IA : EN MARGE D’UN APPEL INTERNATIONAL VISANT À FIXER DES « LIGNES ROUGES », LES MÉTROPOLES FRANÇAISES POURSUIVENT LES ARBITRAGES ET DÉLIBÉRATIONS

Intelligence artificielle : un appel mondial pour fixer des « lignes rouges »

Un groupe d’ONG et de personnalités ont appelé cette semaine au lancement d’un cadre visant à prévenir et contenir les « risques les plus catastrophiques » de l’IA. A l’occasion de l’assemblée générale de l’ONU, ils ont identifié quelques-uns des risques majeurs associés aux dérives de l’Intelligence artificielle, à l’image des armes autonomes, du lancement d’armes nucléaires, de la manipulation volontaire en se faisant passer pour des humains.

Ce dernier risque n’est pas sans rappeler les répercussions d’une dématérialisation des services numériques et de l’incorporation des IA dans la relation aux usagers, appelant à la plus grande vigilance et à un portage doublement politique et éthique des villes et métropoles.

Nancy approuve sa charte pour un usage éthique de l’IA

Fiabilité des données et des informations, équité et non-discrimination, transparence et explicabilité, souveraineté : l’enjeu pour la métropole du Grand Nancy consiste à proposer dès à présent un cadre visant à accompagner le développement ou l’utilisation d’outils intégrant l’intelligence artificielle, dans le respect des principes qu’elle a identifiés comme étant incontournables.

Le conseil métropolitain de la Métropole du Grand Nancy a rendu sa délibération visant à poser un cadre éthique de l’IA, dans la philosophie portée par France urbaine avec Les Interconnectés en matière de numérique responsable. Rennes Métropole, Nantes Métropole, Métropole du Grand Paris… les métropoles sont désormais nombreuses à s’être positionnées sur le déploiement de l’IA, investissant un peu plus la démarche de numérique responsable.

Il y a un an, France urbaine appelait avec Les Interconnectés et Intercommunalités de France à faire de l’IA un véritable objet de débat public. Depuis, l’association Les Interconnectés recense et centralise les retours des collectivités qui se sont lancées dans des concertations territoriales de l’IA – plus d’une trentaine – en proposant un kit de ressources dédié. La charte éthique de l’IA de la Métropole du Grand Nancy entend d’ailleurs embarquer l’ensemble des acteurs locaux du territoires, preuve supplémentaire de l’envie des métropoles à pouvoir agir politiquement et contenir le déploiement des nouvelles technologies.

Positions politiques et travaux en cours : un agenda chargé pour les collectivités

Au Sommet mondial de l’IA, organisé à Paris les 10 et 11 février derniers, France urbaine avait rappelé le concours des villes et métropoles françaises dans la géopolitique numérique, illustrant leur capacité à inspirer par des initiatives telles que la « bibliothèque territoriale de l’IA » qui vise à référencer les cas d’usages investis par les territoires ().

Cette actualité rappelle enfin le lancement en avril dernier de l’initiative TIE Break – Trajectoire d’Indépendance Européenne numérique. Cette démarche stratégique vise à réduire la dépendance des collectivités locales aux technologies extra-européennes. Un premier outil de diagnostic a été présenté, permettant à chaque territoire de mesurer son niveau de dépendance technologique. Un groupe pilote de 11 collectivités (Bordeaux Métropole, Communauté d’agglomération du Sicoval, Communauté urbaine d’Arras, Métropole de Nantes, Montpellier Méditerranée Métropole, Région Occitanie, Toulouse Métropole, Ville de Marseille, Ville de Nancy, Ville de Rennes, Ville et Eurométropole de Strasbourg) s’est engagé dans la démarche, avec pour objectif de constituer une bibliothèque d’alternatives souveraines, ouvertes, mutualisables, capables de répondre aux besoins locaux sans compromettre l’indépendance des systèmes.