16e Conférence des Villes : les élus urbains font leurs propositions

Le 22 septembre 2016 avait lieu le rendez-vous politique des élus urbains « La Conférence des Villes » à l'Hôtel de Ville de Paris. Intitulée « 2017-2020, la ville que nous voulons », cette 16e édition fut la toute première manifestation sous la « marque » France urbaine, l'association de référence des élus urbains, née de la fusion de l'Association des Maires de Grandes Villes de France et de l’Association des Communautés Urbaines de France. Présidée par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, président de Toulouse Métropole, France urbaine compte 97 membres de toutes tendances politiques. Elle représente 1300 communes dans lesquelles résident près de la moitié de la population française.
En présence de plus de 750 personnes, les principaux acteurs de l'action publique locale y ont débattu des grands enjeux de l'organisation territoriale. Maires de grandes villes, présidents de métropoles et de grandes agglomérations, présidents d'associations d'élus, membres du gouvernement et de la société civile sont intervenus dans trois grandes séquences portant sur l'alliance des territoires, la démocratie citoyenne et les finances locales. Il y fut question de la place et du rôle des métropoles et des territoires urbains dans le paysage territorial. Il y fut également question de la légitimité démocratique des représentants des métropoles et des intercommunalités.
Les élus urbains ont présenté le manifeste « La Ville de demain » : des propositions pour une République des territoires. Avec trois thèmes, la responsabilité, le dialogue et l’autonomie, les élus entendent poser les préalables d'une nouvelle étape de la décentralisation. Prônant une construction collective de la carte territoriale, ils plaident pour des relations renouvelées entre l'Etat et les collectivités locales, à l'instar du pacte Etat-Métropoles signé le 6 juillet dernier entre les présidents de Métropoles et le Premier ministre. Ils se réjouissent par ailleurs de l'annonce du Premier ministre se déclarant prêt « à confier aux grandes villes et aux métropoles la gestion au niveau local de la politique de l'habitat ». Ils souhaitent être associés aux travaux sur l'élection au suffrage universel direct des représentants des métropoles. Ils demandent également l’arrêt de la transformation d’impôts locaux en dotations en posant tout d’abord le principe de « sanctuarisation » des impôts locaux existants et le remplacement progressif de dotations par de la fiscalité nationale existante.
Avec ces propositions, les élus de France urbaine vont interpeller les candidats à l'élection présidentielle d'ici le prochain rendez-vous de l'association, les « Journées Nationales de France urbaine » à Arras les 23 et 24 mars 2017.
S'adressant au Premier ministre, Manuel Valls, invité à clore les débats de la matinée, le président de France urbaine, Jean-Luc Moudenc, a plaidé pour une collaboration équilibrée, intelligente et de bon sens entre les collectivités locales et l'Etat. En référence aux fonds limités mis en place par le gouvernement pour renforcer la sécurité aux abords des écoles, il a exhorté le Gouvernement a plus de méthode. « Face au risque terroriste qui s’est installé dans notre quotidien, faisons face ensemble en complices républicains et évitons de créer des frictions supplémentaires entre l’Etat et les Collectivités locales » a-t-il conclu.