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Tourisme
Transition écologique

Décarbonation de l’économie touristique : France urbaine et le Shift Project s'allient pour agir

02/06/2022

La mutation de l’économie touristique vers un modèle plus durable et responsable est le fil conducteur des travaux de la commission "Tourisme" de France urbaine. 

Les propositions avancées à l’automne 2021 dans le cadre du Plan de Reconquête et de Transformation du Tourisme (PRTT) du gouvernement puis dans le cadre de l’adresse aux candidats à l’élection présidentielle 2022 ont permis de poser une première série de jalons : soutien aux investissements permettant la réduction de la consommation d’énergie, élargissent du fonds Tourisme Durable (ADEME), appui à la transformation des équipements de congrès et expositions, égalité fiscale entre hébergeurs et plateformes, etc… 

La mobilité touristique au cœur des enjeux

Pour répondre à ces différents enjeux, France urbaine et le Shift Project ont décidé de s’allier pour remettre ces propositions en perspective et de les étayer par une approche plus globale de la mobilité touristique. Le Plan de Transformation de l’Economie Française (PTEF) engagé par ce think tank se décline en effet en plusieurs thématiques dont les déplacements touristiques. Publié en avril 2022, le rapport dédié à cette thématique et présenté en commission « Tourisme » le 1er juin 2022 permet de mieux connecter la question des mobilités touristiques nationales à l’action des métropoles, agglomérations et grandes villes. 
Le constat est implacable : les déplacements touristiques des français croissent (8 000 kilomètres par an et par personne – données 2019) et privilégient massivement (à 90%) des dispositifs carbonés, avion et voiture. Avec 2% des déplacements touristiques, l’avion représente un tiers de l’empreinte carbone des « mobilités de loisirs » ! L’automobile pèse quant à elle pour 45% des émissions de gaz à effet de serre relevant du secteur touristique.

Sobriété et électrification massive 

Par conséquent, le Shift Project propose une accélération de l’électrification des transports (de 12 à 50% d’ici 2050), un report modal massif vers le train et une plus grande sobriété dans les mobilités touristiques : un voyage plus lent, plus long, plus immersif, plus local aussi. L’association plaide aussi pour des séjours « désaisonnalisés », des déplacements ferroviaires dont les tarifs seraient adaptés aux ressources et encourageant le développement des trains de nuit.
Ce retour massif aux déplacements touristiques en train suppose de déconcentrer le réseau ferroviaire français, de multiplier les corridors européens, de repenser la fiscalité des billets de train et le financement des péages ferroviaires. Le rôle des régions est souligné, notamment dans la qualité de connexion entre le réseau ferré longue distance et les RER métropolitains, ces derniers étant aussi la base de parcours touristiques « villes-campagnes ». 

Une « mise en tourisme durable » des territoires urbains 

Ces dispositions européennes et nationales supposent également une « mise en tourisme durable » des destinations, et notamment des territoires urbains. Les grandes intercommunalités urbaines doivent réorienter leur offre d’accueil locale pour s’adapter à cette exigence d’un séjour décarboné :

  • ouverture des gares la nuit
  • « pass tourisme » dans les transports collectifs
  • qualité de la signalétique
  • amplitude horaire des Offices du Tourisme, commerces et restaurants
  • mise à disposition de véhicules « doux » dès l’arrivée en gare et depuis les lieux d’hébergement
  • construction de parcours touristiques décarbonés et d’intermodalité (train/vélo par exemple)

Ces actions supposent également un important travail de formation des acteurs concernés, publics et privés. Ces éléments consolideront les propositions de France urbaine présentées au Ministre en charge du tourisme, une fois nommé. 

France urbaine se fixe deux priorités : le rôle des EPCI dans l’impulsion et la coordination d’offres d’accueil décarbonées sur leurs territoires et l’accélération de la rénovation énergétique du parc hôtelier. La question de la labellisation des territoires engagés dans la décarbonation de leur activité touristique sera également au cœur du projet de l’association.