Actualité Sport

A MOINS D’UN AN DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES, VILLES, AGGLOMÉRATIONS ET MÉTROPOLES QUESTIONNENT L’IMPACT SOCIAL DU SPORT AUX JOURNÉES NATIONALES DE FRANCE URBAINE

Les Journées nationales de France urbaine, organisé à Angers les 21 et 22 septembre derniers, ont mobilisé pendant deux jours plus de 800 congressistes, au gré d’ateliers et d’une séquence plénière qui ont mis en relief la mobilisation des territoires face aux enjeux de grande ampleur.

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Un besoin de service public qui s’exprime !

Johanna Rolland
Présidente de France Urbaine, Maire de Nantes

La présidente de France urbaine, maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole, Johanna Rolland, a fait valoir en plénière politique, vendredi 22 septembre dernier, le besoin de service public, exposant une méthode – celle de l’Etat fort, stratège, qui joue le jeu des territoires et de la décentralisation – et des moyens – un financement pluriannuel, visible et identifié qui passe par les territoires et les outils associés – pour remettre au cœur des villes et des villages le pacte républicain comme principale boussole.
En la matière, le sport ne peut pas tout, mais il peut beaucoup : plusieurs intervenants étaient mobilisés pour pouvoir répondre, à l’occasion d’un atelier dédié, à la dimension sociale du sport et en particulier à l’impact social des grands événements sportifs internationaux (GESI).

L’attelage de la nouvelle gouvernance du sport était associé à cette séquence, l’occasion pour les parties prenantes que sont les collectivités territoriales, le mouvement sportif, l’Etat et le monde économique d’aborder ce qu’elles sont en droit d’attendre du sport. En d’autres termes : comment pouvoir mieux faire correspondre l’engouement pour les compétitions sportives internationales avec le développement de la pratique physique et sportive pour toutes et tous ?

Peut-on objectiver l’impact social du sport ?

Investir dans le sport et dans les grands événements, c’est être en demande et en attente, être en vigilance et attentifs aux retombées, à l’héritage, à la mobilisation, à l’adhésion populaire que suscite un événement sportif : cette ambition est peu ou prou celle des villes et métropoles, représentées à l’atelier par Roselyne Bienvenu, vice-présidente d’Angers Loire Métropole et co-présidente de la commission Sport de France urbaine aux côtés de Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris en charge des sports, des Jeux olympiques et paralympiques 2024 et de la Seine.

Les collectivités locales, en tant que propriétaires et gestionnaires des équipements sportifs, principaux financeurs du sport en France mais surtout actrices de la mise en cohérence du sport avec les grandes transitions sociales, économiques et environnementales, ont besoin d’associer l’ensemble des acteurs du sport, à l’instar du monde de la recherche. La littérature scientifique et universitaire en matière de sport est foisonnante, avec un « effet GESI » qui génère des réflexions sur les mesures d’impacts du sport, notamment dans le champ économique et social. Hugo Bourbillères, maître de conférences à l’UFR STAPS – Rennes 2, est justement revenu sur cette fonction sociale du sport et les études universitaires associées, en indiquant que les GESI sont souvent contestés par la population. Ceci en raison d’une utilité sociale considérée comme limitée ?

France urbaine souhaite justement convenir d’un rapprochement entre villes, métropoles et monde de la recherche ces prochaines semaines, l’occasion de mieux prendre en compte les travaux universitaires dans la mise en œuvre des politiques sportives et de prolonger les réflexions : comment étudier l’impact social des grands événements sportifs internationaux (GESI) à un échelon local ? Faut-il objectiver les retombées des grands événements sportifs internationaux ?  Hugo Bourbillères plaide pour remettre le sport à sa juste place dans la société, soulignant que les JOP peuvent être un catalyseur de l’action publique. L’impact social relève selon lui d’une synergie des intentions, et représente donc un défi éminemment collectif.

Des retombées sociales qui s’illustrent par le développement des équipements sportifs de proximité

Roselyne Bienvenu a appelé à faire des GESI un véritable accélérateur de la pratique physique et sportive en France, premier indicateur de réussite sociale de ce que les événements sportifs médiatisés peuvent générer.

Un point sur lequel ont rebondi plusieurs des intervenants en faisant valoir l’aménagement et la construction des équipements sportifs de proximité, à l’instar de Frédéric Sanaur, directeur général de l’Agence nationale du sport (ANS), exposant le dispositif « 5.000 terrains de sport » et sa reconduction qui élargit l’éligibilité des territoires, initialement cantonné aux Zones de revitalisation rurale (ZRR) et Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), avec un financement de l’ANS qui peut émarger jusqu’à 80% du coût total du projet.
Belkhir Belhaddad, député de Moselle, président du groupe de travail à l’Assemblée nationale sur le suivi de l’organisation des JOP 2024 et Raphaël Blanchard, adjoint au maire de Reims en charge des sports et co-président de la commission Sport de France urbaine, ont témoigné de l’efficacité du dispositif, appelant néanmoins de leur vœu à une visibilité pluriannuelle du financement des équipements sportifs, en termes de rénovation et de construction. Le parlementaire a vanté l’option d’une loi de programmation pour les équipements sportifs, accueillie très favorablement par les collectivités, avec un bénéfice à faire valoir pour les grands équipements structurants sans oublier le sujet de l’animation et de l’occupation équitable des équipements sportifs, a souligné Raphaël Blanchard.

Un travail sur la réhabilitation des équipements et sur une meilleure prise en compte des publics en situation de handicap

France urbaine souhaite par ailleurs initier un vaste travail de réflexion et d’action sur l’accessibilité des équipements sportifs, notamment au profit des personnes en situation de handicap. Cette notion d’accessibilité et de requalification des équipements sportifs fera l’objet d’un travail en collaboration avec le Comité paralympique et sportif français (CPSF), qui était représenté aux Journées nationales de France urbaine par sa présidente, Marie-Amélie Le Fur.

La présidente du CPSF a en effet insisté sur cette relation importante que le Comité paralympique et les collectivités locales doivent renforcer, pour mieux prendre en compte les publics en situation de handicap dans les offres sportives. Le sport permet de changer le regard porté sur le handicap, avec un effet « paralympique » qui peut impulser des changements de mentalité. En la matière, France urbaine souhaite poursuivre des travaux lancés par plusieurs villes et métropoles en matière d’urbanisme inclusif, et y associer le sport-handicap, à travers plusieurs entrées comme le mobilier urbain sportif ou encore le design actif et sportif. L’accueil pour toutes et tous dans les enceintes et équipements sportifs sera également à l’ordre du jour de prochains travaux.

Pratique physique et sportive du plus grand nombre : une alliance public/privée essentielle

Cette séquence « sport » a débouché en outre sur la signature d’une convention entre France urbaine et Union sport et cycle, représentée par Virgile Caillet, délégué général. Il a convenu d’une meilleure coordination à trouver entre acteurs publics et privés, en particulier pour mieux illustrer le rôle que peuvent jouer les entreprises des loisirs sportif marchands dans l’offre sportive de proximité. Une ambition bienvenue pour aborder conjointement les enjeux relatifs à la sobriété énergétique ou encore à l’aménagement urbain en matière d’équipements, rappelée par Anne-Marie Heugas, vice-présidente déléguée aux sports d’Est Ensemble et vice-présidente de la commission Sport de France urbaine.

Cette association doit surtout permettre de mieux questionner l’occupation des équipements sportifs publics et privés sur un territoire donné, en les mettant en regard des constats tantôt de saturation, tantôt de sous-occupation des équipements.

France urbaine poursuivra ainsi ses réflexions sur la fonction sociale du sport et des GESI, avec pour fonction d’approfondir également les programmes directement liés aux JOP 2024 qui recouvrent un pendant social, à l’instar du programme de bénévolat Volontaires ou encore la billetterie territoriale. Villes et métropoles ont une voix qui porte : à travers la commission Sport de France urbaine et ses instances, employons-la à bon escient pour faire du sport un marqueur de société engagé, et ainsi renforcer l’engagement social des GESI, au bénéfice de la population et des usagers sur le long terme.

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