Mobilités et transports

ATELIER MOBILITÉS : RETOURS ET ÉCHANGES AUTOUR DES TRAVAUX ENGAGÉS DANS LE CADRE DE LA CONFÉRENCE AMBITION FRANCE TRANSPORT

Après avoir été fortement mobilisés au printemps dans le cadre de la Conférence Ambition France Transports, cet atelier a permis aux élus de France urbaine de revenir sur cette séquence nationale. Sollicitée par France urbaine, et organisée sous l’égide du gouvernement Bayrou, la conférence, présidée par Dominique Bussereau, s’est déroulée du 5 mai au 9 juillet 2025. Les élus attendent désormais une loi-cadre sur le financement des investissements en matière de mobilités et d’infrastructures, y compris routières, ainsi que sa déclinaison dans une nouvelle étape de décentralisation destinée à clarifier l’évolution des responsabilités en la matière.

WhatsApp Image 2025-10-16 at 19.40.59

Au-delà des mobilités ferroviaires et urbaines « traditionnelles », les débats ont mis en lumière les enjeux liés aux mobilités longues du quotidien, regroupées sous l’appellation SERM. Leur déploiement implique une articulation renforcée entre les réseaux existants : train, transport urbain, autocars interurbains, covoiturage à haut niveau de service, sans oublier la poursuite des efforts engagés dans le cadre du plan vélo. L’amélioration de la desserte des quartiers prioritaires et des banlieues demeure également un objectif central. 

 La question du modèle économique des autorités organisatrices (AOM) a occupé une place importante dans les échanges. Le déplafonnement du versement mobilités – déjà autorisé en Île-de-France – apparaît comme une nécessité pour sécuriser les financements, aux côtés d’une réflexion sur la contribution des usagers et sur l’évolution des périmètres des AOM. 

 Retours des territoires : Arras et la Communauté urbaine du Creusot–Montceau 

 Françoise Rossignol, vice-présidente de la communauté urbaine d’Arras et du GART, a illustré ces enjeux à travers la stratégie volontariste conduite sur son territoire : hausse du versement mobilités, renforcement massif de l’offre (navettes gratuites centre-ville, TAD vers les zones d’activité, Actibus dès 5h), politique vélo très développée et intermodalité renforcée. Elle a rappelé que le droit à la mobilité doit répondre aux besoins sociaux des habitants, en soulignant le rôle essentiel des mobilités actives. Elle a toutefois alerté sur l’absence de financements dédiés au vélo dans les travaux de la conférence et sur la disparition progressive des aides de l’État. 

 Jean-François Jaumet, vice-président de la communauté urbaine Creusot–Montceau, a quant à lui mis en avant les contraintes fortes pesant sur sa collectivité, notamment la contribution de 20 M€ à la RCEA, infrastructure nationale, ainsi que les investissements nécessaires pour atteindre l’objectif de 100 % de bus électriques d’ici 2030. Il a rappelé que la mobilité constitue un levier d’équité territoriale majeur pour ces territoires industriels engagés dans la transition, mais confrontés à des capacités financières limitées. 

Le besoin d’un modèle économique renouvelé  

 Annelise Avril, Directrice Générale France, Grands Réseaux Urbains du Groupe Keolis, a souligné l’ampleur des besoins : renforcement de l’offre, renouvellement du matériel, transition énergétique, saturation croissante des réseaux. Le versement mobilité demeure le pilier du financement (40 %). Or, la moitié des AOM de plus de 100 000 habitants sont déjà au plafond — d’où l’importance de relever ou déplafonner ce levier, comme en Île-de-France. Elle a également plaidé pour flécher davantage les recettes carbones aujourd’hui très faiblement mobilisées, et rappelé, via une étude Harris Interactive, que les usagers sont prêts à contribuer davantage si la qualité s’améliore. 

Louis Nègre, président du GART, a appelé à la construction d’un modèle économique renouvelé, reposant sur une contribution accrue des acteurs économiques via le versement mobilités. Il a également souligné que la part tarifaire ne pouvait être ignorée, la France étant l’un des pays européens où la participation des usagers est la plus faible. Il a rappelé que le GART, France urbaine, l’UTPF et d’autres associations du bloc local portent conjointement cette demande dans le cadre du projet de loi de finances. 

 

Etienne CHAUFOUR
e.chauffour@franceurbaine.org
Aller au contenu principal