CONGRÈS HLM 2025 : “FAIRE PLUS, FAIRE MIEUX, FAIRE ENSEMBLE” – LES ÉLUS DE FRANCE URBAINE EN PREMIÈRE LIGNE
À l’occasion de la 85ᵉ édition du Congrès HLM, qui s’est tenue à Paris du 23 au 25 septembre, l’ensemble de la chaine d’acteurs du logement social s’est rassemblé pour porter avec force un appel à une relance ambitieuse de la politique du logement.
En première ligne, les élus locaux ont pris la parole lors de la plénière de clôture pour alerter sur les tensions croissantes auxquelles ils sont confrontés : une demande sociale qui ne cesse d’augmenter, des contraintes foncières et budgétaires de plus en plus fortes, et des injonctions parfois contradictoires. Dans ce contexte, les collectivités manquent aujourd’hui de marges de manœuvre pour répondre efficacement aux besoins de leurs territoires.

Les élus locaux appellent à un soutien renforcé de l’État
France urbaine était notamment représentée par Nathalie Appéré (maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole) et Jeanne Barseghian (maire de Strasbourg et Première vice présidente de l’Eurométropole de Strasbourg), qui ont exprimé un même constat : celui d’un écart grandissant entre la volonté locale de produire du logement accessible, durable et bien intégré dans le paysage, et les moyens réels de le faire.
Elles ont souligné l’importance de l’échelle intercommunale pour porter une politique de l’habitat cohérente à l’échelle d’un bassin de vie. Nathalie Appéré a illustré cette approche par la politique des loyers harmonisée à l’échelle métropolitaine, permettant de corriger les déséquilibres et d’assurer une meilleure équité entre communes. Jeanne Barseghian a quant à elle rappelé que seule une approche interterritoriale permet de concilier sobriété foncière, acceptabilité locale et offre de logements abordables, dans un contexte où les permis sont souvent contestés.
Elles ont également dénoncé le désengagement progressif de l’État au sein du FNAP, qui fragilise la dynamique locale de production et de rénovation. Ce retrait progressif est en total décalage avec les besoins exprimés sur le terrain et affaiblit la confiance des collectivités dans le pilotage partagé des politiques de logement.
Enfin, Nathalie Appéré a mis en garde contre une décentralisation qui s’accompagnerait d’un transfert de compétences sans les moyens correspondants, soulignant le risque de désillusion tant pour les élus que pour les habitants.
Une nécessité de conforter et renforcer les moyens
A cette occasion, France urbaine réaffirme la nécessité de reconstruire une politique du logement à partir des territoires qui se base sur :
- la suppression de la RLS, qui fragilise les investissements des bailleurs sans effet sur la solvabilité des ménages ;
- le renforcement du FNAP, avec 700 millions d’euros dès 2026 pour soutenir la production et la rénovation ;
- la tenue des engagements de l’État sur la rénovation urbaine, avec une prolongation du NPNRU et le lancement d’un nouveau programme.
Vers une décentralisation de la politique du logement ?
Alors qu’un nouvel acte de décentralisation est annoncé par le gouvernement, France urbaine est prête à s’engager dans un travail de fond sur le logement, en lien avec ses membres, pour porter des propositions concrètes en matière de gouvernance, de financement, de production et de réhabilitation.
Le Congrès l’a montré : les collectivités sont prêtes à assumer leurs responsabilités. Il est temps que l’État leur en donne réellement les moyens.