Actualité Culture Fonction publique territoriale

FRANCE URBAINE APPELLE L’ETAT À SOUTENIR LES ÉCOLES D’ARTS TERRITORIALES

Les grandes villes, agglomérations et métropoles sont attachées aux écoles d’arts et au savoir-faire français en matière de création.

formation-dessinateur-bd-2

Le 29 mars 2023, le cabinet de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et la Direction générale de la Création artistique (DGCA) ont réuni les associations d’élus, dont France urbaine, sur la situation des écoles d’arts territoriales. Un fond de 2 millions d’euros a été annoncé par l’Etat, à répartir sur les 34 écoles d’arts territoriales… en attendant qu’une énième mission rende ses conclusions d’ici la fin de l’année.

Alerte sur la situation financière des écoles d’arts territoriales

En publiant un communiqué de presse le 2 mars dernier, l’Association nationale des écoles supérieures d’art (ANDEA) a alerté sur « (des) écoles supérieures d’art et de design en état d’urgence ». Parmi les griefs : la baisse des dotations de l’Etat auprès des établissements territoriaux, qui ont subi selon l’association « une baisse drastique à euros constants de 14 %, alors que l’État a su compenser l’inflation pour les écoles nationales ». En effet, les 34 écoles d’arts territoriales disposent toutes du statut d’Établissement public de coopération culturelle (EPCC), dont le financement est très majoritairement assuré par les collectivités membres de l’EPCC, la part de l’État ne dépassant que rarement 10 %. Ce financement local, pour l’essentiel par les villes et par les métropoles, actrices essentielles de la vie culturelle dans les territoires.

Dimitri Boutleux, adjoint au Maire de Bordeaux, qui représentait de France urbaine lors de la réunion, a justement témoigné de l’attachement des collectivités territoriales aux écoles d’arts, qui permettent de générer et de poursuivre les « savoir-faire » français en matière de création, dans de nombreuses disciplines. 

Mise à niveau statutaire des professeurs des écoles d’arts territoriales

Sujet épineux, la mise à niveau statutaire des professeurs des écoles d’arts territoriales avec celui des professeurs des écoles d’arts nationales était également à l’ordre du jour de la réunion. En 2018, France urbaine avait pris attache avec le ministère de la Culture et pris part à l’élaboration d’une étude d’impact selon plusieurs hypothèses en fonction des grilles indemnitaires et indiciaires alors en vigueur.

Si les répercussions budgétaires étaient conséquentes pour l’ensemble des collectivités (de 50 000 à 200 000 euros), elles doivent reconsidérées à l’aune de la revalorisation du point d’indice, du calcul du glissement vieillesse technicité (GVT) ou encore de la prise en compte des contractuels dans les calculs. En effet, entre 500 et 700 personnes devront ainsi être augmentés, ce qui implique au moins un doublement de l’augmentation de la charge salariale.

L’ensemble des options statutaires mérite d’être mises sur la table. Le fond de deux millions d’euros préfigure-t-il une remobilisation financière pérenne de l’Etat à l’attention des 34 écoles d’arts territoriales ? Elle paraît indispensable pour notamment faire face à l’augmentation de 3,5% du point d’indice, compenser l’augmentation des fluides et amortir la hausse de l’inflation.

Une nouvelle mission sur les écoles supérieures d’art territoriales

Quatre ans après une mission flash sur les écoles supérieures d’art territoriales menée par la députée Fabienne Colboc, le ministère de la Culture a annoncé le lancement d’une mission qui sera dirigée par Pierre Oudart, directeur de l’Institut national supérieur d’enseignement artistique Marseille Méditerranée (INSEAMM), lequel devra rendre une première copie avant l’été. France urbaine a fait part de son intention de contribuer à cette mission, en soumettant des propositions tout en rappelant l’ancrage territorial important des écoles d’arts.

Les équipements artistiques et culturels voient rouge

Alors que nombreux équipements artistiques et culturels (conservatoires, maisons d’opéras, festivals…) voient leur santé financière mise à mal, les écoles d’arts territoriales ne dérogent pas à la règle. Si la culture bénéficie d’un soutien financier des communes et intercommunalités à hauteur de 8 milliards d’euros chaque année, les crises sanitaire et énergétique ainsi que les réformes fiscales concourent à un renforcement des contraintes budgétaires subis par les exécutifs locaux.

Loin d’être une fatalité, ce contexte budgétaire doit ouvrir des perspectives à moyens et longs termes pour les politiques culturelles dans leur ensemble. L’ouverture d’une réflexion sur la remise à plat de la Dotation globale de fonctionnement (DGF) pourrait permettre de mieux qualifier le poids budgétaire des équipements culturels, emblématiques des charges de centralité des communes et intercommunalités.

Aller au contenu principal