BAROMÈTRE ARTHUR LOYD : L’URBAIN AU COEUR DES DYNAMIQUES FRANCAISES
Comme chaque année depuis sept ans, le réseau de commercialisateurs spécialisés en immobilier d’entreprises Arthur Loyd vient de publier son baromètre de l’attractivité et de la résilience des métropoles et agglomérations.
Agrégeant et analysant 75 indicateurs publics et privés (main d’œuvre, offre de soins, couverture haut débit, création d’emplois, transition écologique, mobilités douces, levées de fonds…), ce baromètre permet à 50 métropoles et agglomérations de se situer dans les dynamiques de développement et de transformations qui caractérisent les territoires urbains.
Les métropoles « imperturbables »
Premier constat, à rebours des annonces précipitées et des regards clivants : les grandes métropoles et agglomérations restent les moteurs des créations d’emploi en France.
Le nombre d’emploi dans les métropoles a en effet repris sa croissance en 2022, il est maintenant supérieur de 20 % à son niveau de 2009.
36 % des créations nettes d’emplois en France sont localisées dans les 20 aires urbaines les plus attractives (hors île de France).
Les métropoles restent les aires d’attractions qui connaissent le plus fort développement de l’emploi.
Parmi les plus dynamiques, on retrouve Toulouse (+ 3,2%), Bordeaux (+ 2,6%) ou Rennes (+ 2,7%), mais aussi plusieurs métropoles et agglomérations profitant de l’attractivité des zones côtières, comme Caen (+ 2%) ou La Rochelle (+ 2,5%).
Et si 3 sur 5 des nouveaux emplois sont issus du secteur des services marchands, on note un fort rebond des emplois industriels dans les grandes métropoles : leur poids dans les créations nettes d’emplois a doublé par rapport à l’avant-Covid, passant de 4 à 8 % du total.
Enfin, si l’on se concentre sur les derniers chiffres de l’emploi disponibles, entre le deuxième trimestre 2022 et le deuxième trimestre 2023, on remarque que sur les 24 départements les plus créateurs d’emplois, 18 abritent une métropole.
Une recherche renforcée de centralité
La métropolisation de l’emploi marque le paysage français depuis deux décennies. Le rééquilibrage vers les villes moyennes et rurales esquissé durant les 24 mois de la crise sanitaire ne se poursuit pas au même rythme, même si leur contribution à la création d’emplois en France reste supérieure à celle de l’avant-Covid.
Le regain d’attractivité et de croissance de la métropole francilienne peut expliquer cette tendance.
Plus précisément, les données du marché de bureaux (m² achetés ou loués par les entreprises et administrations) montrent que les acteurs économiques, pour améliorer leur capacité de recrutement, privilégient les implantations au cœur des agglomérations et métropoles : à Lyon comme à Nantes, les transactions se concentrent dans le centre-ville, qui représente respectivement 77 et 44 % des volumes globaux : pour consolider leur marque employeur, les entreprises privilégient des localisations accessibles par les transports collectifs et proposant une grande diversité de services.
“L’Alliance des territoires”, indispensable défi
Les crises climatiques et énergétiques, mais aussi l’exigence de sobriété foncière et l’impératif de réindustrialisation amorcent de profonds changements dans l’appréhension et le pilotage de l’attractivité par les territoires. Les travaux et tendances présentés par le baromètre d’Arthur Loyd mettent en valeur les atouts des grands territoires urbains : offre de formation diversifiée, accessibilité tous modes et maîtrise des approvisionnements clefs (eau, réseaux de chaleur…).
Mais les tensions dans la disponibilité foncière et l’offre de logements des métropoles et agglomérations rendent indispensables des coopérations renforcées entre territoires riverains pour proposer aux acteurs économiques et à leurs salariés un projet de développement partagé et étendu : chaque territoire a entre ses mains une partie de la solutions aux transformations de l’économie, seules les coopérations inter-territoriales permettront de les mettre en synergie.