A LYON, FRANCE URBAINE PENSE LE TOURISME URBAIN DE DEMAIN

En présence d’Hélène Dromain, Vice-présidente de la Métropole de Lyon et de Sylvie Tomic, adjointe au Maire de Lyon, les membres de la commission « Tourisme » de France urbaine, co-présidée par Cécile Helle, Maire d’Avignon et Jean-Luc Bohl, Premier vice-président de l’Eurométropole de Metz, ont pu confronter leurs expériences et partager sur leurs projets autour d’un fil conducteur : la transformation des stratégies, outils et usages du tourisme urbain pour adapter territoires et politiques publiques aux défis du changement climatique.  

Lyon, un territoire révélateur des mutations et des tensions du tourisme urbain 

Métropole longtemps positionnée sur le tourisme d’affaires, Lyon connait une évolution importante de son visitorat depuis le classement de son centre-ville au patrimoine mondial de l’Unesco en 1998. Ce rééquilibrage a consolidé un secteur économique qui représente désormais 6% de l’emploi local, avec d’importantes tensions sur des emplois non pourvus et quelques frictions provoquées par la croissance régulière des visiteurs. L’activité touristique a atteint ces derniers mois un niveau supérieur à celui de 2019. 

La Métropole de Lyon s’est dotée en 2022 d’un « schéma de développement du tourisme durable » qui entend faire pivoter l’ensemble du secteur et positionne la Métropole comme chef d’orchestre et acteur « liant » de cette transformation collective. Recentrant la promotion de la destination sur les territoires connectés à Lyon par le train, cette stratégie exhaustive s’appuie sur les fondamentaux de l’activité touristique (promotion, hébergement, parcours…) pour repenser aussi ses connexions avec le territoire et ses forces vives : ressources humaines et emplois, gestion des déchets, relation aux habitants… 

De nouvelles interactions entre visiteurs et résidents 

Les difficultés de recrutement et de fidélisation de leurs salariés rencontrées par les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration ont conduit la métropole à solliciter la Maison Métropolitaine de l’Emploi pour concevoir et déployer une série d’actions dédiées à ces métiers : guide de bonnes pratiques, site internet dédié aux offres d’emploi du secteur, film de valorisation des métiers de la gastronomie, organisation du festival RHEVE qui propose, sur tout le territoire, une découverte in situ des métiers de l’hôtellerie et de la restauration. Ecoles, CFA et une cinquantaine d’entrepreneurs se sont mobilisés. Enfin, la collectivité soutient la mise en service du premier hôtel d’insertion ouvert en région et opéré par l’Armée du Salut.

L’implication des habitants de la métropole dans sa « mise en tourisme » apparaît comme un sujet émergent dans la qualité d’accueil et d’hospitalité comme dans la « relocalisation » des flux touristiques. Pour ce faire, les acteurs lyonnais du tourisme soutiennent les « greeters » locaux, proposent un accès à la Lyon City Card aux résidents, via notamment les entreprises. En outre, un magazine distribué localement, « A la lyonnaise », permet aux lyonnais de partir à la découverte des richesses de leur territoire proche. Enfin, le projet « Aux quatre coins de la métropole » propose chaque année des parcours et randonnées thématiques sur toutes les communes. 

Pour soutenir les professionnels engagés dans la transformation durable de leur outil de travail, la métropole soutient les démarches de labellisation et accompagne financièrement les équipements hôteliers engagés dans la rénovation énergétique de leur patrimoine. A l’échelle métropolitaine, Lyon s’appuie, comme plusieurs autres métropoles françaises, sur la labellisation internationale proposée par le Global Sustainibility Destination Index. 

La commission « Tourisme » fixe de nouvelles priorités

Les échanges nourris suscités par l’expérience lyonnaise et croisés avec les démarches engagées sur d’autres territoires urbains ont conduit les membres de la commission « Tourisme » à adopter de nouvelles priorités de travail pour les deux prochaines années.

La question des données touristiques, aujourd’hui assez dispersées et incomplètes, sera travaillée en lien avec Atout France, qui met en place actuellement une nouvelle plateforme d’observation du tourisme. Les adhérents de France urbaine seront particulièrement attentifs à la prise en compte des questions environnementales dans ces nouveaux dispositifs de mesure de la performance touristique.

Les mutations du tourisme d’affaires feront l’objet d’un travail dédié, notamment sous l’angle des grands équipements de congrès et d’expositions, de leur pérennité, de leurs fonctions actuelles et futures et, plus globalement, de leur capacité à s’adapter aux mutations de l’économie, des attentes et des comportements du touriste d’affaires. Une attention particulière sera portée aux dispositifs de pilotage et de gestion (SPL, SEM, régie…) et aux nouvelles articulations entre les opérateurs du tourisme d’agréement et ceux du tourisme d’affaires. Enfin, France urbaine mobilisera ses adhérents autour des stratégies et mutations de l’hébergement touristique, notamment hôtelier.

Photo : © Thierry Fournier//Métropole de Lyon