FORUM DU DESIGN ACTIF : FRANCE URBAINE POURSUIT SON ENGAGEMENT POUR UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE LIBRE ET DE PROXIMITÉ

Le design actif, un dispositif au service de l’activité physique dans l’espace public  

Nouvel objet de réflexion, le design actif a certainement bénéficié de la dynamique olympique et paralympique pour se faire une place dans les territoires. Marquages au sol, structures et équipements en accès libre…

Des dispositifs émergent pour répondre à plusieurs enjeux et incarner les apports du design actif, à savoir stimuler l’activité physique à tous les âges, des plus jeunes aux seniors en participant à l’autonomie, se réapproprier l’espace public en faisant valoir l’égalité d’usage ou encore favoriser la mixité des usages pour une mixité des publics.  

La liaison du design actif vers l’activité physique et le “vivre-ensemble” a été l’un des fils rouges du Forum national du design actif, bien illustré par les propos du professeur François Carré qui a de nouveau alerté des conséquences sanitaires de la sédentarité sur toute une génération.

Parmi les chiffres : 37 % des enfants de 6 à 10 ans et 73 % des jeunes de 11 à 17 ans n’atteignent pas les recommandations en matière d’activité physique. Les enfants et adolescents passent en moyenne entre 3 et 4 heures par jour devant un écran (le temps d’écran un jour de week-end est presque doublé comparativement à celui d’un jour d’école), les adultes passent en moyenne 12 heures par jour assis les jours travaillés, et 9 heures par jour assis les jours non travaillés, etc.  

Le portage du design actif et sportif est territorial et aurait tort de s’en détourner, d’autant qu’il est à rapporter à une logique plus large : ville à hauteur d’enfants, anticipation en cohérence avec l’adaptation écologique et les enjeux de désartificialisation, mise à disposition du foncier, urbanisme tactique, animation, etc.

Le Forum national du design actif, organisé à Nantes, avec un ensemble d’acteurs locaux (Nantes métropole, Université de Nantes, la Samoa…) et nationaux (l’Agence nationale du sport, le Sport Grande Cause Nationale, la Fédération nationale des agences d’urbanisme…) a permis de rappeler cette ambition, l’occasion de porter des regards croisés associant collectivités, entreprises, aménageurs et universitaires.  

(Ré)enclencher la dynamique du design actif  

Franckie Trichet, vice-président de Nantes Métropole, conseiller municipal de la ville de Nantes délégué à l’innovation, au numérique et la francophonie, et aux pratiques sportives libres, a fait valoir la contribution territoriale, physique et sociale du design actif dans les territoires.

“Dans un contexte de lutte contre la sédentarité, d’éloignement social et de réappropriation de l’espace public, il s’agit de donner à voir la manière dont l’activité physique et sportive en ville et dans l’espace public mérite de se concevoir : nous devons penser et réaliser la ville et l’espace public comme un équipement sportif à part entière“, précise Franckie Trichet.  

Guillaume Schwab, conseiller équipements et développement des pratiques de l’Agence nationale du sport (ANS) a précisé le mode opératoire pour pouvoir disposer d’un accompagnement financier, en partie dans le cadre du dispositif “5 000 terrains de proximité” ou plus récemment celui dédié à la reconfiguration de cours d’écoles. Le portage financier de l’ANS mérite d’enclencher un engagement politique de l’ensemble des acteurs du sport : État, collectivités territoriales, mouvement sportif et entreprises.

Le design actif se taillera-t-il la part du lion dans les dispositifs “héritage” à venir ?  

Les acteurs du sport préfigurent actuellement la séquence post-olympique et paralympique, en particulier dans le transfert de programmes d’héritages conçus par Paris 2024. En-dehors des dispositifs, France urbaine veillera dans le cadre d’une possible “loi héritage” à renouveler le besoin pérenne de financements pour le sport, en particulier pour les équipements tout autant que pour l’animation sportive locale.  

Roselyne Bienvenu, première vice-présidente d’Angers Loire Métropole et co-présidente de la commission Sport de France urbaine, a rappelé à ce propos que le design actif est appelé à jouer un rôle clé en tant que maillon du “mieux bouger” et du service public du sport, mais néanmoins vain sans un engagement global des acteurs publics et privés sur le sport sur ordonnance et la mobilisation des mutuelles, sur la rénovation des équipements de proximité avec des besoins de soutien à l’investissement des collectivités indispensables ou encore sur une mise en accessibilité beaucoup plus large qu’en l’état actuel des choses.

Une tendance qui doit également se vérifier sur une remobilisation de l’ensemble des pouvoirs publics et du monde sportif pour réinvestir durablement le bénévolat, ou encore et enfin sur un statut à consolider concernant l’impact de l’activité physique et sportive dans notre société.