quatrième édition de la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaine (Popsu) sur le thème des transitions. Hélène Peskine, secrétaire permanente du Puca et Frédérique Bonnard Le Floc’h, vice-présidente de Brest métropole, co-présidente de la commission « Alliance des territoires » de France urbaine, ont détaillé ce partenariat pour La Gazette des communes.
Qu’est-ce que la Popsu et en quoi consiste ce nouveau programme de travail qui commence ?
Hélène Peskine : La plateforme d’observation des projets et stratégies urbaine (Popsu) est un programme sur trois ans avec, pour fil rouge, de nouer des discussions, qu’on appelle scènes intellectuelles locales, entre le monde de la recherche en sciences de la ville et des représentants des territoires. La quatrième session qui démarre, Popsu Transitions, veut documenter l’action publique locale sous l’angle des transformations liées aux grandes transitions.
Frédérique Bonnard Le Floc’h : Une part commune permettra d’observer la trajectoire des systèmes urbains, grands ou petits, dans les transitions. L’autre partie correspondra à la problématique de chaque plateforme locale. Ce programme va nous permettre d’envisager des parties de territoires beaucoup plus significatifs en termes d’alliance car les transitions impliquent forcément des coopérations.
Quelle forme prend ce programme ? Combien de personnes sont impliquées ?
Hélène Peskine : Une vingtaine de villes, de 50 000 habitants aux plus grandes métropoles, participeront à ces recherches-actions, brassant une communauté des professionnels de la sphère publique (techniciens des collectivités, élus, agences d’urbanisme…) soit un millier de personnes à différents niveaux dans les plateformes territoriales, et 500 chercheurs. C’est une approche très ancrée, chaque plateforme fonctionnant territorialement, qui permet des comparaisons sur des sujets similaires, avec un club des correspondants techniques et scientifiques des différentes plateformes. Il n’y a pas en France d’école de la recherche urbaine comme en « urban studies » dans d’autres pays, mais la communauté Popsu le devient un peu, dans une dimension de dialogue avec l’action publique.
Quel est le financement ?
Hélène Peskine : Chaque plateforme est cofinancée à part égale par le Puca et la collectivité concernée, avec un budget de 140 000 euros sur trois ans, dont 100 000 vont directement aux laboratoires de recherche et le reste est axé sur la valorisation (production de notes flash, cahiers, événements…) avec la possibilité d’avoir des études transversales. Pour la part Etat, des soutiens tiers viennent abonder le programme tels que l’Ademe pour 200 000 euros et la Caisse des Dépôts-Institut pour la recherche, pour 200 000 euros.
Frédérique Bonnard Le Floc’h : C’est très important pour les élus car on vient financer des équipes de recherche locales alors que les sciences humaines et sociales sont très mal financées. Cela nous permettra de nouvelles lunettes pour regarder la réalité territoriale.
Retrouvez l’interview sur le site de la Gazette des communes