COMMISSION HÉRITAGE : ORIENTER LES DISPOSITIFS AVEC LES FUTURS CHOIX POLITIQUES
Membre de la commission héritage de l’Agence nationale du sport (ANS), France urbaine a recueilli les appréciations des villes et métropoles sur les différents dispositifs et programmes investis dans le sillage de Paris 2024.
Une commission « héritage » : de quels legs parle-t-on ?
Afin de reprendre la main sur les programmes investis et portés par le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO), structure vouée à disparaître, l’Agence nationale du sport (ANS) a créé une « commission héritage », mobilisant 25 acteurs des 4 collèges de l’Agence (Etat, mouvement sportif, monde économique et collectivités territoriales) dont deux sièges pour France urbaine, occupés par les co-présidents de la commission Sport, Roselyne Bienvenu, vice-présidente d’Angers Loire Métropole, et Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris en charge des sports, des JOP 2024 et de la Seine. La « commission héritage » est présidée par Gilles Erb, président de la fédération française de tennis de table (FFTT).
Pour l’heure, plusieurs villes et métropoles jugent nécessaire de pouvoir resserrer les dispositifs afin de leur donner plus de visibilité et de substance. Les retours enregistrés par France urbaine sur « Sport et parité », « Génération 2024 » ou encore « Label Génération 2024 » oscillent entre « intérêt mesuré » et « dispositifs inconnus », tandis que la journée olympique, le « design actif et sportif » ou encore « 1,2,3 nagez » bénéficient d’un engouement significatif.
Le Label Terre de Jeux est certainement celui qui cristallise le plus d’enjeux et d’opportunités, concernant en particulier la pérennisation de la communauté dans un contexte post-olympique : quelle mobilisation ? Quel élan ? Faut-il maintenir ou abroger la politique de labellisation ?
Et maintenant ?
En poursuivant la mise en débat ces prochaines semaines, France urbaine estime que le portage des programmes par l’Etat ou le mouvement sportif mériterait d’être débattu, avec une mobilisation, un financement et une déclinaison majoritairement portés par les collectivités, à qui pourraient échoir le portage de ces programmes.
En substance, l’héritage doit permette de refléter des ambitions et un contexte : des ambitions locales forte pour le sport à des fins sanitaires, éducatives ou sociales, sur la traduction du modèle de soutenabilité sociale et environnemental de l’événementiel sportif, ou encore sur la capacité des villes et métropoles à être vigies sur les modèles économiques des clubs sportifs, l’ancrage social et territorial du sport de haut-niveau ou encore à la revalorisation du bénévolat à l’aune de la réussite du programme « Volontaires » et d’une filière « animation » en tension.
Un contexte : l’héritage doit passer par une pérennisation des crédits sports. Pour l’heure, les regards restent tournés sur la manière dont les clubs, associations et collectivités vont pouvoir accueillir et « amortir » la vague attendue de licenciés, avec des demandes d’innovation et d’adaptation qui ne peuvent cacher les besoins significatifs en matière d’équipements.
Plus que des crédits, il s’agit d’avoir une orientation politique déclinée par l’Etat qui manque encore de lisibilité à ce jour, tandis que France urbaine fera des élections fédérales à venir une séquence d’interpellation pour repositionner les collectivités dans le débat du sport en France, afin d’éviter un double-risque : une invisibilisation des collectivités quant à leur rôle, et une méconnaissance de leur actualité et d’un nouvel épisode budgétaire qui doit accroître la vigilance du mouvement sportif.
Un bonus culture
France urbaine compte également sur la pérennisation du dispositif Olympiade culturelle qui s’est véritablement démarqué dans certains territoires, valorisant les expressions sportives et artistiques et permettant de combiner deux « disciplines » assez convergentes quant à leur portée sociale et territoriale.
Hormis la valorisation du spectacle vivant dans son ensemble pendant les JOP 2024, France urbaine pourrait ouvrir une réflexion sur la capacité des villes et métropoles à pouvoir accueillir dans des lieux iconiques et patrimoniaux des événements sportifs, dans le prolongement des compétitions sportives organisées parmi les endroits exceptionnels de la capitale, ou encore à évaluer la « systématisation » de la diffusion musicale ou chorégraphique à l’occasion des événements sportifs.