QUELLE VILLE ACTIVE ET SPORTIVE À L’AUNE D’UN URBANISME REPENSÉ ?

À l’invitation de l’Union Sport et Cycle et de France urbaine, 45 personnes se sont ainsi rassemblées sur le stand de l’USC au Club France, le jeudi 8 août dernier. L’atelier, organisé dans le contexte exceptionnel des Jeux Olympiques de Paris 2024, a permis d’évoquer un aspect de l’héritage attendu de cet événement : la capacité des collectivités territoriales à mettre l’activité physique et sportive au cœur de la fabrique urbaine, et au cœur des politiques publiques locales. 

Belkhir Belhaddad, député, vice-président de la commission affaires culturelles, éducation et sports à l’Assemblée nationale, a ainsi prononcé un discours introductif autour de ces enjeux essentiels. Il a insisté sur le caractère indispensable des équipements sportifs, sans lesquels il ne peut y avoir de pratique sportive : design actif, gymnases, en passant par les grands équipements de type arenas. Cette ambition collective doit répondre à un certain nombre d’exigences sociales, sociétales, environnementales, tout en conciliant plusieurs contraintes. 

À cet égard, les Jeux Olympiques et Paralympiques constituaient un accélérateur et un terrain d’expérimentation exceptionnel. 

L’héritage des Jeux, enjeu à propos duquel France urbaine s’investira, requiert selon le député une loi de programmation, comme cela a pu être le cas au cours des années récentes dans les domaines de la justice, de la sécurité intérieure et des armées. 

Ces propositions doivent s’inscrire dans un schéma territorial, avec peut-être la prise de compétence par l’intercommunalité en matière d’équipements sportifs. 

Le sport, comme “organe urbain”

L’atelier a ensuite permis à François Bauduin, membre de l’ACAD (Association des consultants en urbanisme et développement des territoires) de développer des exemples inspirants autour de la ville sportive de demain. Un constat : le sport fait tomber codes et barrières et doit être considéré comme un organe urbain. C’est la ville elle-même qui devient terrain de jeux, terrain de sport.  Les pratiques se superposent, se conjuguent et permettent de redécouvrir la ville, en se basant notamment sur les pratiques récréatives de nature. 

La ville sportive n’est donc pas un concept mais un outil, un gage de qualité, qui doit permettre le maillage, la ponctuation, la diversification, l’enrichissement. 

Davantage de pratique du sport en extérieur 

Frédéric Bourcier, conseiller municipal délégué chargé des sports à Rennes, a ensuite pris la parole pour évoquer l’approche de sa collectivité en matière de pratique sportive libre et inclusive. La démarche initiée s’inscrivait dans un contexte de hausse de la sédentarité. 

Parallèlement, la population souhaitait davantage de souplesse dans les pratiques, et ce phénomène devait donc être pris en compte, voire anticipé : plusieurs enquêtes semblent attester que nos concitoyens souhaitent à 75% pouvoir pratiquer en extérieur. Une tendance structurelle, devant donc être prise en compte par les aménageurs, les paysagistes…  

Le site internet de Rennes Métropole fait figurer les 365 espaces disponibles à l’échelle du territoire pour la pratique sportive libre. Les cours d’école et autres terrains sont laissés en accès libre également. 

Du sport pour toutes et tous 

Boris Vassaux, responsable héritage et mobilisation de la Mairie de Paris, pour finir, rappelé qu’au-delà de l’héritage matériel, l’ambition était d’amener les clubs sportifs dans l’espace public, pour qu’ils conçoivent des programmes. Il s’agissait d’une nécessite pour toucher les seniors, les femmes, et permettre aussi la pratique libre et gratuite le dimanche matin. 

Un atelier riche d’enseignements, donc, pour promouvoir, dans la continuité de Jeux Olympiques et Paralympiques exceptionnels, une place accrue du sport dans notre société et dans la fabrique de nos villes. France urbaine contribuera à la réflexion quant à cet héritage immatériel, au sein de l’Agence nationale du Sport.