Actualité Numérique

COMITÉ DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE GÉNÉRATIVE : FRANCE URBAINE PLAIDE POUR UN CADRE DE GOUVERNANCE QUI ASSOCIE VILLES ET MÉTROPOLES

​La présidente de France urbaine, Johanna Rolland, s’est entretenue avec les membres du Comité de l’IA (Intelligence artificielle) générative, co-présidé par Philippe Aghion, économiste spécialiste de l’innovation, et Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l’ENS, pour rapporter les dynamiques mais aussi les attentes des villes et métropoles à l’égard du déploiement de l’IA générative.

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L’IA, une poursuite des réflexions politiques des villes et métropoles sur le numérique

La volonté des villes et métropoles d’investir les champs de l’IA prolonge le travail de réflexion et d’engagement sur la “société numérique” et sur un ensemble de sujets pour lesquels les villes continuent de se positionner, à l’instar de l’inclusion numérique et du champ environnemental.

En juillet dernier, le réseau des Interconnectés, Intercommunalités de France et France urbaine ont adopté conjointement un cadre de travail en matière d’IA, avec une posture : permettre aux collectivités d’agir de manière éclairée dans le déploiement ou non de l’IA.

Trois axes ont été alors adoptés, rythmant la feuille de route des associations jusqu’en 2026 : “IA au service des territoires” (identifier les cas d’usages mobilisant l’IA au service de projets territoriaux, documenter les cas d’usages pour constituer une “bibliothèque d’IA territorialisée”), “IA et vie publique” (quelle place pour l’IA dans l’espace public et dans la vie des citoyens ?), “IA et métiers” (comment l’IA accélère la transformation des métiers ?).

Une association avec l’État, l’Europe et les citoyens

Dans cette démarche, en particulier pour le premier point concernant la bibliothèque d’IA territorialisée, Johanna Rolland, présidente de France urbaine, a rappelé qu’il nous fallait créer les conditions de communs sur ces sujets en dépassant la logique de compétitions entre territoires et proposant des appels à communs à IA, plutôt que des appels à projets concurrentiels.

En-dehors du champ technologique, l’IA générative revêt des dimensions politiques et démocratiques qui nous enjoint à avancer manière concertée.
France urbaine souhaite une association forte avec l’État pour faire en sorte que l’IA ne soit pas appréhendée ni perçue comme un objet de verticalité et de centralisation. 

France urbaine s’astreint en outre à nouer les échanges avec les institutions européennes, en particulier avec la Commission européenne qui a récemment portée l’IA Act. Un déplacement en mars prochain à Bruxelles devrait permettre des échanges avec la DGCNNECT, le Parlement européen ou encore Eurocities.

Inscrire l’IA dans la perspective du territoire et du citoyen revêt ainsi pour France urbaine une dimension capitale : l’IA doit être versé dans le débat public car elle est éminemment politique mais plus encore, parce qu’elle repose sur des croyances et un imaginaire parfois loin de la réalité.
Johanna Rolland a insisté en outre, sous couvert d’acceptation sociale de l’innovation et d’appropriation par le plus grand nombre, d’une stratégie d’éducation populaire en matière d’IA. Rennes ou encore Montpellier se sont récemment lancées dans des dispositifs citoyens.

Le travail sur l’IA révèlera davantage les compétences et responsabilités des villes et métropoles

Un plan d’éducation à corroborer avec un plan de formation : la prise en main de l’IA générative doit également permettre de disposer d’une base pédagogique et philosophique, un socle en mesure de faire de l’IA une opportunité d’emplois pour toutes et tous. Cet enjeu de formation est inhérent aux collectivités qui tiendront leur rôle sur le déploiement des IA.

Le déploiement et les cas d’usages de l’IA s’inscrivent sur des champs qui concernent au premier rang les villes et métropoles, dans leurs relations aux usagers mais principalement dans leurs actions environnementales, sociales et économiques. Si elles restent vigilantes quant aux promesses d’usages qui lui sont prêtées, dans le prolongement des débats qui ont pu émerger sur la 5G, villes et métropoles seront attendues sur la mobilisation de garde-fous politiques et éthiques, un segment sur lequel elles entendent bien se positionner : à l’occasion d’une rencontre avec Eric Woerth, investi d’une mission sur la décentralisation confiée par le président de la République, Johanna Rolland a justement plaidé pour que l’IA puisse être regardée d’un point de vue territorial, en lui octroyant une gouvernance politique et des moyens de régulation et financiers associés.

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