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“Quanti-Adapt” : quels coûts pour adapter les villes aux changements climatiques ?

15/09/2022

L'Institut de l’économie pour le climat a présenté le 8 septembre 2022, lors d’un webinaire organisé par France urbaine, les premiers résultats de son étude.

A l’heure où la nécessité de s’adapter aux conséquences du dérèglement climatique n’a jamais paru aussi pressante, l'Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a présenté le 8 septembre 2022, lors d’un webinaire organisé par France urbaine, les premiers résultats de son étude “Quanti-Adapt” d’évaluation des coûts d’adaptation aux changements climatiques.

Préparer la France au changement climatique, un défi immense

La France est insuffisamment préparée aux conséquences du dérèglement climatique qui deviennent chaque année plus tangibles, et de nombreux chantiers d’adaptation devront être engagés dans les territoires dans les années à venir, qu’il s’agisse de nouveaux projets dont la finalité première est l’adaptation elle-même, ou de transformer des projets ou ouvrages existants. Cela nécessitera naturellement un effort budgétaire dont I4CE rappelle que le coût restera inférieur à celui de l’inaction…

L’étude Quanti-Adapt dresse ainsi une première liste d’actions à mettre en œuvre allant de la gestion des crises (e.g. moyens des pompiers, organisation des urgences, arrêtés sécheresses et quotas...) à la réduction des vulnérabilités en amont des crises (aménagement des villes, efficacité des réseaux d’eau, transition agricole...), et évalue dans une première estimation les besoins annuels supplémentaires d’investissement à 2,3 milliards d’euros par an, décomposés en trois grands blocs :

  • 250 millions d’euros pour le renforcement des moyens humains et des capacités d’ingénierie ;
  • 540 millions d’euros pour pérenniser et revoir à la hausse les moyens des politiques qui contribuent déjà à l’adaptation ;
  • 1,5 milliard d’euros pour alimenter de premières enveloppes visant l’extension des bonnes pratiques et l’opérationnalisation des stratégies existantes.

Il ne s’agit que d’un premier chiffrage constituant une base minimale, incluant toutes mesures foncièrement utiles, faisables et à portée. Il sera complété par la suite par des chantiers encore hors du champ de cette première étape de l’étude, mais aussi par des mesures complémentaires plus ambitieuses ou radicales qui pourraient s’engager et qui seront autant de choix politiques à débattre dès à présent de manière démocratique.

Territorialiser les besoins d’investissement

Onze premiers chantiers d’adaptation ont été identifiés dans l’étude (pilotage et animation, ressource en eau, santé, sécurité civile, prévention des risques naturels, milieux urbains, rénovation, infrastructures et réseaux, territoires littoraux, forêts, économie de montagne), au sein desquels les collectivités locales ont un rôle majeur à jouer.

Alors que la première phase de l’étude se concentrait sur les besoins d’investissement nationaux de court terme, accompagnée d’éléments d’objectivisation sur les besoins de plus long terme, une seconde partie, visant à décliner territorialement ces besoins, est lancée. I4CE a formulé lors du webinaire un appel aux territoires souhaitant se lancer dans cette démarche. Les collectivités intéressées sont invitées à se rapprocher des membres de l’équipe de France urbaine mentionnés ci-dessous).