Éducation, jeunesse et petite enfance Solidarité

ÉDUCATION, JEUNESSE ET PETITE ENFANCE AGIR POUR LES JEUNES : UN NOUVEAU SOUFFLE S’IMPOSE

Contrats de ville 2024-2030, Pacte des solidarités… des opportunités sont à saisir pour penser une approche territoriale cohérente.

Conduite en partenariat avec France urbaine, Intercommunalités de France et l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), la « Fabrique Prospective » dédiée à la Jeunesse, qui rassemble la Communauté urbaine d’Arras, la Communauté d’agglomération Pays Foix-Varilhes, Clermont Auvergne Métropole et la Communauté d’agglomération Bourges Plus, s’est réunie à Clermont-Ferrand les 6 et 7 juillet 2023 pour échanger sur le renforcement de leurs politiques à l’attention des jeunes

Lernen draußen auf dem Schulhof

L’action vers les jeunes, différente selon les territoires

Selon les territoires, la structuration des missions dédiées à la jeunesse varie, souvent liée à des choix politiques locaux. La Communauté d’agglomération Pays Foix-Varilhes détient la compétence jeunesse d’intérêt communautaire depuis de nombreuses années. Dans l’agglomération de Bourges, la compétence en matière d’enseignement supérieur est le principal levier utilisé pour agir auprès des jeunes. De son côté, Clermont Auvergne Métropole a récemment mis en place une stratégie de coordination visant à construire des complémentarités entre l’action métropolitaine et l’action communale, complémentarité également revendiquée par la Communauté urbaine d’Arras.

La mise en place des conventions territoriales globales avec la Caisse d’allocations familiales constitue également un levier en direction d’une approche et d’une action intercommunale. En fonction des publics ciblés, des liens étroits sont noués avec les missions locales et les acteurs de la politique de la ville. L’implication du département, de la région, de l’Education nationale, des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) ou encore des acteurs de la santé et du logement est de nature variable selon les territoires. A Arras, un partenariat entre les lycées et la communauté urbaine a été signé pour prévenir le décrochage scolaire.

Territoires urbains, territoires ruraux, même combats

D’un territoire rural à un territoire urbain, de l’agglomération à la métropole, les tendances concernant les jeunes sont marquées par certains traits communs, comme l’allongement de la scolarité, la fragilité des trajectoires d’insertion et une grande variété de formes d’engagement de l’entraide de proximité à l’engagement associatif.

Face à cela, le paysage des acteurs de la jeunesse est quelque peu éclaté. Conduire une politique participative et partenariale impliquant pleinement les jeunes exige des changements de pratiques et la mise en place d’une méthodologie spécifique. Faire primer la coordination et la complémentarité sur la concurrence est une préoccupation constante dans une politique marquée par le levier de l’appel à projet et un financement assis sur des indicateurs de file active. Les critères d’âge pour définir une politique jeunesse restent également une préoccupation récurrente face à des situations de décrochage susceptibles de toucher des publics toujours plus jeunes.

Vers une politique jeunesse intégrée ?

Afin de sécuriser le parcours des jeunes et de favoriser l’accès à l’autonomie, chaque territoire mobilise le tissu local pour penser des réponses coordonnées :

  • Interconnaissance et comités de pilotage commun ;
  • Mise en réseau de l’offre et approche intégrée en matière d’information et d’orientation ;
  • Déploiement de lieux et infrastructures mutualisés physiques ou numériques ;
  • Création ou adaptation de l’offre (logement, mobilité, santé, médiation, loisirs…).

Ces actions récurrentes se retrouvent dans leurs principes aussi bien dans les cités éducatives, les maisons « France services » que dans la méthodologie entourant l’accueil social inconditionnel.

Des financements fragiles

La « Fabrique Prospective » dédiée à la Jeunesse a été l’occasion de valoriser certaines initiatives, dont certaines menées en Bretagne telles que le tiers-lieu Le Parallèle, doté d’un budget annuel de 250 000€ sur le territoire de Redon, ou Le Laboratoire Artistique Populaire (LAP), à Rennes, doté de 80 000€. Si les moyens financiers et humains sont hétérogènes, ces projets présentent tous une caractéristique commune : celle de présenter une part significative de financements non pérennes issus d’appels à projet, susceptibles d’être régulièrement réinterrogés (cités éducatives, contrat adulte relais, Contrat Engagement Jeunes – Jeunes en Rupture (CEJ-JR) …).

Un virage net des financements nationaux en direction des services civiques et du Service national universel (SNU) a été observé ces dernières années, questionnant la faculté des territoires à structurer une offre de service plus ouverte. Comment pérenniser ces outils ? S’agit-il de compenser des politiques de prévention insuffisantes ou de compléter et coordonner l’offre ? Les enjeux de prévention et de prise en charge de la santé mentale reviennent également de manière récurrente, posant la question d’une place renforcée de la médecine scolaire et de l’Education nationale dans le continuum d’accompagnement.

Un nouveau souffle s’impose

Les premiers enseignements de la « Fabrique Prospective » dédiée à la Jeunesse mettent l’accent sur des problématiques déjà connues. Face à l’extrême segmentation des dispositifs et des publics, une politique de prévention adéquate nécessite une approche globale. Le renouvellement des contrats de ville 2024-2030, des conventions territoriales globales et la mise en place du Pacte des solidarités faisant suite aux conventions d’appui à la lutte contre la pauvreté sont des opportunités à saisir pour penser une approche territoriale cohérente.

 

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