FRANCE URBAINE ENTEND POURSUIVRE SA RÉFLEXION SUR LES ENSEMBLES LYRIQUES ET SYMPHONIQUES
France urbaine a participé aux 11èmes Rencontres Nationales Accord Majeur, à Aix-en-Provence.
Accord Majeur, événement qui mobilise chaque année plusieurs syndicats et grands ensembles du monde musical a rassemblé le 11 juillet 2023 les professionnels de la culture, les représentants de l’Etat et des collectivités territoriales sous la bannière « musique et ambitions de service public : quelle économie ? ». France urbaine y était représentée par Marie-Pierre Bresson, adjointe à la Maire de Lille.
Cette 11ème édition concordait avec des préoccupations majeures du secteur, en particulier sur la mise à disposition de financement pérenne. On pouvait d’ailleurs lire dans le déroulé général de la journée : « Le financement public est légitimement conditionné à la mise en oeuvre de missions d’intérêt général qui concernent tous les publics et tous les territoires, mais son altération ne permet plus que très difficilement de mettre en oeuvre et développer les ambitions artistiques des membres d’Accord Majeur ».
Cette logique financière permettait surtout d’interroger les relations de ces ensembles musicaux avec l’Etat et les collectivités territoriales. Cette année, deux « véhicules » permettaient de refléter l’ancrage territoriale de ces ensembles et de mettre un peu plus en lumière leurs champs d’actions : la « Charte des 12 engagements pour des maisons d’opéra et orchestres permanents du XXIe siècle » et le Rapport du sénateur Julien Bargeton sur le financement de la filière musicale.
France urbaine favorable à une taxe sur le streaming
Comme préconisé par le sénateur, France urbaine a salué la création d’une « taxe streaming » pour financer la filière musicale, même si elle en regrette un élargissement de la taxe billetterie aux musiques classiques qui déséquilibrerait le volume des subventions versées par les collectivités à ces ensembles, prélude à une augmentation du prix des billets ou à une amputation du budget afférent à la programmation artistique.
Soutenir la création
Préserver la programmation et soutenir la création figurent parmi les engagements retenus dans la Charte dédiée aux maisons d’opéras et orchestres permanents. « Elle constitue un support de choix pour poursuivre leurs missions d’ouverture aux publics, le travail en matière de transition écologique ou encore le rapprochement entre la collectivité et l’équipement culturel », a rappelé Marie-Pierre Bresson.
Le travail de concertation qui a préfiguré le rapport a permis d’aborder le rôle de l’artiste dans son territoire et ses missions afférentes à la création, à la diffusion, et aux actions sociales et de médiation sur son territoire. France urbaine estime opportun de pouvoir travailler à la relation entre la collectivité et l’artiste, et de pouvoir davantage mesurer et considérer les réalités et les projections de chacune des parties.
Comment préserver le financement et l’attraction territoriale des ensembles culturels ?
La concertation relative aux maisons d’opéras et orchestres permanents a permis de révéler le besoin de financement, alors que des opéras restreignent leur programmation voire ferment temporairement leurs portes.
Ce financement tient autant de l’investissement que du fonctionnement : si elles n’expliquent pas tout, les contraintes budgétaires des collectivités locales, amputées de ressources fiscales et exposées aux réformes statutaires tout autant qu’à l’inflation, relèvent d’une proportionnalité et d’un équilibre à trouver dans la ventilation des budgets. 1% de valeur du point d’indice en plus équivaut à 650 millions d’euros pour toute la fonction publique territoriale, alors que le gouvernement vient d’annoncer le dégel à hauteur de 3,5%. Quoi qu’il en soit, il y a une urgence budgétaire qui doit déboucher vers un contournement des annulations de programmation voire de fermetures temporaires d’opéras par exemple, ou de se prévaloir de fermetures d’écoles d’arts territoriales, et ce afin que l’exceptionnel ne devienne la norme.