LOGEMENT DES JEUNES EN ZONES TOURISTIQUES : FRANCE URBAINE PLAIDE POUR UNE APPROCHE TERRITORIALISÉE, REGLEMENTÉE ET SOLIDAIRE
Le 1er juillet 2025, une table ronde sur le logement des jeunes dans les zones touristiques s’est tenue au Sénat à l’initiative d’une mission d’information menée par la commission des affaires économiques. France urbaine y était représentée par Sophie Garcia, adjointe au maire d’Annecy, territoire particulièrement exposé à la tension locative liée à l’attractivité touristique.

Cette rencontre a permis de rappeler l’urgence d’agir face aux difficultés croissantes d’accès au logement pour les jeunes dans des territoires en manque d’offre accessible et sous forte pression foncière.
Des dynamiques locales fragilisées par la tension immobilière
Les jeunes actifs, étudiants, apprentis ou saisonniers, sont les premières victimes d’un marché immobilier tendu. Dans les zones urbaines, littorales ou de montagne, le développement massif des meublés touristiques a capté une part croissante du parc locatif privé, réduisant drastiquement l’offre accessible à l’année. Le recul du parc diffus, la hausse des loyers et la spéculation foncière ont renforcé les barrières d’entrée pour un public souvent précaire, à faibles ressources et à la mobilité importante.
Selon le rapport conjoint du Conseil national de l’habitat (CNH) et du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ) publié début 2025, près de 5 millions de jeunes adultes vivent encore chez leurs parents, dont 1,3 million ont 25 ans ou plus. Un indicateur préoccupant du recul de l’émancipation résidentielle dans les territoires les plus tendus.
Un besoin urgent de stratégie nationale fondée sur la territorialisation
Face à ce constat, France urbaine appelle à une réponse structurelle, fondée sur trois leviers d’action : la capacitation des collectivités, la régulation du marché locatif et le renforcement de l’accompagnement social.
- Donner aux territoires les moyens d’agir
Les collectivités locales, en particulier les autorités organisatrices de l’habitat, doivent être pleinement reconnues comme pilotes des politiques de logement. France urbaine plaide pour la généralisation de la délégation des aides à la pierre et le renforcement des moyens financiers du FNAP. L’association est également engagée aux côtés de l’AVUF et de la FNAU pour développer des observatoires territoriaux du logement étudiant. - Encadrer et réguler le marché
La tension sur les loyers impose de renforcer les outils de régulation existants : extension de l’encadrement des loyers aux communes touristiques volontaires, régulation des meublés de tourisme offerts par la loi du 19 novembre 2024, déploiement du permis de louer et du permis de diviser dans les secteurs à risques. La mobilisation du parc privé, à travers des dispositifs d’intermédiation locative et de nouvelles incitations fiscales, constitue un levier majeur pour élargir l’offre. - Renforcer le volet social
Alors que les difficultés d’accès au logement s’intensifient pour les jeunes, notamment dans les territoires tendus, France urbaine rappelle que la réponse ne peut être uniquement quantitative. L’association plaide pour un accompagnement global ainsi qu’une coordination renforcée entre collectivités, missions locales, bailleurs et services de l’État. Elle demande également une implication accrue des collectivités dans la gouvernance des SIAO, l’élargissement de l’accès des étudiants aux RHVS ainsi qu’aux aides sociales existantes.
Une politique du logement des jeunes à reconstruire
Comme l’a souligné Sophie Garcia lors de son intervention :
« La crise du logement impacte les jeunes qu’ils soient étudiants, saisonniers ou bien en recherche de décohabitation. Dans les zones touristiques, leur précarité se heurte à une concurrence frontale avec le marché touristique. Il est temps de construire une stratégie nationale qui leur redonne une place dans les territoires. »
France urbaine réaffirme son engagement à porter cette ambition au niveau national
En lien étroit avec ses membres, et dans une logique de co-construction avec l’État, une nouvelle politique du logement des jeunes ambitieuse doit émerger, résolument territorialisée, adossée à une régulation du marché et fondée sur une solidarité effective.