Johanna Rolland a rencontré la ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra

Crise énergétique, savoir nager, gouvernance du sport, liens avec les fédérations sportives... les sujets d'actualité étaient nombreux à l'ordre du jour de cette réunion de travail.
La présidente de France urbaine Johanna Rolland a rencontré, le 4 novembre 2022, la ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques Amélie Oudéa-Castéra. Elle était accompagnée des co-présidents de la commission « Sport » de France urbaine, Roselyne Bienvenu, Vice-présidente d’Angers Loire Métropole et Pierre Rabadan, adjoint à la Maire de Paris, et des vice-présidents, Anne-Marie Heugas, Vice-présidente d’Est Ensemble et Raphaël Blanchard, adjoint au maire de Reims. L’occasion de revenir sur les enjeux de transition énergétique et écologique dans les grandes villes et métropoles, sur le plan « 5 000 équipements de proximité », sur les relations avec les fédérations et la gouvernance décentralisée des politiques sportives.
Des grandes villes et métropoles en première ligne de la transition énergétique
Johanna Rolland a insisté sur le fait que les grandes villes et métropoles étaient aujourd’hui particulièrement impactées par l’augmentation des coûts de l’énergie notamment pour le fonctionnement des gymnases et autres équipements sportifs et qu’il importait de prévoir des filets de sécurité adaptés pour y faire face. Un bouclier énergétique est indispensable, au risque d’une réduction des services publics et donc des horaires d’ouverture des équipements afférents.
Rappelant que 70% des gaz à effet de serre étaient émis par les grandes villes et métropoles, France urbaine a souhaité que les 2 milliards d’euros du « Fonds Vert » soient fléchés de manière prioritaire vers les territoires urbains, afin d’éviter tout effet de saupoudrage. De fait, 70% des grands équipements sportifs des villes et métropoles ont été construits dans les années 1970 et sont précisément les équipements les plus consommateurs d’énergie, à l’instar des stades, piscines ou patinoires. Au total, près de 320 000 équipements structurants au service du sport pour tous et du sport scolaire font face aujourd’hui à des faiblesses énergétiques et structurelles et qui appellent à agir en urgence.
L’enjeu des piscines et du « savoir nager »
La Ministre et la présidente de France urbaine se sont attardées sur la question des piscines, alors que la baisse programmée des températures de l’eau et de l’air et la réduction des créneaux remettent ici et là en question l’apprentissage de la natation, notamment pour les plus jeunes. Le sujet aisance aquatique et savoir nager sont au carrefour de trois problématiques : celui du lien social, celui de l’accès à l’autonomie et celui de la sécurité, alors que la France enregistre 1 000 noyages annuelles, soit la première cause de mortalité chez les 6-11 ans.
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a indiqué que trente piscines avaient fait l’objet de financements au titre de la rénovation thermique, soit l’équivalent de 12 millions d’euros, dans le cadre du plan « 5 000 équipements de proximité » porté par l’Agence nationale du sport, sauf qu’il reste encore à en connaitre la localisation. En complément des équipements sportifs de proximité, France urbaine appelle à une politique active de recrutement qui doit pouvoir, en outre, revaloriser les métiers de la filière sportive (animateurs, maîtres-nageurs-sauveteurs...), en miroir des politiques encourageant à l’apprentissage de la nage, véritable enjeu social et sociétal.
Renforcer le lien avec les fédérations et améliorer la gouvernance décentralisée du sport
Cette réunion de travail a été aussi l’occasion de revenir sur la collaboration indispensable des fédérations sportives avec les collectivités territoriales : France urbaine souhaite poursuivre la tenue de temps réguliers d’échanges avec les fédérations, afin d’incarner la nouvelle gouvernance collégiale du sport. « La crise énergétique a été l’occasion de nous réunir récemment, aux côtés du CNOSF pour aller plus loin dans les objectifs partagés de sobriété énergétique et d’un sport soucieux d’environnement » a indiqué Johanna Rolland.
D’autres sujets devront être abordés à l’avenir avec les fédérations, en particulier les fédérations françaises de natation (FFN) et de sport de glace (FFSG), notamment celui des normes parfois très coûteuses pour les collectivités, de la durée des championnats parfois décidée unilatéralement ou celui du nécessaire réengagement des fédérations dans certains territoires, notamment les quartiers prioritaires de la politique de la ville, afin d’encourager les pratiques et l’encadrement. France urbaine a signé au premier semestre une convention de partenariat avec la Fédération française d’athlétisme (FFA) et la fédération française de basket-ball (FFBB).
Quant à la nouvelle gouvernance du sport, il importe que le service public du sport puisse s’incarner localement, d’où le principe de s’appuyer sur des conférences régionales du sport opérationnelles et des conférences des financeurs réunissant l’ensemble des acteurs territoriaux du sport tels que l’Etat, les collectivités territoriales, le mouvement sportif et les représentants du monde économique et social. A l’analyse, le fonctionnement des conférences régionales du sport est aujourd’hui inégal. La Ministre et la présidente de France urbaine ont considéré qu’elles gagneraient sur les territoires à identifier deux ou trois priorités structurantes, telles que le sport santé, le sport féminin ou la pratique du sport dans les quartiers prioritaires, et de s’y tenir avec les partenaires, tout en allant chercher les financements dédiés. Pour France urbaine, il est indispensable de s’appuyer sur les conférences régionales du sport pour mettre en cohérence les politiques d’héritage et d’engagement et faire concorder les projets sportifs territoriaux avec les projets sportifs fédéraux.