COMMISSION POLITIQUE DE LA VILLE : RENOUVELLEMENT URBAIN ET SPORT DANS LES QUARTIERS PRIORITAIRES AU CŒUR DES ÉCHANGES
Réunie le 10 juillet dernier sous la coprésidence de Michel Bisson, président de l’agglomération Grand Paris Sud, et de Frédéric Leturque, président de la communauté urbaine d’Arras, la commission politique de la ville de France urbaine a rassemblé les représentants des sept associations d’élus qui y siègent : France urbaine, Ville & Banlieue, AMF, Villes de France, Intercommunalités de France, Association des petites Villes de France et AMIF. L’objectif de cette rencontre : dresser le bilan du premier semestre 2025 et esquisser les priorités de travail pour la seconde moitié de l’année.

Un premier semestre sous le signe de la mobilisation
L’année a été marquée par plusieurs jalons politiques structurants. Le 13 mars, l’Appel d’Épinay, porté par les élus membres de la commission, a rappelé l’urgence d’une réponse républicaine forte et cohérente aux inégalités sociales et territoriales. Le texte qui en a abouti, largement relayé, plaide pour une politique de la ville ambitieuse, ancrée dans l’éducation, la santé, la culture, le sport, la sécurité et l’emploi.
Cet évènement a permis d’initier une dynamique qui a abouti à l’organisation d’un Comité interministériel des villes le 6 juin à Montpellier. À cette occasion, le Gouvernement a formulé plusieurs engagements : relance du programme Quartiers résilients (doté de 9 millions d’euros), généralisation des cités éducatives, création de Maisons de l’enfance, renforcement des effectifs police – population… Des annonces qui restent à concrétiser sur le plan budgétaire et opérationnel.
Renouvellement urbain : éviter une rupture de continuité
À l’occasion des journées nationales de l’ANRU les 12 et 13 juin, la ministre du Logement Valérie Létard a annoncé le lancement d’une mission de préfiguration de l’ANRU 3. Si cette perspective est saluée par les élus, la commission a rappelé que les engagements de l’État sur le NPNRU ne sont pas encore totalement honorés pour clôturer l’actuel NPNRU : seulement 13 % de la contribution étatique ont été versés, contre 35 % pour Action Logement et plus de 40 % pour les bailleurs sociaux.
La commission politique de la ville alerte sur la nécessaire pérennisation de l’ANRU pour ne pas subir un “trou d’air” à l’issue des opérations en 2032. Pour ce faire, une trajectoire budgétaire claire et pérenne devrait être proposée.
La commission sera donc vigilante aux travaux menés dans le cadre de la mission de préfiguration et donne rendez-vous aux différents acteurs du logement et de la rénovation urbaine aux congrès HLM qui se tiendra à Paris du 23 au 25 septembre.
Vigilance sur la gouvernance territoriale
Le rapport sénatorial sur les agences publié le 3 juillet dernier a également suscité des réactions. À rebours des annonces de la ministre du Logement sur la mission de préfiguration de l’ANRU, il propose la suppression de plusieurs opérateurs nationaux (ANRU, ANCT, ANAH…), avec transfert des effectifs vers les services déconcentrés. La commission politique de la ville exprime une forte opposition face à cette orientation, qui pourrait affaiblir le financement des opérations menées par ces agences.
Plaidoyer et mobilisation : un agenda exigeant pour l’automne
La commission a souligné la nécessité de renforcer le plaidoyer parlementaire à l’approche du Projet de loi de finances 2026 et des évolutions législatives à venir. Elle appelle à une mobilisation coordonnée pour préserver et consolider les dispositifs essentiels à la politique de la ville.
Au premier rang de ces préoccupations : l’avenir du Pass’Sport. Si l’augmentation du montant à 70 euros est un signal positif, la décision du Gouvernement d’exclure les enfants de 6 à 13 ans constitue une erreur stratégique majeure. Dans les quartiers populaires, le sport est bien plus qu’une activité de loisirs : c’est un levier d’émancipation, de santé publique, de cohésion sociale et d’ancrage éducatif. Réduire le périmètre du Pass’Sport revient à fragiliser les clubs de proximité, déjà sous tension, et à accroître les inégalités d’accès à la pratique sportive dès le plus jeune âge.
France urbaine appelle à une révision immédiate de cette orientation budgétaire : il est impensable que l’après-JO 2024 se traduise par un recul de l’ambition sportive dans tous les territoires et notamment les plus fragiles.