SUR FOND DE SOUVERAINETÉ ET DE COMPÉTITIVITÉ, COMMENT LES VILLES ET MÉTROPOLES FRANÇAISES SE MOBILISERONT AU CONGRÈS « SMART CITY » DE BARCELONE ?
Dans quelques jours, les villes et métropoles françaises feront le déplacement à Barcelone pour se rendre au smart city expo world congress (SCEWC), événement annuel qui dresse un panorama des innovations technologiques et numériques, des politiques publiques de gestion des données et de pilotage des villes… et des grands enjeux du secteur de la “ville intelligente”.
 
Un engagement constant de France urbaine
France urbaine renouvelle son partenariat avec la Fira Barcelona, dans le cadre du Smart city expo world congress (SCEWC) de Barcelone qui aura lieu du 4 au 6 novembre prochain. Cet événement, qui accueille plus de 24.000 visiteurs et exposants, permet la découverte des dernières propositions des acteurs économiques, l’observation des « vitrines technologiques » des différents Etats, villes et continents, les prises de parole et témoignages sur la place et les évolutions du numérique dans l’aménagement des territoires urbains. Business France coordonne l’animation du pavillon France sur ce salon.
De la publication d’une étude en 2019 s’interrogeant sur les contours d’une « smart city » à la française à la valorisation des stratégies de déploiement et de régulation de l’IA par les métropoles en 2024, France urbaine s’astreint à éditorialiser et valoriser l’engagement des villes et métropoles françaises en matière de politiques numériques. Le rôle des technologies dans la gestion des villes est un sujet politique sur lequel les collectivités, les citoyens-usagers et leurs représentants ont un rôle majeur à jouer.
Une mobilisation très hétérogène des villes françaises
Métropole du Grand Paris, Bordeaux Métropole, Grenoble Alpes Métropole, Dijon Métropole, Eurométropole de Strasbourg, Toulouse Métropole… Plusieurs collectivités locales et leurs groupements seront représentés selon des modalités d’action différentes, bien que tous engagés pour prendre part à des panels, rencontres stratégiques, sessions de networking ou encore learning expeditions. Si les cas d’usages en matière d’IA, les enjeux relatifs aux data centers ou encore les urgences en termes de cybersécurité constitueront le fil rouge de la mobilisation française, les métropoles présentes feront valoir leur rôle d’ingénierie à l’égard des solutions numériques appliquées aux services publics, tout en gageant un positionnement politique important sur le numérique.
La Métropole du Grand Paris
Avec des sessions dédiées à l’IA ou encore à la cybersécurité, la Métropole du Grand Paris a bâti un programme de deux jours qui visera à valoriser le plan d’action métropolitain d’accompagnement aux usages numériques, notamment en matière d’IA.
« ApproprIAtion Métropolitaine » est un programme de formation-expérimentation sur les solutions d’intelligence artificielle au service des politiques publiques métropolitaines, entièrement gratuit pour les communes et EPT participants. Ce programme vise ainsi à accélérer l’utilisation et l’appropriation des solutions IA (formation : pour les agents de la Métropole, des communes et des EPT, afin de comprendre les sujets IA et identifier des cas d’usages locaux ; expérimentation – financement et accompagnement d’expérimentation de solutions IA ; métropolisation – passage à l’échelle de solutions grâce à d’autres programmes de la métropole).
5 expérimentations impliquant d’une dizaine à une soixantaine de communes de la Métropole sont déjà en cours de réalisation dans le cadre de ce programme sur des sujets variés : IA – ECO PILOT (gestion et optimisation énergétique des bâtiments publics avec 60 communes engagées, dont 6 communes expérimentatrices de la brique IA), IA – Aire de Livraison (gestion et l’optimisation des usages des aires de livraisons avec 11 communes engagées), IA – Administration Interne des collectivités (optimisation de tous les processus administratifs interne, pour lequel 22 communes et 4 établissements publics territoriaux engagés), IA – BTP Match (réemploi des matériaux de construction avec 3 EPT engagés), IA – Attractivité des centres villes (dynamisation de l’attractivité des centres-villes.
La MGP mettra également à l’honneur ses programmes « Innover dans la Ville » (accompagne des projets innovants et/ou numérique portés par des établissements publics de la MGP) et « Villes de demain », co-porté par la Métropole du Grand Paris et la French Tech Grand Paris, avec l’appui d’un réseau d’ambassadeurs (startups engagées dans la dynamique) qui vise à connecter les startups à impact et les acteurs publics locaux. Son ambition : faire de l’innovation un levier concret pour la transformation des territoires. Le ciblage d’opportunités économiques et la facilitation de la mise en relation des startups et collectivités participent pleinement au rôle auquel s’assigne les métropoles françaises en matière de soutien aux entreprises.
Grenoble Alpes Métropole
Avec un espace dédié à la métropole sur le salon, Grenoble entend poursuivre la valorisation de son écosystème économique, universitaire et de la recherche. Le premier tient à la visibilité offerte aux startups innovantes pour trouver de nouveaux marchés et de nouvelles sources de collaboration : une coopération avec le Japon dédiée à la mutualisation d’accompagnement de startups se concrétisera au SCEWC. Le second tient au déplacement d’étudiants de l’INP de Grenoble, lesquels travaillent sur des projets smart grids et seront mis en contact avec des entreprises et délégations étrangères dans une logique de recrutement. Enfin, l’écosystème de la recherche sera mis à l’honneur par la maison du quantique, implantée sur le territoire grenoblois : la « feuille de route quantique métropolitaine » sera ainsi valorisée.
Bordeaux Métropole
Co-chair de la commission « digitale » d’Eurocities, Bordeaux Métropole contribuera derechef à la mobilisation et la coordination des villes européennes à l’égard du plaidoyer pour un numérique responsable. Plusieurs « panel sessions » permettront de mettre en avant les droits digitaux ou encore la lutte contre la désinformation en tant qu’enjeu démocratique, dans le cadre également de la Coalition des villes pour les droits digitaux. Cet engagement de Bordeaux Métropole est d’autant plus précieux pour porter la voix des villes européennes, alors que le prochain cadre financier pluriannuel de la Commission européenne pourrait donner lieu à un phénomène de nationalisation des crédits, à rebours des orientations politiques communes européennes et du rôle politique des villes à l’égard du numérique, dans son volet souverain, éthique, démocratique et social.
Dijon Métropole
Plusieurs années après le lancement de « Smart Dijon », vaste programme dédié à la smart city sur le territoire métropolitain, les représentants de Dijon Métropole veilleront à se nourrir des existants européens et internationaux pour renforcer ou renouveler certains pans du dispositif. Dijon est également investi pour réfléchir à la « standardisation » de la smart city.
Eurométropole de Strasbourg
L’Eurométropole de Strasbourg poursuivra notamment à Barcelone le rôle dont elle dispose dans le programme UN-Habitat, pour faire du numérique une politique résolument citoyenne et sociale. Elle a présenté avec Les Interconnectés, en marge de Numérique en commun (NEC), le programme TIE Break qui visera à mesurer le niveau d’indépendance des collectivités françaises à l’égard du numérique, que l’on évoque les logiciels, le stockage et l’hébergement des données, les équipements numériques… Ce sujet sera remis au débat à Barcelone, dans le cadre d’un échange entre élus.
Toulouse Métropole
Engagée dans le soutien économique auprès de l’écosystème numérique et de l’innovation du territoire, le conseil métropolitain a récemment délibéré « pour une utilisation et une mise en œuvre éthiques et souveraines de la données et de l’IA ». Un acte administratif et une expression politique qui confirment la mobilisation des villes et métropoles françaises sur les grands enjeux du numérique.